par Olivier Roland
« C’est en posant des actes de bravoure qu’on devient brave. » ~ Aristote
Je me souviens le jour où je suis entré dans le bureau de mon patron pour lui remettre ma lettre de démission, il y a environ 10 ans aujourd’hui. Je quittais une vie de salarié ordinaire pour une vie de blogueur et d’écrivain à plein temps.
J’étais rempli d’une écrasante sensation de peur et dans le même temps d’une écrasante sensation de joie.
J’en suis venu à associer ce sentiment de « peur mélangée à de la joie » aux moments importants de ma vie tels que :
- La première fois que j’ai tenu chacun de mes nouveau-nés dans mes mains tremblantes
- Le lancement d’Habitudes Zen ; blog que j’ai lancé sans vraiment savoir dans quoi je m’embarquais, sautant dans l’inconnu
- L’organisation d’ateliers et de retraites en direct l’année dernière
- La publication de mon premier livre (et tous les livres par la suite)
- Déménager toute ma famille de Guam à San Francisco
- La déscolarisation de nos enfants
Chacun de ces moments a été incroyable pour moi, rempli d’incertitude et de joie. La peur de l’incertitude peut amener beaucoup de gens à remettre à plus tard le passage dans un nouvel espace de leur vie, mais j’ai appris à embrasser cette peur, à y plonger, à la considérer comme un lieu de croissance, de transformation et d’apprentissage.
Cette année, je me déplace vers de nouveaux espaces incertains (je vous en dirai plus le mois prochain), et je m’entraîne davantage à accepter l’inconfort et l’incertitude de ces nouvelles zones largement ouvertes et inconnues. Je m’entraîne à sauter dans l’abîme avec joie.
Voici ce que j’ai appris jusque là — je le partage dans l’espoir que cela aidera d’autres personnes qui se déplacent vers des espaces incertains dans leur vie.
Trouver votre dévotion
Nous ne nous jetons pas au milieu de la peur sans raison valable. Nous le faisons parce qu’il y a une chose qui nous tient suffisamment à cœur pour nous pousser dans cette zone effrayante.
Rappelez-vous pourquoi vous avancez dans cet espace incertain. Qu’est-ce qui vous importe le plus ? À qui ou à quoi êtes-vous dévoué ? Il peut s’agir d’une cause, de personnes qui sont dans le besoin ou en difficulté d’une certaine manière, de vos proches, de l’équipe ou des clients que vous servez. Trouvez l’amour et la passion nécessaire dans votre cœur pour cette cause ou ces personnes.
Ensuite, rappelez-vous, chaque jour, de cette dévotion. Souvenez-vous d’elle à chaque étape, à chaque tâche… c’est ce qui vous tient le plus à cœur.
Votre dévotion, la chose ou les gens que vous aimez si profondément… sont plus grands que votre peur et votre inconfort.
En fait, la dévotion transforme cet espace incertain en un espace d’amour sincère et instable.
Entrer en contact avec la peur et l’incertitude
La plupart des gens fuient la peur ou essaient de trouver des moyens de la supprimer, de ne pas la ressentir, de l’éliminer.
Ce n’est pas notre cas. Au contraire, nous allons entrer en contact avec elle, et nous permettre de la ressentir pleinement.
Pourquoi voudrions-nous ressentir pleinement la peur et l’incertitude ? Parce que nous ne devons pas détester ces états, ils font partie de notre expérience. En fait, c’est même l’endroit où nous devons nous trouver.
Ressentir pleinement la peur et l’incertitude, les laisser être, et même les accueillir… nous permet de constater que ces états ne sont pas si mauvais. Il n’y a en réalité pas de quoi paniquer. Nous pouvons grandir et ne plus exprimer ce besoin puéril de nous enfuir. En lieu et place, nous pouvons désormais conserver ses sentiments avec patience, avec douceur et compassion.
Nous pouvons toucher l’incertitude et rester avec elle, l’accueillir et même lui exprimer de l’amour.
Entraînez-vous à cela. Améliorez votre capacité à pleinement ressentir l’incertitude. Et apprenez que vous pouvez l’accueillir et la transformer en un motif d’ouverture et de joie.
