par Bertrand Duhaime
Peu importe le nom qu’on lui donne, chacun est accompagné, tout au long de sa vie, d’un Compagnon cosmique. En fait, le Compagnon cosmique réfère à une réalité qui, selon les auteurs spirituels et les ordres mystiques, porte plus de cent noms : Aide invisible, Ajusteur de conscience, Atome de Lumière, Auxiliaire intérieur, Avatar personnel, Centre divin, Conscience cosmique ou divine, Dieu-en-soi, Divinité d’élection, Ego divin ou supérieur, Esprit cosmique ou de Vie, Étincelle spirituelle, Être transcendant ou transcendantal, Farfadet bien-aimé, Force intérieure, Génie gardien ou secourable, Grand Soi, Guide invisible, Lutin familier, Moi supérieur ou essentiel, Monade divine, Nautier intime, Puissance tutélaire, Soi supérieur, Sublime Présence Je Suis, Maître intérieur, Moi silencieux, etc.
Le Compagnon cosmique représente la part divine d’un être, cette dimension de lui-même qu’il ne peut amener en incarnation, parce que cela couperait son lien avec l’Absolu, dont il est le prolongement, l’intermédiaire ou le représentant. Il s’agit de la Puissance cachée, omnisciente, omnipotente, omniprésente, omniagente, neutre et impassible, détenant tous les attributs divins, dispensateur des possibilités infinies. Il s’agit de l’Étincelle divine individualisée, émanée de l’Esprit suprême, du Créateur divin ou de l’Absolu, composée de Pure Lumière blanche de cristal, détenant tous les attributs et les pouvoirs de la Source divine unique. En général, il est accompagné de sept auxiliaires : le Pro-géniteur, le Gouverneur (Commandant), le Chancelier, l’Ambassadeur (Messager), l’Appariteur (Inspirateur) et l’Inquisiteur, qui réfèrent aux sept chakras et aux sept planètes sacrées.
Le Compagnon divin, cet Émissaire du Grand Architecte de l’Univers habite un temple de chair. Il mérite le plus grand respect et la plus grande attention, car il détient le secret de son être, faisant partie de la Grande Âme cosmique. Il connaît la Voie à suivre, car il est lui-même la Voie royale, la Vérité et la Vie. En peu de temps, il peut porter un être incarné au sommet de l’existence, à la Maîtrise totale, dans la mesure où il sait rester uni à lui et coopérer avec lui, ce qui est du reste sa mission. Mais, dans ses virtualités adjuvantes, il ne peut intervenir que si celui-ci lui en accorde la possibilité par sa juste vision de la réalité, son comportement adéquat et sa confiance sans réserve, dans l’abandon et le détachement, lui révélant ses désirs, ses problèmes et ses besoins. Car, pour déployer ses potentialités infinies à travers un être, il a besoin que ses pensées, pures d’intention, soucieuses du bien commun, soient toujours amoureuses, lumineuses et constructives.
Le Compagnon cosmique n’est ni la pensée, ni le corps, ni le sentiment, ni le désir, ni la volonté. Il n’est pas davantage l’âme, son intermédiaire perfectible, qui, dans sa compréhension incomplète, peut trop fortement individualiser, lui faisant ainsi temporairement obstacle. En effet, bien que parfaite, l’âme est une réalité transitoire qui se dissout lorsqu’un être fusionne avec l’Esprit de Vie et s’extirpe du coup de la Roue des réincarnations. Le Compagnon cosmique désigne plutôt le Créateur intime, la Totalité agissante, Celui-Qui-Est. C’est lui, et lui seul, qui établit les plans de la destinée pour chaque être incarné. Il est, en lui, le représentant de l’Absolu, sa manifestation la plus proche de lui, plus proche de lui-même que lui-même. Comme l’Absolu, il est plénitude, bonheur, abondance, prospérité, puissance, perfection, éternité. Pour abréger, il est Tout.
En chacun, le Compagnon cosmique représente la Conscience spirituelle individualisée, Le Représentant de la Sagesse divine. À ce titre, il est l’Essence de l’être incarné, se démontrant plus près de chacun que l’air qu’il respire. Figuré par le Soleil glorieux qui se situe à environ une trentaine de mètres au-dessus de chaque être humain, il imprègne chacun de son rayonnement et il n’aspire qu’à fusionner complètement avec lui pour le ramener, comme un seul être, à la Maison originelle. C’est un Ami divin si amoureux, gracieux et compatissant qu’il est toujours à l’écoute de son bien-aimé, prêt à intervenir, non forcément pour lui accorder ce qu’il demande, mais ce qui est le meilleur pour lui d’après son destin cosmique, non pour lui dire ce qu’il veut entendre, mais ce qui est à lui dire d’après sa destination spirituelle.
