Quand on dit « sept », on pense immédiatement aux 7 jours de la semaine, aux 7 planètes du système solaire (avant qu’on ne découvre Uranus, Neptune…et Pluton), aux 7 notes de la gamme diatonique, aux 7 merveilles du monde, aux 7 couleurs de l’arc-en-ciel…
C’est à sept mois de grossesse qu’un bébé est « viable », à sept ans qu’on atteint l’âge de raison, et de 7 à 77 ans…qu’on vit sa vie…;-)
C’est un nombre omniprésent dans la vie de tous les jours mais aussi un nombre qui revient de façon presque obsessionnelle, dans toutes les traditions spirituelles…
Il y a sept degrés de la perfection, sept sphères ou degrés célestes.
Il y a sept emblèmes du Bouddha.
Les circumambulations de La Mecque comprennent sept tours.
Dans de nombreux mythes, l’Univers est conçu comme ayant sept étages superposés.
Il y a sept échelons dans les Mystères mithriaques.
L’être humain est doté de sept chakras…
Il apparaît dans d’innombrables traditions et légendes grecques : les sept Hespérides, les sept portes de Thèbes, les sept fils et sept filles de Niobé ; les sept cordes de la lyre, les sept sphères, etc.
C’est le nombre sacré par excellence. Il symbolise l’achèvement…et la totalité.
Sept désigne la totalité des ordres planétaires et angéliques, la totalité des demeures célestes, la totalité de l’ordre moral, la totalité des énergies et principalement dans l’ordre spirituel.
Le monde ayant été créé en six jours, Dieu chôma le septième et en fit un jour saint : le sabbat n’est donc pas vraiment un repos extérieur à la création, mais son couronnement, son achèvement dans la perfection.
C’est ce qu’évoque la semaine, durée d’un quartier lunaire.
« Sept » était chez les Egyptiens symbole de vie éternelle.
Il symbolise un cycle complet, une perfection dynamique.
Chaque période lunaire dure sept jours et les quatre périodes du cycle lunaire (7 x 4) ferment le cycle.
Philon d’Alexandrie observe à ce propos que la somme des sept premiers nombres (1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 + 7) arrive au même total : 28.
Sept indique le sens d’un changement après un cycle accompli et d’un renouvellement positif.
La stylisation du chiffre 7 représente une faux, symbole de mort, et ce n’est pas un hasard.
Il s’agit de mourir, d’achever un cycle et de renaître à autre chose…de se diriger vers un renouveau.
Le chiffre sept par la transformation qu’il inaugure, possède en lui même un pouvoir,
c’est un nombre magique.
Lors de la prise de Jéricho, sept prêtres portant sept trompettes doivent, le septième jour, faire sept fois le tour de la ville. Elisée éternue sept fois et l’enfant ressuscite (11 Rois, 4, 35). Un lépreux plonge sept fois dans le Jourdain et se lève guéri (11 Rois, 5, 14). Le juste tombe sept fois et se relève pardonné (Proverbe, 24, 16). Sept animaux purs de chaque espèce seront sauvés du déluge. Joseph rêve de sept vaches grasses et de sept vaches maigres.
Sept comporte cependant une anxiété par le fait qu’il indique le passage du connu à l’inconnu :
un cycle s’est accompli, mais quel sera le suivant ?
Le nombre sept est fréquemment employé dans la Bible.
Par exemple chandelier à sept branches ; sept esprits reposant sur la tige de Jessé ; sept cieux où habitent les ordres angéliques ; Salomon construisit le temple en sept ans (1 Rois, 6, 38). Non seulement le septième jour, mais la septième année est de repos. Tous les sept ans, les serviteurs sont libérés, les débiteurs exemptés.
Sept est utilisé 77 fois dans l’Ancien Testament…
Sept est la clé de l’évangile de Saint Jean : les sept semaines, les sept miracles, les sept mentions du Christ : « Je suis ».
Le nombre 7 est bien universellement le symbole d’une totalité, mais d’une totalité en mouvement ou d’un dynamisme total.
Il est comme tel, la clé de l’Apocalypse (7 églises, 7 étoiles, 7 esprits de Dieu, 7 sceaux, 7 trompettes, 7 tonnerres, 7 têtes, 7 fléaux, 7 coupes, 7 rois…).
Il y revient quarante fois . Le livre de l’Apocalypse est construit par série de sept. Ce nombre désigne ici encore la plénitude d’une période de temps révolue (la création dans la Genèse) ; l’accomplissement d’un temps, d’une ère, d’une phase…
Le sept symbolise l’achèvement du monde et la plénitude des temps.
Selon Saint Augustin , il mesure le temps de l’histoire, le temps du pèlerinage terrestre de l’homme.
La perfection à sept du rythme sénaire est aussi familière à l’Islam, et notamment à l’Ismaélisme : le solide possède sept côtés (les six faces plus sa totalité – qui correspond au sabbat-).
