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ABBA transmis par Jean-Luc Ayoun

S’accueillir et se donner, nommés aussi le sacrifice et le don de soi, correspond à l’installation des quatre piliers de manière permanente au sein du vécu ordinaire. Ces quatre piliers évoqués voilà fort longtemps, permettent de se placer sans effort et sans volonté en l’instant présent. Se donner et s’accueillir, comme donner et accueillir, ne dépend effectivement, comme tu l’as dit, d’aucun savoir ni d’aucun faire, puisque cela est naturel et antérieur à ce monde comme à tout monde.

Il n’y a rien à chasser et, je dirais même, à évacuer, ni à réfuter en ce moment, mais simplement, comme cela a été dit, ne pas être arrêté, ni par son corps, ni par l’écran du monde, ni par quelque circonstance de sa vie. Accueillir sans réfléchir, accueillir sans discuter tout ce qu’il est donné de vivre en l’instant, que cela concerne les pensées, que cela concerne les situations, les évènements comme les relations.

La transparence, c’est traverser. La fainéantise correspond ici à la voie de l’enfance et de la simplicité, qui accueille la totalité de l’instant, sans référence à quelque passé et sans aucune projection dans un futur.

Cela fut nommé voilà quelques années le point de vue. Bien évidemment, le point de vue de la personne ne pourra jamais traverser. C’est bien la personne qu’il faut, non pas quitter, mais laisser être sans y intervenir avec quelque conscience que ce soit, en quelque évènement, en quelque relation comme en quelque situation vécue, l’important étant de l’accueillir avant toute gesticulation et avant même toute compréhension.

Cette dynamique du don comme cette dynamique de l’accueil, installent, par leur réciprocité et leur complémentarité, l’instant présent, de lui-même, et découvrent alors comme en vérité ce que signifie l’apocalypse. L’éclairage de la Lumière éclaire ce que tu regardes, dès l’instant où ce qui est regardé n’est pas saisi ni figé par ton mental, par tes émotions ou par quelque posture que ce soit.

Cela a été nommé la traversée. Bien évidemment, il est évident que chacun de nous traverse en cette période un vécu profondément différent. Il faut d’abord accepter le principe que chaque chose et chaque élément survenant sur l’écran de la conscience, n’a pas à être justifié ni être expliqué, mais bien justement traversé. Quelle qu’en soit la dureté et quelle qu’en soit la difficulté, ce n’est que l’effacement de la personne elle-même qui permet la traversée, car depuis ta personne, comme tu le dis, tu ne sais pas, et tu ne peux pas faire.

Tant que tu crois que tu peux faire, tant que tu crois que tu dois savoir, tu n’es pas libre de conditions initiales. Or l’Amour, la vérité d’Agapè, ne connaît aucune condition initiale, si ce n’est simplement de disparaître à soi-même, de disparaître au Soi, et d’accepter d’être traversé par quelque élément que ce soit, afin d’être effectivement, si je peux dire, de l’autre côté.

En cet autre côté se découvre Agapè. Ceci n’a besoin ni de la définition même du mot Agapè, ni même d’Abba, mais simplement que deux cœurs se mettent à résonner en phase. Que cela passe par les réseaux sociaux, que cela passe par des rencontres fortuites ou des rencontres programmées, toutes les circonstances des rencontres, où qu’elles soient menées, sur votre écran intérieur, de façon physique ou de façon virtuelle, ne change rien au résultat, dès l’instant où les deux se sont effacés pour faire le miracle d’une seule chose.

Cela se produit en d’innombrables frères et sœurs et, bien évidemment, cela ne se produit pas encore de façon suffisamment extensible, afin que chaque présence et chaque conscience sur la Terre, en soit lucide, et dans cette vérité. Il n’y a effectivement qu’un évènement collectif, touchant et sidérant l’ensemble des consciences présentes sur la Terre, qui peut arriver, si je peux dire, à cet état de fait, à cet état de compréhension et de vécu, et qui ne dépend ni de l’un, ni de l’autre, ni d’Abba, ni de la Terre, ni du Ciel, ni du chant de baleine, mais bien de la résonance commune de l’ensemble de ce qui est généré au sein de l’instant.

Or si cet instant est coloré par la présence de la personne, il n’aide en rien le déroulement du processus collectif, son actualisation au sein du visible, comme au sein de cette dimension la plus dense où vous êtes encore posés.

Source: http://www.etresenevolution.com/