par Samia Aissaoui
A cet instant où j’écris, mon attention est posée sur cette vie avec cette impression de banalité mais à la fois le cœur rempli de plénitude. Une sensation toute nouvelle. Tout semble libre. Je dis bien sembler parce que rien n’est précis. Entre le flou et la réalité si vivante, tout se mélange.
De quoi j’ai envie ? De rien. Je me sens complète, même s’il manque bien des choses dans cette matière. C’est étrange de sentir le manque sans manque. Encore ce paradoxe pourtant si paisible.
Que reste-t-il de l’histoire ? Plus rien !
Lorsque tout tombe il ne reste que maintenant.
Hier ma fille est passée effondrée de trahison dans son couple. J’observais son histoire copiée- collée à la mienne. Mais étrangement tout me traversait sans accroche et sans retenue. Revisiter l’histoire sans encombre comme un cumulus léger qui passait par là ombrageant l’espace de quelques instants le paysage.
Tout passe lorsqu’on ne s’y accroche plus.
Etre juste là à ouvrir cet espace pour qu’elle s’y dépose sans jugement, ni tentative de conseils. Au bout d’un moment sa tête posée sur moi, elle me dit « Maman, tu m’as fait un soin ? Parce que je me sens mieux ».
Je n’avais rien fait juste dans l’écoute de sa douleur, dans cette attention et le silence dont elle avait besoin à l’accueillir dans sa souffrance sans interférer dans ce qu’elle vivait. La vie a fait le reste sans comprendre ce qui se passait réellement.
C’est cela qui a fait qu’elle lâchait doucement…
L’accueil guérit tous les maux.
La guérison se passe dans ce pouvoir que la conscience émet lorsqu’elle est libre de s’exprimer dans ce silence.
Source: http://samia-aissaoui.com/
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