Aujourd’hui, un extrait du livre de Barjavel « La faim du tigre« . La totalité de ce livre est un petit bijou, à lire et à relire. Mais j’ai du choisir !
Tout au long du livre, il y est question de notre biologie, de notre quête de sens par la science ou la spiritualité. Barjavel ne nous donne pas à proprement parler de réponses. Il nous offre des questions et surtout le sentiment que rien n’est séparé.
Et quelle poésie dans ce livre, un vrai bonheur ! Ses mots sont profonds et riches de sens. Non pas pour notre rationalisme mais pour nos cellules qui savent que tout est à sa place.
Il fait le constat que nous nous sommes coupés de la Connaissance. Et qu’il y a « urgence » à retrouver notre simple place au sein de l’Univers.
Nous avons voulu être « plus » qu’un animal. Contrôler, gouverner pour échapper à la peur de n’être que trop peu de chose.
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L’Univers est un livre qui s’écrit en pleine clarté
Nous cherchons à comprendre les grands mystères de l’Univers par le raisonnement. Nous cherchons à prouver, à être sûre. Mais la seule certitude que nous puissions avoir, c’est que nous sommes là, à cet instant T. Et que cet instant n’est qu’une très brève vibration dans l’immensité de l’Univers.
Tout est là, tout le temps autour de nous. Rien ne nous est caché. Le sens profond de toute chose repose sur le sentiment. Nous avons la grande chance de pouvoir ressentir. D’éprouver le sentiment du soleil qui se lève chaque matin, du sang qui circule dans nos veines, du souffle qui empli nos poumons. Le sentiment d’avoir le plus magnifique cadeau, celui d’être vivant.
C’est d’une si grande simplicité.
Il n’y a qu’à faire un pas pour retrouver le sens du courant.
Je vous laisse en compagnie de la magnifique écriture de ce très grand poète, René Barjavel :
« Chaque parcelle de l’Univers, du microcosme au macrocosme, est un mot du message. Les relations des mots entre eux, des atomes et des molécules, des feuilles avec les fruits et les racines, du sang et des os, de la pesanteur et de la chute, du mangeur et du mangé, des étoiles et des Voies lactées, composent une signification totale que nous ne savons plus déchiffrer, ni dans ses détails, ni dans l’équilibre de ses parties, ni dans la grande et simple évidence de son tout.
La lecture d’un brin d’herbe, d’une poignée de terre, d’une foule, d’un petit chat, des étoiles de l’été, devrait nous introduire très simplement et très profondément dans la Connaissance.
L’Univers est un livre qui s’écrit en pleine clarté. L’homme est un mot, une phrase, un chapitre de ce livre, mais il ne sait plus lire ni en lui-même ni dans les autres pages.
Par son corps animal, il continue de faire absolument partie du grand fleuve de la création. Il est une goutte dans le courant, traversé par lui et lié à lui dans sa mobilité.
Il est dedans, par toutes ses cellules. Mais par la pensé il a cru s’arracher à cette dépendance, explorer le fleuve à sa guise. Il a perdu le sens du courant. Il continue à être emporté, mais il ne sait plus où il va.
Il a inventé de nouvelles écritures qui lui ont fait oublier celle de l’Univers. Il a élaboré des sciences qui lui ont fait perdre le savoir. Toute son attention est appliquée à l’apparence des choses et néglige leur signification. Il est comme un enfant curieux qui suit avec le doigt le contour des lettres, et qui ne sait pas lire. Il s’est mis à faire l’inventaire de ce qui est, et ne sait plus pourquoi cela est. »
La faim du tigre de René Barjavel
Alors, ça vous dit d’apprendre à lire ?
Il n’y a pas d’instituteur dévoué auquel s’adresser. Ni de chaman miracle. Ou plutôt si…..Nous-même !
Dès que nous nous sentons isolé, dès que nous avons l’impression de ne plus être ‘connecté’, dès que nous ne comprenons plus les mots du grand livre de l’Univers, c’est que nous nous coupons de nos sensations, du Sentiment qui anime toute chose.
Alors, pas après pas, réapprenons à lire. C’est l’apprentissage de toute une vie. Ça ne se fera pas en 5mn. Revenons au centre. Redescendons dans notre corps et laissons-nous percevoir.
Ce ne sont pas des grandes choses à révolutionner. Rebranchons la prise qui a été débranchée. Et ne nous évertuons pas à sans arrêt à la débrancher parce que « Ça fait quand même un peu peur tout ça…. »
Alors, pas après pas, à chaque instant que l’on aura empli de sentiment, on s’alignera sur le sens du courant. Et on pourra Voir la beauté de ce grand agencement totalement hors de notre compréhension.
Rassurons-nous, on n’aura toujours pas plus accès à la compréhension rationnelle de l’Univers, juste au Sentiment de la Vie.
Trouvé sur https://projet-lapasserelle.com/
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