par Emeline
La solitude peut être une amie fidèle mais également une compagne très enfermante.
Elle rassure mais isole. Désespère mais protège. Contient et console.
La solitude mal vécue est un manteau trop lourd et trop chaud qui empêche de voir l’été arriver. Les perspectives d’un entourage deviennent quasi nulles. Le bonnet d’hiver qui va avec le manteau maintient le regard au sol et le pas rapide. L’extérieur devient un effort permanent. Les ambiances collectives stressantes. Seul on se sent fort, et à l’extérieur complètement nu. A la merci du regard et du jugement de l’autre, on se sent décalé, pas approprié…. Et on revient à cette solitude. Le cercle vicieux forme une belle cage dorée. L’extérieur ne semble pas offrir les attentes du coeur. Mais ce coeur est lui- même en prison sous des couches de peur. Le changement semble si inaccessible.
La solitude est- elle vraiment une histoire d’entourage? de couple?
Nous pouvons être très seul et en couple, très seul et avec une famille. Et nous pouvons également vivre seul sans être prisonnier de la solitude.
Je parle de solitude moderne. Celle qui, de part les diktats, et les croyances, nous enferme.
Elle est un mauvais mélange de blessures non résolues, de perte d’espoir, et de perte de confiance en soi.
Cette solitude là tue. Elle est triste, anxiogène, accablante. Tout devient triste et les moments de joie paraissent peu nombreux. Lorsque nous vivons une existence lourde qui nécessite un changement, nous sommes toujours dans ce sentiment de solitude.
Aujourd’hui beaucoup de gens vivent cette solitude. Les structures familiales ne sont plus aussi solides. En quête de liberté, l’être humain s’est détaché. Parfois pour des raisons évidentes d’épanouissement, l’éloignement est la seule solution, et parfois par manque de solidarité.
C’est une transition pour revenir à des liens plus humains, plus sincères. Et cela demande de faire un certain ménage sur ce que l’on ne veut pas reproduire.
Le travail n’est plus stable comme il l’était autrefois. Pour le bien de tous et parfois cela crée encore plus l’isolement. Le travail autrefois était une cellule stable et rassurante même si enfermante.
Mais alors qu’est ce qui a changé? Pourquoi tant de solitude autour de nous?
Nous sommes dans une nouvelle société avec de nouveaux codes. Nous avons gardé un coeur d’enfant avec un mental de retraité. Causées par les blessures de la vie, les structures de protection sont présentes quand le sentiment de solitude est là. Nous voulons l’amour, l’entourage, le rire, mais la peur de souffrir, d’être rejeté nous empêchent d’accepter l’autre et de nous adapter dans le respect des limites conjointes.
Les noeuds mentaux viennent donner mille bonnes raisons d’être seul. “je veux que la rencontre se passe comme ça” “j’ai déjà testé, ça ne m’a pas plu etc” Tout est bon pour ne pas se mouiller. Car à chaque pas enclenché, ce sont les peurs et les faces sombres de chacun qui ont été les plus visibles. Mais est- ce la réalité? Comment est- ce possible que nous sommes tous avec les même besoins, les même envies sans se trouver? Avons- nous vraiment accepté nos besoins? Domestiqué nos peurs?
Pourquoi cet article? Car j’ai à coeur que toutes les personnes qui se pensent enfermées dans la solitude sachent qu’elles ne le sont pas. La solitude est une rencontre vers soi- même. Une fois cette rencontre faite, une fois que l’on s’aime soi -même un minimum, il faut se remettre en selle, accepter ses rêves, se défaire de ce qui nous éloigne de nos envies. Ne pas perdre espoir. S’inspirer du beau, accepter le challenge des rencontres, la différence, s’amuser. N’écoutez pas la méchante voix du défaitisme et de la peur. Elle ment ! Elle ment!!! Pensez à toutes les belles personnes qui pensent la même chose que vous, seules chez elles. Je peux vous assurez que les choses peuvent changer très vite une fois la perspective positive enclenchée et les blessures un peu près désinfectées (c’est trop exigeant de se demander une guérison complète pour se mêler au reste du monde)
Je pourrai parler pendant des heures de mes clients qui se pensaient condamnés à une vie de solitude. Ne vous identifiez pas à vos expériences passées. Le passé, vous ne voulez pas le reproduire, alors demain est un jour nouveau et vous n’êtes pas la même personne.