Passer à travers l’incertitude avec de petites actions
La peur n’est pas quelque chose à fuir ou à éviter. C’est en fait le chemin que nous devons suivre, car au travers de cette peur, il y a la création. Au travers de cette peur se trouve l’apprentissage, la croissance, la transformation, l’impact sur le monde, la beauté. Au travers de cette peur, il y a quelque chose de significatif.
Nous devons donc la traverser, mais en faisant de petits pas. Pour traverser la peur, nous allons utiliser les idées de la thérapie d’exposition — idée selon laquelle nous pouvons nous habituer à cette sensation en nous exposant à de petites doses gérables que nous augmenterons progressivement par étapes en fonction de notre capacité à les supporter.
Pour ce faire, vous devez poser de petites actions au quotidien.
Voulez-vous devenir écrivain ? Écrivez un peu tous les jours. Dégagez de l’espace et donnez-vous la permission d’être présent avec votre peur d’écrire (et d’échouer). Voulez-vous lancer une entreprise ? Posez de petites actions nécessaires pour faire des recherches sur ce qu’il vous faut ; créez un site Web ; trouvez les membres de votre équipe ; commencez à générer des revenus ; faites des expériences et apprenez.
Posez de petites actions quotidiennes, en vous exposant à l’incertitude et en établissant une confiance en vous-même qui vous amène à croire que vous pouvez y faire face.
Jeu et gratitude
S’aventurer dans un espace incertain n’a pas besoin d’être un exercice caractérisé par une discipline rigoureuse ou l’autopunition. Cela peut être une expérience joyeuse et amusante !
Quand vous vous déplacez vers cet espace, voyez si vous pouvez trouver un moyen de jouer. Pouvez-vous être désordonné et dans le même temps créatif ? Pouvez-vous transformer la situation en un jeu ? Ou pouvez-vous jouer de la musique qui vous fait bouger ? Pouvez-vous le faire avec d’autres personnes et ressentir l’excitation de la collaboration ? Et pouvez-vous jouer votre musique pour le monde et voir les gens danser ?
Au fur et à mesure que vous transformez l’expérience en un jeu, laissez-vous envoûter par cette joie. Il y a certes de la peur mêlée à de la joie, mais vous pourriez aussi appeler cela de l’excitation.
Puis au milieu de tout cela, faites une pause pour voir si vous pouvez témoigner de la gratitude parce que vous êtes dans cet espace incertain. La gratitude d’être ici, d’être en vie, de pouvoir servir avec amour ceux à qui vous êtes dévoués.
La gratitude transforme une activité que vous êtes forcé de faire en une activité que vous prenez plaisir à faire.
Chercher de l’aide
Même si nous le pensons, nous ne sommes pas seuls dans cet espace incertain. Il y a d’autres personnes qui sont également en train de passer par cette voie. Nous pouvons ensemble former un groupe (ou en rejoindre un) pour continuer la marche. Il nous est possible de faire recours à des mentors, des enseignants, des coachs. Nous pouvons aussi demander l’aide de nos proches, des membres de notre équipe ou des forums en ligne, des amis sur les médias sociaux.
Lorsque nous demandons de l’aide, nous reconnaissons que nous ne sommes pas une île, mais que nous sommes reliés à tous ceux qui nous entourent. Nous servons les autres, mais en retour, nous sommes soutenus par des milliers et des milliers d’autres personnes qui préparent notre nourriture, construisent nos maisons, nos voitures et nos routes, créent Internet et les appareils que nous utilisons, et nous soutiennent d’une infinité d’autres façons. Nous nous humilions en reconnaissant que nous ne pouvons pas tout faire seuls, mais que nous pouvons accomplir davantage de choses en nous connectant aux autres.
Cherchez du soutien, trouvez des raisons de témoigner de la gratitude pour ce soutien, et remarquez que vous vous déplacez vers cet espace inconnu avec l’aide de nombreuses autres personnes. Puissiez-vous avoir un voyage rempli de joie mêlée à la peur.
« Il faut sans cesse se jeter du haut d’une falaise et se doter d’ailes durant la chute » ~Ray Bradbury
Note : Cet article est une traduction de l’article A Guide to Moving Courageously Into a New Uncertain Space de Léo Babauta. C’est donc lui qui s’exprime dans le « je » de cet article !
Traduction sur https://habitudes-zen.net/