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par Marie Le Pennec

Cela fait maintenant de nombreuses fois qu’un être masculin, au sourire rayonnant, vient à ma rencontre et me tend la main pour m’indiquer de venir avec lui. Ne comprenant qui il est ni d’où il vient, j’ai peur de le suivre. Inlassablement, durant presque une année, il revient régulièrement me proposer de l’accompagner. Pétrifiée par tant de lumière à ma portée; lumière devenue de plus en plus éblouissante chaque jour, je me replie sur ma peur et ne veux rien entendre.

Un soir cependant, me voyant entourée par des milliers d’êtres de toutes sortes, semblant venus de tous horizons, je ne peux faire autrement que d’entendre leur débordante frénésie ; cette fois, je cède et me laisse emporter par l’être magnifique du début, qui ressemble autant à un homme qu’à un Dieu;tout au moins aussi lumineux que dans les mythes et légendes.

Je suis emmenée dés l’instant-même où je m’abandonne. Nous traversons un tunnel très long, dans les tons blancs,en une fraction de secondes.

Je me retrouve alors de l’autre côté de ce tunnel, face à un immense « temple » splendide, tout d’or et de blanc.Une nature luxuriante et d’immenses nuages l’entourant de toutes parts. En réalité, je ne sais comment nommer cet édifice, tout en rondeur, qui semble assez vivant, au demeurant. Je veux dire qu’il ne semble pas fait de matière figée.

J’entends tout de suite mon guide me dire : »Shamballa ». Shamballa étincelle de milles lumières, comme si des milliards de soleils pulsaient leurs reflets sur les lieux. Le temple a l’air posé sur de la Terre mais cette Terre paraît suspendue dans les airs. Je remarque qu’il y a plusieurs entrées. De celle où je suis arrivée, se trouve une grande porte arrondie, en quelque chose qui ressemble à du bois. Sur cette porte ; une immense étoile à huits branches, toute d’or.

Une autre fois, je remarquerai une autre entrée ; en verre cette fois ; avec des escaliers où il y a des diaments incrustés dedans. Des femmes gardent cette entrée. Elles sont six, toutes très belles et très grandes, avec des longs cheveux. A leur contact, mon cœur s’ouvre immensémment. Avant de me laisser pénétrer de ce côté, elles souhaitent me laver ; ce qu’elles font avec une douceur extrême, avec quelque chose qui ressemble à du lait. Au sortir de ce bain, je regarde mon corps, ma peau, qui est désormais comme presque transparante et je vois également qu’elle semble refléter d’infinis faisceaux lumineux.

Quelque soit l’entrée choisie, elle me mène toujours en premier dans une grande salle. Je peux y pénétrer de milles manières ; en traversant la porte, en me laissant tomber très loin dans le vide qui entoure l’espace du temple et qui me ramène en plein milieu de la grande salle, sortant par les eaux de la fontaine. Au dessus de la fontaine, et des eaux qui s’y écoulent,une gigantesque flamme violette. La présence de celle-ci me rassure, car je reconnais sa vibration et je suis heureuse qu’elle soit portée ici. Ce qui m’enhardit pour la suite de ma découverte.

Je me laisse désormais guidée plus loin, dans un endroit qui ne semble pas délimité par l’espace. Du moins un c’est un espace qui ne possède pas de forme dans la matière, donc pas agencé par des murs comme nous pouvons le concevoir. Ici, nombre de personnes s’entraînent à des expériences, tests et découvertes en tout genre. J’y vois des expérimentations telles que « comment nager sous l’eau comme des poissons,sans avoir besoin de matériel spécifique ou de reprendre sa respiration ? » ou d’autres choses encore, que je ne peux traduire en mots tant elles semblent éloignées de notre réalité. Ceci-dit, d’après ce que je vois et comprends, toutes ces recherches et pratiques s’étendent autour du champ énergétique. Les êtres de Shamballa semblent très, très avancés sur nous, sur ce sujet ! En quelques mots résumés, ils m’expliquent qu’ils ne considèrent une chose, ou un être, qu’à partir de son champ énergétique et non du corps-véhicule de ce dernier. Car pour eux, le champ énergétique qui entoure l’objet ou l’être, c’est le véhicule, avant le corps. Ainsi, ils créent de véritables innovations en terme de technicité, en osmose avec absolument tous les éléments, car leurs esprits, leurs vibrations,leurs cœurs,fusionnent avec l’énergie.