Tout ce qu’il y a dans le monde est sept, parce que chaque chose possède une ipséité et six côtés ».
Les « dons de l’intelligence » sont sept (six plus la « ghaybat » la connaissance suprasensible).
Les Imâm d’une période sont sept (six plus le Qâ’im, l’Imâm de la résurrection).
Ces différentes séries sont de plus en correspondances les unes avec les autres. La religion littérale se développe sur un cycle de six « jours », qui sont six millénaires, suivis d’un septième, « le Sabbat de la religion en vérité », le « jour » du soleil et de la lumière, de la manifestation de l’Imâm jusque là caché.
(Henri Corbin – Trilogie Ismaélienne -1961).
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Une tradition hindoue attribue au soleil sept rayons; six correspondent aux directions de l’espace, le septième au centre.
Semblablement, l’arc-en-ciel n’a pas sept couleurs mais six, la septième est le blanc, synthèse des six autres.
De Dieu, Coeur de l’univers, écrit Clément d’Alexandrie, émanent les six étendues et les six phases du temps : c’est là le secret du nombre 7;
Le retour au Centre, au Principe, à l’issue du développement sénaire, parfait le septénaire.
Le « 7 » se trouve exprimé , si l’on y ajoute le centre, dans l’hexagramme (Sceau de Salomon).
La semaine comprend six jours actifs, plus un jour de repos, figuré par le centre ;
le ciel six planètes (dans le comput ancien), le soleil étant au centre :
l’hexagramme six angles, six côtés ou six branches d’étoiles, le centre jouant le rôle d’un septième,
les six directions de l’espace ont un point médian ou central, qui donne le nombre sept.
Il symbolise la totalité de l’espace et la totalité du temps.
En Afrique, chez les Dogons, sept étant la somme de 4 , symbole de la féminité, et de 3, symbole de la masculinité, il représente la perfection humaine.
Ce chiffre est considéré comme le symbole de l’union des contraires, de la résolution du dualisme, donc comme un symbole d’unicité et par là de perfection.
Sept est le nombre des états spirituels hiérarchisés qui permettent le passage de la terre au ciel.
Les sept différentes étapes sur la voie mystique sont symbolisées par ATTAR,
dans son célèbre poème intitulé « Le langage des oiseaux », par sept vallées :
la première est celle de la recherche (talab) ;
la deuxième est celle de l’amour (eshq) ;
la troisième est celle de la connaissance (ma’rifat) ;
la quatrième est celle de l’indépendance (istignâ) ;
la cinquième celle de l’unité (tawhîd) ;
la sixième celle de l’émerveillement (hayrat) ;
et la septième, celle du dénuement (faqr) et de la mort mystique (fenâ).
Chez les indiens de la Prairie, ce nombre représente les coordonnées cosmiques de l’Homme par addition des quatre points cardinaux (plan de l’immanence) et de l’axe du monde, traversant ce plan en son centre, qui est l’ « ici » (l’Homme) et se terminant par l’en-dessous et l’au-dessus.
7 = 4 (points cardinaux) + 2 (axe vertical) + 1 (centre), ce 1 étant la résultante de 4 et 2.
L’opposition transcendantale de l’au-dessus et de l’en-dessous se résout par la rencontre du plan d’immanence en l’Unité, qui est la place de l’Homme.
(d’après Hartley Burr Alexander, « Le Cercle du Monde »)
Le nombre apparaît aussi régulièrement dans les oeuvres d’imagination, les films, les livres, les contes… »Les sept samouraïs », « Les sept mercenaires », « Sept ans de réflexion », « Sept ans au Tibet », « Les sept boules de cristal » (Tintin), « Blanche-Neige et les sept nains », « Le loup et les 7 chevreaux »…, « Les sept corbeaux », Le petit Poucet, ses sept frères et les bottes de « 7 lieues »…etc.
Dans les contes et légendes, ce nombre exprimerait les « Sept états de la matière, les Sept degrés de la conscience, les Sept étapes de l’évolution » :
1 – conscience du corps physique : désirs apaisés de façon élémentaire et brutale ;
2 – conscience de l’émotion : les pulsions se compliquent de sentiment et d’imagination ;
3 – conscience de l’intelligence : le sujet classe, ordonne, raisonne ;
4 – conscience de l’intuition : les relations avec l’inconscient se perçoivent ;
5 – conscience de la spiritualité : détachement de la vie matérielle ;
6 – conscience de la volonté : qui fait pousser le savoir dans l’action ;
7 – conscience de la vie : qui dirige toute activité vers la vie éternelle et le salut.
Mme Loeffer – Delachaux voit dans le Petit Poucet et chacun de ses frères des symboles de chacun de ces états de conscience. (dans son livre : « Le symbolisme des contes de fée »).
(d’après le « Dictionnaire des symboles » de Jean Chevalier et Alain Gheerbrant)
Trouvé sur http://grandsreves1234.blogspot.com/
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