Sans cette entité, nul ne peut rien, même pas lever le petit doigt. C’est la raison pour laquelle chacun gagnerait à s’en remettre à lui dans tout ce qu’il est. Car, dès ce moment, il n’est plus seul. À vrai dire, à cause de son existence, l’être humain n’est jamais seul. Mais, en raison de sa liberté, son Compagnon cosmique, dans sa neutralité ne peut intervenir sans sa requête ou sa permission. À défaut d’être sollicité à agir, il ne peut agir que comme le distributeur de la part quotidienne du réservoir d’énergie qui lui est attribué, pour sa présente incarnation, une réserve qui finit par s’épuiser, à défaut d’être correctement augmentée et amplifiée. À cette fin, il ne demande rien de plus que l’adhésion délibérée et inconditionnelle à sa volonté, de la part de l’être incarné qu’il a émané, et l’expression de son choix de fusionner avec lui au terme de son expérience. Car ce n’est qu’alors que s’enclenche les processus de régénération, de transmutation, de transfiguration qui culminent dans l’Illumination totale.
Chez l’être incarné, la manière de renouveler son Alliance spirituelle avec le Compagnon cosmique consiste à prendre profondément conscience de son existence en lui, ce qu’il peut parvenir à faire par l’intériorisation et la méditation. Du reste, pour ce qui le concerne, cette initiative est déjà précédée de sa sollicitude providentielle à aider son bien-aimé chaque fois qu’il le demande. N’empêche que, dans sa démarche décisionnelle personnelle, chacun est l’indispensable et irremplaçable canal par lequel les dons de sa Providence divine peuvent affluer en lui.
En gardant son oreille intime en accord avec lui, son œil intérieur centré sur lui, l’être incarné ne peut qu’être inspiré sur le parcours convenable au quotidien. Le Compagnon cosmique est un voyageur qui vient vers soi à partir de loin, qui s’ancre dans le corps, par l’âme, avec son premier souffle. Il n’apporte rien dans le domaine des dons matériels, mais il est porteur de la richesse d’une connaissance plus vaste que tout ce que qui que ce soit peut imaginer, une connaissance puisée dans l’Omniscience, aux quatre coins de l’Univers. Il connaît les origines de son protégé, son développement actuel et sa fin et il accepte, s’il y est appelé, de le guider et de le protéger. Pour capter sa Sainte Présence en lui, il gagne à se faire comme la Nature, très réceptif et abandonné. Il lui faut se faire vigilent, fertile, calme, silencieux, car il ne se révèle que dans la paix, la tranquillité, le silence. Il ne se dévoile qu’à celui qui l’attend et qui est prêt à le recevoir avec un cœur simple et ouvert, le mental apaisé.
Chacun doit veiller à ce qui entre dans son temple et en sort afin d’être digne d’accueillir son Compagnon divin. Il lui faut examiner chaque pensée qui traverse son esprit, l’examiner et permettre uniquement aux pensées pures d’entrer. Il doit faire de même les sentiments qui s’expriment à travers lui. De même, chaque mot qu’il émet doit être passé par le triple crible de la vérité, de la nécessité et de la bonté. Ses actions doivent viser un but constructif, bénéfique et harmonieux et inclure le bien-être de toutes les créatures. En se préparant ainsi à l’accord pour le recevoir, il faut se souvenir qu’il imprègne tous les êtres, par l’Âme unique. En chaque être vivant, il faut reconnaître cette Âme unique qui s’y réfléchit, ce qui accélère la révélation de cet Invité mystique.
Celui qui accueille chacun de ses semblables et chacune des créatures avec joie s’assure qu’il vienne habiter chez lui pour toujours. Quelle plus grande sécurité peut espérer l’être incarné, si démuni et limité, laissé à lui-même, que d’être habité par ce Maître du Pure Lumière qui est partout et qui habite en toutes choses? Pour tirer de sa conscience infinie le message dont il a besoin à un moment particulier, il lui suffit de diriger les questions de son esprit vers cette Grande Source de sagesse.
Il convient de préparer la révélation de son Compagnon cosmique en étendant la vision de son petit moi (ego ou personnalité), d’un cœur patient. Il gagne à accepter d’élargir graduellement cette vision. Alors, l’harmonie croissante annonce son retour, signe d’une relation plus parfaite avec toute la Création, d’une union plus intense et constante avec Dieu. Dès lors, la lumière croit, la prospérité s’affirme, la santé grandit. L’être incarné participe davantage à la vie de son Invité, la Vie véritable vie en lui. Il garde la Flamme éternelle de la Vie dans sa maison, dans son temple. Et c’est la même Lumière qui brille dans chaque maison. C’est le Feu de l’Amour, cette Lampe allumée à toutes les fenêtres, qui accueille le voyageur fatigué. Mais la véritable demeure du Compagnon cosmique, ce n’est pas ce temple exigu qu’est le corps, mais l’Univers, voire le Cosmos.
«Sans Toi, je ne suis rien, mais avec Toi, Je Suis Tout; sans Toi, je ne peux rien, mais avec Toi, je peux tout.»
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