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par Samia Aissaoui

Une des expériences qui m’a amenée à toucher ce vide, ce silence et cette paix profonde, a été vécu lors d’un gros rhume. Les derniers mois, qui ont suivi cette révélation de ce que « Je Suis », j’ai eu plus de rhumes en une année que je n’en ai eu en cinq ans.

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A chacune de ces défaillances corporelles qui combinaient tous les symptômes de cette maladie : fièvre, écoulement nasal, toux et courbatures, j’avais pour habitude et par réflexe de faire appel à une médication allopathique. mais ces derniers temps, je ne savais pas vraiment pourquoi je devais laisser vivre ce processus sans l’aide extérieure ?

C’est le dernier rhume en date qui a été le plus révélateur. Alors que le corps rentrait dans sa phase de fièvre intense, j’ai plongé dans l’observation de tout ce qui émergeait là. J’étais dans un tel état, brûlant de l’intérieur, fébrile et douloureux, que j’avais l’impression de toucher de la mort. Je la sentais et la vivais là entièrement. Je voyais toutes ces peurs de mourir jaillir. Le mental à ce moment-là m’envoyait toutes ce qu’il y avait en pensées pour tenter une sortie de là. Mais j’ai tenu le coup jusqu’à ce que dans la nuit, je me lève pour prendre un doliprane ayant un atelier le lendemain,. Je devais être en meilleure forme. Lorsque le médicament a commencé à faire effet, je sentais tout mon corps embrassé, bouillonnant, brûlant par un feu intérieur, laissant la place doucement à un silence et une paix profonde jamais atteints.

Les jours suivants j’ai continué ce processus amoindri en laissant le corps vivre ces fluctuations en restant à l’écoute jusqu’à ce que le calme prenne place apportant encore plus de légèreté.

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Je me rends compte à quel point nous faisons appel à l’extérieur pour calmer le moindre mal, alors que ce qui se vit là n’est qu’une manifestation à laisser se dissoudre tel un nuage qui passe dans le ciel. D’abord parce qu’en accueillant le mal il passe plus vite et parce que nous camouflons le message de l’expérience. Laissons ce qui se vit dans le moment le droit d’exister pour que l’expérience se dissolve une bonne fois pour toutes.

J’ai bien vu que cette mort vécue de nouveau m’amenait encore plus dans une présence jamais atteinte. Les peurs qui se révélaient étaient devenues fantomatiques, elles finissaient juste par se montrer dans leur sensation et disparaissent dans le champ du présent. Le corps a vidé sa coupe d’émotion pour laisser la place à plus de vivant.

L’expérience m’a conduite à découvrir ces failles encore incrustées dans le corps physique et toutes ces croyances sur la peur de mourir de la maladie. Ces croyances qui ne sont que de la densification identitaire au corps nommant un personnage fictif comme le roi de notre existence terrestre. Un personnage qui en réalité n’existe pas si ce n’est dans l’idée que nous avons du monde tel qu’on nous l’a appris.

Dans cette expérience, il n’y a pas de rejet de la médication, ni de pensée au pouvoir de guérison, c’est juste un accueil total du vécu. Il y a eu un cheminement avant d’être prêt à laisser le corps se débarrasser de ses maux seul sans recourt à l’extérieur. Le mécanisme de l’auto-médication est généralement stimulé par un besoin d’être rassuré.

Mourir au personnage était devenu pour moi un acte nécessaire à la résurrection du Soi.

Source: http://samia-aissaoui.com/

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