Plus tard, alors que je me trouve assise sur une marche extérieure du temple, à contempler la nature verdoyante devant moi, je songe à la vastitude des réalités qui me transperce de plein fouet. Tout à coup, un être sorti de nul part me fait face. Il est très atypique, de couleur marron, avec de longues et fines oreilles comme des antennes, et de gros yeux ronds ; tout cela le rend très amusant et sympathique à mes sens. Cet être, aussi soudainement que comme il m’est apparu, se met à m’enseigner beaucoup de choses. Tellement, que j’en ai oublié beaucoup. Cela allait très vite ; à l’aide d’images, de vibrations, de sensations, il faisait couler l’infinité de la Vie à travers moi. Je me souviens avoir ris avec lui, mais je ne sais plus de quoi. Face à lui, je me sentais léviter, puis m’envoler. Je montais de plus en plus haut. Si haut dans le Ciel, que je croyais que je ne m’arrêterais  jamais de monter. Me sentant dans un état de bien être sans pareil, portée par ses humbles et nobles propos, mais pas pour autant moins savants, je l’entends m’éclairer sur le fait que dans l’Univers, tout fonctionne ensemble,en une symphonie parfaite. En ce sens, il développe qu’il n’y a pas de différence entre le dedans et le dehors, que cette notion n’esxiste pas vraiment, et que c’est pareil pour le haut et le bas, l’infiniment grand et l’infiniment petit ; que tout se rejoint, va ensemble, et fusionne ensemble. Dans ce que j’entends, il n’y a aucune différence entre tout ça. Ceci n’est qu’une question de perceptions, de vibrations et de…dimensions.

Je me sens si bien dans cette immensité. Si tendrement portée par tant de beauté. Je ne veux pas revenir. Dans cette ascension,je me sens bercée au cœur de mon cœur. De temps à autres, ma vue remarque des créatures au milieu des nuages, comme deux immenses pélicans, et d’autres encore, toutes surprenantes.

A un moment, je m’arrête. Je ne monte plus. J’aperçois le Soleil, puis plus rien. Je ne sais ni quand ni comment je me suis retrouvée à nouveau dans le paysage de Shamballa, avec ce drôle d’être qui me causait toujours. Je voyais des animaux, des individus, apparaître d’on ne sait où, puis disparaître un peu plus loin. Des girafes, des animaux ressemblant à des biches mais en plus célestes encore, des hommes de Shamballa aussi. C’est alors que les propos de mon hôte résonnent à nouveau en moi : « Il n’y a pas de différence entre le dedans et le dehors ». Alors je comprends que c’est en considérant cet aspect des choses qu’ils arrivent à transcender les lois de notre physique et de la gravité.

Je ne veux décidémment pas revenir. Je baigne dans un Océan de complétude. Pourtant je sens que je m’affaiblis. En même temps, j’ai du mal à me contenir, j’ai sans arrêt envie de décoller, soutenue dans mon élan par l’atmosphère aérienne du lieu. A contre-coeur, je me dirige vers le tunnel.Cette fois-ci, une autre personne n’attend. C’est un guide vêtu d’une cape en lin noir, avec une longue barbe.Il m’indique être « passeur ». Il s’applique à me faire regagner mon corps avec une infinie précaution, puis s’en va.

Quand je rouvre les yeux, péniblement, durant quelques secondes, je me sens abasourdie par le spectacle de cette dimension. Tout semble carré, inanimé, fade et rétréci. C’est étrange. J’ai besoin d’un temps de réadaptation avant de pouvoir intégrer tout l’amour insondable dont on m’ a dotée à Shamballa.

Depuis, une flamme violette s’étend sur mon front. Et pendant que je m’ouvre encore et encore à la diffusion de leurs savoirs en moi, je me sens désormais prête à TOUT redistribuer ! Désormais, je n’ai plus peur de manquer. Une source infinie coule en moi.

 

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Marie Le Pennec

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