par Samia Assaoui
C’était un matin parmi tant d’autres, je venais de me poser dans le salon. Je n’avais envie de rien en particulier. Je n’étais ni bien ni mal, j’étais juste là le regard plongé dans le paysage extérieur à travers la vitre face à moi. Puis l’espace d’un instant je réalisais le vide sans vide, d’une évidence sans nom. Je ne peux définir ce qui a été vécu à ce moment là, ni nommer cet état, juste qu’il était dénué de toute pensée, de toute peur, de toute culpabilité, de tout contrôle, de jugement, de toute histoire… Il n’était que paix, libéré de toute souffrance.
Il n’existait rien d’autre que cet état. Toutes ces croyances détricotées au fur et à mesure de ces années avec cette impression que cela n’allait jamais s’arrêter, là il n’y avait plus rien qu’un état vide de toute mémoire, de toute attente, de toute projection, ce qui restait là embaumait l’instant de quiétude . J’aimerais trouver les mots pour le décrire, mais impossible. Cela respirait de simplicité. Rien ne pouvait altérer cet état d’équanimité nouvellement atteint.
Je réalisais ce monde dans lequel je me trouvais, unique. Il n’existe rien d’autre que Moi (la conscience) et les autres que je côtoie ne sont d’une version de Moi sous une autre forme humaine.
J’avais déjà vécu la sensation d’être vraiment seule au monde dans cette solitude. Une phrase m’était venue alors il y a un moment « Je suis Seule ». Je n’avais pas compris tout de suite le sens avant de comprendre que cette solitude était la rencontre de ce que nous sommes « le Un ».
Le Un en tout. Le Un, la conscience pure en Tout. C’est dans ce Un que Tout se découvre. Il n’existe pas d’autre Moi et l’autre que je rencontre dans mes expériences, n’est que Moi sous une autre expérience.
C’est difficile de mettre les mots, il y a qu’à le vivre dans chaque cellule du corps, c’est là que c’est vivant. Lorsque cela se passe vous réalisez qu’il n’y a jamais eu de séparation, que dans la croyance d’Etre autre chose que cette nature qui est derrière toute chose et tout vivant, comme je l’ai déjà écrit quelque part dans un article du blog.
Etre juste là avec ce qui se passe maintenant est une sensation de liberté dans une détente du corps tellement reposante et relaxante.
Dire que j’ai fait tout ce chemin pour arriver nulle part au final. En réalité je n’ai jamais bougé de l’endroit ou je me trouve depuis le début de cette vie dans ce corps. Ce qui bouge c’est juste le film qui se déroule à l’horizontalité.
Quelle rigolade !!!! Une vraie farce divine 🙂
Source: http://samia-aissaoui.com/
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