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Par Nicole Renaud, ND. A. membre de l’ANAQ

Le livre d’André Marette, Ph. D., chercheur à l’institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec et titulaire de la Chaire de recherche sur la pathogenèse de la résistance à l’insuline et des maladies cardiovasculaires, intitulé La vérité sur le sucre, a été écrit dans le but de nous éclairer sur les différents sucres qui composent notre alimentation et ceux qui y sont ajoutés et leurs liens avec différents problèmes de santé.

Avant de vous parler du livre, j’aimerais vous partager le fait suivant : chaque fois que je fais une recherche sur un sujet relatif à la santé, on y parle toujours du sucre comme étant une des causes de la maladie. J’ai appris dans ma formation en naturopathie que le sucre est acidifiant et peut occasionner plusieurs types d’inflammation. D’ailleurs, on le soupçonne d’être un facteur aggravant dans la maladie d’Alzheimer.

Pourtant, nous avons besoin de glucose pour nos cellules; sans glucose, la vie n’est pas possible. Dans ce livre, on développera le sujet du sucrose, du sucre blanc, mais aussi du fructose, naturellement présent dans les fruits et légumes. Saviez-vous que le fructose n’est pas essentiel pour l’être humain? Sans lui, aucune manifestation pathologique n’apparaitrait. Et pourtant…

Revenons maintenant au livre, que je vous invite à lire, sur un sujet qui concerne le monde entier : le sucre. Nous sommes biologiquement programmés pour aimer les aliments qui contiennent du sucre. Les spermatozoïdes doivent compter sur le fructose du sperme pour avoir l’énergie de se mouvoir. Le premier aliment du nouveau-né, le lait maternel, a un goût sucré. Nous avons absolument besoin de sucre pour vivre. C’est un groupe de molécules indispensable à la vie. Par contre, il y a plusieurs sortes de sucre et si nous ne devions jamais plus manger un aliment contenant ce nutriment, nous n’aurions aucune maladie. Pourtant, le sucre est à la base des maladies inflammatoires comme l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires. Le sucre peut-il créer une dépendance, une forme d’accoutumance ou est-ce une drogue?

La vérité sur le sucre nous ramène bien loin avant Jésus-Christ pour nous raconter l’histoire du miel, et bien après quand on a découvert le goût sucrant de la canne à sucre. Doit-on bannir le sucre, toutes catégories confondues, pour ne pas nous empoisonner? Ou tout simplement faire la différence entre les sucres? Le miel, le sirop d’érable, le sucre de table, le sirop de maïs, les édulcorants sont-ils tous à éviter?

Fait intéressant, la langue détecte facilement le goût du sucre des aliments qui contiennent des sucres simples. Par ailleurs, les fibres et les amidons font aussi partie des aliments contenant du sucre, mais ces molécules ne peuvent être détectées par les papilles parce qu’elles sont sous une autre forme appelée polymère complexe. D’ailleurs, 100 g de pomme de terre contient autant de sucre que 100 g de jus.

Les gens stressés, anxieux et dépressifs ont une baisse du taux de sérotonine, un neurotransmetteur qui donne envie de sucre. C’est pour cette raison que ces personnes mangent des aliments sucrés lors de stress.

Un des problèmes reliés au sucre est le diabète. André Marette nous explique très bien ce qu’est la résistance à l’insuline, un état prédiabétique. L’accumulation exagérée de graisses qui déclenche l’inflammation, l’inflammation métabolique et les maladies cardiovasculaires ne sont pas seulement réservées aux personnes obèses. Le sucre est-il la seule raison à l’obésité?

Il y a aussi la pathologie du foie gras. Non, je ne vous parle pas ici du foie de canard, mais bien du foie des humains engorgé de lipides créant ainsi des protéines pro-inflammatoires. En buvant de l’alcool ou en mangeant du sucre, on peut se retrouver avec une stéatose hépatique qui peut mener vers la cirrhose. Nul besoin de boire de l’alcool pour être diagnostiqué d’une cirrhose. L’alcool a la capacité de se changer en gras, et quant au sucre, il se transforme d’abord en alcool et a la capacité de se changer en gras lui aussi, comme si nous buvions de l’alcool. C’est pour cette dernière raison qu’une cirrhose peut être développée même si nous ne prenons aucune goutte d’alcool.

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Le sucre fait partie de la famille des glucides : les sucres simples, les sucres complexes dont les amidons et les fibres alimentaires.

Retenons que les sucres simples comme le fructose et le sucrose sont ceux qu’il faut surveiller de près. Les sucres complexes, appelés aussi amidons, sont les plus consommés : le riz, les pommes de terre, les pâtes, les bananes, le pain.

Si nous prenons une étiquette de valeur nutritive, nous pouvons lire, comme celle que l’on voit ci-contre, qu’il y a 12 g de glucides, 1 g de fibres et 5 g de sucre. Si on additionne les fibres plus le sucre : 1 g + 5 g = 6 g et que nous avons 12 g de glucides, où sont passés les six autres grammes? (12 g – 1 g – 5 g = 6 g) Ils ne sont pas identifiés. Ce sont des amidons, donc des sucres complexes.

Santé Canada demande aux compagnies alimentaires de se conformer aux nouvelles règles d’étiquetage d’ici 2021.

Cependant,  les fibres sont bénéfiques pour nos bactéries intestinales. Ils sont donc à privilégier.

Nous devrions diminuer considérablement notre consommation d’aliments contenant des sucres ajoutés, mais aussi ceux des jus de fruits selon certains auteurs. Car le sucre est une partie du problème de l’obésité et il a aussi une conséquence sur la carie dentaire. L’obésité, selon les recherches effectuées, ne serait pas seulement due à l’augmentation des aliments sucrés, mais à l’alimentation en général, la sédentarité et les facteurs socio-économiques. Le département de nutrition et d’épidémiologie de Harvard a poursuivi des études démontrant un lien important entre la consommation de boissons sucrées et l’épidémie d’obésité et de diabète.

Monsieur Marette nous explique quel est le mécanisme biologique qui contribue à transformer les sucres, et le fructose en particulier, en graisse dans le tissu adipeux. Le fructose et le glucose ont une formule chimique identique, mais la transformation métabolique est très différente. Plusieurs groupes de recherches se sont penchés sur la question suivante : « comment le fructose, ce sucre à faible index glycémique peut-il entraîner un réel danger pour la santé? » Dans les faits, le glucose fait prendre du poids, mais le fructose, en plus de faire prendre du poids, augmente la résistance à l’insuline, augmente les mauvais lipides sanguins appelés triglycérides et augmente la graisse viscérale qu’on appelle aussi la mauvaise graisse. Il est donc impérieux, selon moi,  d’éviter le fructose comme sucre ajouté, ou du moins, en consommer très peu.

Il est intéressant également de constater que la nourriture prise par la mère durant la gestation influencera les goûts alimentaires de l’enfant et si la mère s’adonne aux boissons sucrées, l’enfant aura plus de chance d’avoir un taux d’insuline plus élevé que la norme à la naissance.

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