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par Renaud

« La patience, c’est notre grande vertu, c’est notre drame aussi. Un jour, nous ne serons plus patients. Alors, tout s’éclairera et nous dormirons longtemps et nous jouirons comme des enfants. Tu m’as refait, enfant…  » J’adore mélanger les genres et cette semaine, le hasard et le tarot d’Osho me gâtent. Les paroles d’une des plus belles chansons d’amour de la variété française, Lorsque tu me liras de Léo Ferré, associées à l’une des vertus majeures de l’enseignement ZEN : la patience !

LA PATIENCE, ou le 7 des Bâtons, repose, comme la semaine dernière avec LE RALENTISSEMENT, sur l’incarnation, la maîtrise du Physique et donc le chakra racine, mais aussi sur le TEMPO, le rythme de La Vie. Vous noterez aussi que nous sommes toujours dans le cycle d’apprentissage de la carte majeure LE CONDITIONNEMENT, le Diable, l’arcane 15, débuté mi août.

Pour vous illustrer le lien intime entre rythme et conditionnement, prenez conscience de cette expression : « marcher au pas ».

La présence sur notre rythme, notre tempo, est donc, comme je vous le disais la semaine dernière, un des outils essentiels pour se déconditionner de l’alignement du monde et s’aligner sur son propre conditionnement, son propre tempo intérieur.

La patience, un pas vers l’humilité d’Être.

Je vous écris ces quelques mots depuis un petit appartement, fort sympathique, au cœur de Paris. Tous ceux qui habitent la cité, et encore plus fortement ceux qui, comme moi, y vont occasionnellement savent qu’en moins de 24h, ils s’alignent au pas des « parisiens ». Courir, zigzaguer, parler vite, des rythmes saccadés, hachés, moins dormir, aller travailler, râler, s’impatienter, ne pas supporter d’attendre 3 minutes 16 secondes la prochaine rame de métro.

De loin c’est ridicule, pourtant vous tous, en mettant le pied hors de votre TGV gare de Lyon, eh bien vous commencez déjà à courir en descendant prendre votre premier métro. Tous ? Non ! Des gens comme moi ont un avantage hallucinant sur vous : un gros caillou dans leur petite chaussure. La MDPH et l’officine recensant les étiquettes pathologiques appellent ça un handicap moteur touchant les membres inférieurs. Moi, j’appelle ça un outil de présence.

Du coup j’ai beau vouloir, j’ai beau me tendre ou me pousser au cul, de manière très rapide mon corps m’empêche de m’aligner sur le ryhtme ou sur le tempo de la cité. Fatalement je retourne sur mon tempo personnel, qui est bien plus lent.

Le premier effet est de m’extraire des situations, d’avoir du détachement et une distance. Distance par rapport aux gens, aux situations mais surtout par rapport aux émotions. De ce fait, j’ai plus facilement accès au Voir au lieu de me limiter, dans le meilleur des cas, au Regarder.

Second effet kiss cool dans le fait d’être obligé de s’aligner sur son propre rythme interne : ça me permet d’être DISPONIBLE ! Aux autres humains, bien sûr, mais aussi à la Nature et au Pouvoir. Comment voulez-vous voir, vivre et sentir la Nature et l’Esprit quand votre rythme interne est calé sur celui de 1 millions d’êtres apeurés et sous tension ? Comment voulez-vous voir La Nature quand vous alignez votre rythme intérieur sur une pointeuse, une rame de métro ou le tic tac d’une montre ?

La patience, la vacuité au coeur de l’action

En apparence il y a peu de nuances avec le cavalier des bâtons, LE RALENTISSEMENT de la semaine dernière. Mais là où la TORTUE nous enseignait d’agir avec un rythme différent, le personnage féminin de la carte LA PATIENCE nous propose une action encore plus centrale : la NON- ACTION.

La Femme enceinte, d’elle-même, n’a rien à faire dans le monde des apparences, sa seule action est de laisser la nature et sa nature se dérouler comme elle doit se dérouler. Elle peut manger autant de vitamines qu’elle veut, se rouler par terre, pousser un max, au pire elle finira sanglée sur un lit d’hôpital mais il faudra toujours 9 mois pour arriver au terme.

