Omraam Mikhaël Aïvanhov
Les humains sont bizarres : ils préfèrent fabriquer des théories abstraites sur la Divinité où il est question d’essence, de substance, d’immanence, de transcendance… Ils appellent cela théologie, et ils se chamaillent à propos de toutes ces théories auxquelles de toute façon la foule ne comprend rien… et eux peut-être pas tellement on plus, puisqu’ils parlent autant de « mystères ». Mais accepter que l’image du soleil puisse tous les réconcilier et les projeter jusqu’à la Divinité, ah ça, non !
Le plus extraordinaire, c’est qu’il y a eu, même dans la chrétienté, de grands mystiques qui ont senti cette analogie entre le soleil et Dieu. Ils l’ont exprimée, et souvent avec une grande force et une grande beauté. Mais l’Eglise a préféré rejeter cela, comme si pour arracher ses fidèles à l’idolâtrie de ceux qu’elle traitait de païens, il fallait qu’elle coupe la religion de tout ce qui peut rappeler la nature. Mais quand on voit certains aspects du culte de Marie ou des saints avec toutes ces reliques, ces processions, ces statues, ces médailles, ces chapelets, ces images saintes, ces eaux miraculeuses, etc, est-ce que cela ne ressemble pas à de l’idolâtrie ? Il est évident que les humains ont besoin d’intermédiaires entre eux et Dieu qui est une entité tellement inconcevable ! Alors, pourquoi ne pas leur avoir enseigné que cet intermédiaire peut être le soleil, qu’ils voient se lever chaque jour et qui leur donne la meilleure image de la sagesse, de la puissance et de l’amour divins ? Où qu’ils soient sur la terre, le soleil brille au-dessus de leur tête. Ils n’ont pas besoin de voyager ou d’aller en pèlerinage pour le rencontrer. Sa lumière, sa chaleur et sa vie valent tous les talismans, toutes les reliques ; et comme il est inépuisable, personne ne pourra les tromper comme on le fait avec des prétendus morceaux de la croix de Jésus ou les prétendus cheveux et vêtements de tel ou tel sain qu’on leur vend comme gages de protection. Mais quelle différence y a-t-il, dites-moi, entre ces objets et des amulettes ?
Tout ce qui apparaît sur la terre finit par disparaître. Seul reste au-dessus de nous le soleil, immuable, éternel, et c’est vers lui que nous devons tourner nos regards. Je me souviens que j’ai eu un jour sur ce sujet une conversation avec un prêtre. Bien sûr, il était scandalisé, et il m’a dit : « le soleil ? Mais même si le soleil n’existait pas, il y aurait la messe et cela suffit pour être sauvé ». Le pauvre !… Quelle messe pourrait-on célébrer s’il n’y avait plus de soleil ? Où trouverait-on seulement le blé et le raisin pour faire le pain et le vin qui symbolisent le corps et le sang du Christ. Et lui-même, où serait-il ? Et y aurait-il beaucoup de gens pour assister à sa messe ? Tout serait mort et glacé depuis longtemps. Je ne veux pas diminuer l’importance de la messe, et je vous dirai même que j’apprécie et comprends mieux que la plupart des prêtres et des pasteurs ce qu’est la communion. Parce que, justement, j’y vois un symbole solaire.
La vérité, c’est que la religion apportée par Jésus était une religion solaire. Certaines des paroles qu’il a prononcées sur lui-même révèlent qu’il s’identifiait au soleil. Sinon, comment interpréter ces affirmations : « je suis la lumière du monde »… ou bien : « Mon père et moi nous sommes un » ?… Ils sont un dans le soleil, car c’est dans le soleil que la lumière, la chaleur et la vie sont un. Il dit aussi : « Je suis la résurrection et la vie ». Qui ressuscite les êtres ? Qui donne la vie ? C’est le Christ, l’esprit du Christ qui vit dans le soleil. Et on comprend maintenant le sens de la phrase : « Nul ne peut aller au Père que par moi ». En s’identifiant au Christ, Jésus s’identifie au soleil. Donc, cette lumière qui sort du soleil et qui produit tellement de transformations dans l’univers, qui distribue tellement de bienfaits à toutes les créatures, cette lumière dont on ne connaît pas encore la nature véritable, c’est le Christ, l’esprit du Christ. La lumière du soleil est un esprit vivant, et c’est au travers de cette lumière que l’esprit du Christ est toujours là, présent, qu’il est actif, qu’il est à l’œuvre sans arrêt. Ma s là encore, quand je dis que le Christ se fait connaître à travers le soleil il faut comprendre d’une façon plus large. Car dans l’immensité du cosmos, il existe d’innombrables soleils, bien plus grands et lumineux que le nôtre, au travers desquels le Christ se manifeste aussi. Car il est partout dans l’univers. Mais pour nous, les êtres humains qui habitons sur la terre, c’est à travers notre soleil qu’il révèle sa présence. Et en le contemplant, en nous exposant à ses rayons, en nous identifiant à lui, nous augmentons chaque jour en nous la lumière, la chaleur et la vie. Jusqu’au moment où nous n’aurons plus besoin de temples, ni d’images, ni de statues, ni de croix.. ni du soleil lui-même… C’est en nous, dans notre soleil intérieur, que nous puiserons tout ce dont nous avons besoin pour communier avec le Seigneur.
Si l’Inquisition existait encore, elle m’aurait déjà brûlé depuis longtemps, je le sais. Mais c’est moi, maintenant, qui brûlerai tous les inquisiteurs : je les brûlerai par le feu du soleil. Et est-ce qu’ils vont périr ? Non, ils ressusciteront ! … Parce qu’il y a plusieurs façons de brûler. Quand vous dites : « Je brûle d’amour », vous n’êtes pas mort, vous êtes seulement devenu poète ! Donc, il y a brûleur et brûlure. Et moi, je vais brûler les chrétiens d’une façon spéciale : je leur montrerai que non seulement dans la religion mais dans tous les domaines, c’est le soleil, en tant que symbole, qui peut nous aider à comprendre les problèmes et à trouver des solutions. Vous l’avez peut-être remarqué : que ce soit la psychologie, la pédagogie, la philosophie, la morale, que ce soit la science ou l’art, que ce soit la vie politique, sociale ou économique, que ce soit l’amour ou la nutrition, je fais toujours également référence au soleil. Ce n’est pas chez moi une idée fixe ou une manie, mais c’est parce que réellement toutes les questions peuvent s’éclairer si on les étudie en tenant compte de ce que représente le soleil. Oui, en tant que quintessence de vie, mais aussi par son activité et par la fonction qu’il remplit dans l’univers, le soleil est pour moi une référence absolue.
Omraam.
Depuis : http://herosdelaterre.blogspot.ca/
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