La PATIENCE nous rappelle que peu importe ce que nous voulons ou faisons, il y a un rythme inhérent à toute chose. Ce tempo ne peut pas être changé par des gesticulations mentales, émotionnelles ou égotiques. Comme la femme enceinte, nous devons apprendre à écouter et respecter la LOI du Vivant. Faire taire nos exigences et savourer, les yeux en dedans, le temps qui se déroule à SON rythme.

Cette semaine la carte zen LA PATIENCE nous rappelle cette base : ne pas faire n’est pas synonyme de ne pas être et encore moins de ne pas agir. La Femme enceinte n’a rien à faire mis à part Être pour Agir.

Au delà des formes, le fond

Un autre aspect que nous apprend la 7ème lame du physique, en lien direct avec le CHARIOT du tarot de Marseille ou LA CONSCIENCE du tarot d’Osho, c’est qu’en se recalant sur nos rythmes intérieurs, nous retrouverons la capacité de VOIR au-delà des formes et au-delà des apparences.

LE CHARIOT, si on est attentif, est en fait une scène de théâtre qui ne peut pas avancer. Tout comme le fait de déchirer le voile de l’illusion et d’avoir accès à la CONSCIENCE, en soi, ne sert à rien tant que l’ACTION n’est pas incarnée.

Vous êtes nombreux à savoir, à avoir conscience de vos drames et souffrances mais, en vérité, qu’est-ce que cela change à vos vies si vous n’actez pas les changements au quotidien ?

Certes, en apparence la Lune change de forme chaque jour ! Pourtant elle reste toujours, dans son fondement, identique. La forme, ce que nous voyons et identifions des autres et du monde, dépend de la position de l’observateur. Un autre nom pour « la position de l’observateur » peut être le conditionnement et donc la fixation du point d’assemblage.

La réalité est un choix définit par la position de notre point d’assemblage

La patience, laisser notre centre s’harmoniser au tout

Dans LA PATIENCE, nous pouvons apprendre à aller au-delà des apparences et à retourner au cœur de l’incarné, le chakra racine. Ce n’est pas une obligation mais il semblerait que ce retour à La Terre en nous, la maîtrise du physique, soit une porte essentielle pour sortir du conditionnement actuel.

Simplement fermer nos yeux, ramener notre conscience, notre oeil intérieur, dans les sensations de notre bassin et de nos jambes. En laissant notre respiration se ralentir, permettons-nous de sentir à nouveau le rythme de toute chose en nous. Permettons-nous, au fil de nos inspirations et expirations, de ressentir le rythme de toute chose autour de nous.

Inspirations, expirations, observons les pulsations intérieures s’harmoniser aux pulsations extérieures. Au fil de notre respiration libre et harmonieuse, unissons nos filaments intérieurs à ceux en liberté. Laissons-nous devenir cette unité agissant au rythme de la Vie en Harmonie au lieu d’être une somme de gestes, de personnages et d’attitudes qu’on nous a appris.

LA PATIENCE nous apprend le détachement, qui est la pierre angulaire, nombre premier, de toute vie ZEN.

A l’instar de la LUNE sur la carte de LA PATIENCE, ne nous soucions plus des formes que prennent nos actions, nos vouloirs, nos pensées et nos émotions. Redescendons dans notre chakra racine, dans notre ventre et centrons-nous.

LA PATIENCE, à travers le détachement, nous permet d’accéder à trois des facettes de la vraie HUMILITÉ :

Respecter la pulsation de la vie et le temps inhérent à toute chose, malgré nos désirs, peurs et croyances.

Agir n’est pas forcément faire. Parfois il est plus sage de « ne pas faire ». D’Agir avec l’Être au lieu de faire avec le personnage.

Nous détacher de la Forme pour ressentir le Fond immuable en nous et autour de nous.

Mental, Émotionnel et Energie vitale ont besoin de ce corps, de cet incarné pour pouvoir se rencontrer. C’est à travers la PATIENCE que nous apprendrons à faire taire nos « je veux : comprendre, aimer, avoir » et que nous ferons les premier pas vers plus d’humilité, que nous nous rapprocherons du « je fais ce qui doit être fait ».

Renaud

Source: https://projet-lapasserelle.com/

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