par Emilie Dedieu
Voici un mal qui touche beaucoup d’entre nous, moi la première, un mal qui nous enferme et nous ronge, un mal qui peut aller jusqu’à créer des angoisses, de la culpabilité : ne pas savoir dire NON !
Ce mal, que nous sommes les seuls à entretenir , car rien ne nous oblige à tout accepter, peut paraître difficile à combattre.
En effet, il s’avère parfois compliqué de refuser quelque chose à autrui. On pense que dire « non » revient à blesser l’autre, alors que bien souvent c’est nous que cela blesse. Dire « oui » à quelque chose qu’on ne veut pas faire est très frustrant, car on se place dans ces moments là, tout seul, dans une situation qui nous agace.
Combien de fois nous sommes nous retrouvé dans cette position ?
Plus nous sommes empathiques, plus nous sommes sujet à ce mal, car nous nous mettons instinctivement à la place de l’autre et ne voulons le blesser en refusant.
Pourtant, sitôt après avoir dit « oui », nous nous en voulons d’avoir accepté. Nous nous trouvons faible de ne pas savoir nous imposer, puis, petit à petit nous en voulons à la personne qui nous a demandé le service. Dire « oui » à contre cœur ne donne que de la rancœur. Et si, par courage, nous avons su prononcer ce fameux « non », nous nous culpabilisons d’avoir donné notre avis.
Il est aujourd’hui important de (re)prendre conscience que dire « non » est important, essentiel à notre équilibre intérieur et extérieur. Savoir refuser c’est reprendre sa liberté, c’est être honnête avec soi même donc envers l’autre. Savoir dire non revient à se définir et assumer son être. On dit souvent qu’on se définit à travers ce que l’on fait, mais il faut ajouter qu’on se définit aussi à travers ce que l’on refuse de faire !
De plus, est-ce vraiment rendre service que de dire toujours « oui » à son amie qui a besoin de nous chaque semaine pour garder ses enfants ? Ce « oui » ne la pousse t-elle pas à devenir dépendante ? Dire « non » ne la ferait-elle pas grandir en assumant sa vie ?
Savoir dire « non » à son voisin qui écoute chaque soir sa musique à fond, est-ce vraiment si méchant que cela ?
Ou encore, est-ce correct de terminer son travail chaque soir à 19h au lieu de 17h pour rendre service à son patron ? Ne se laisse t-on pas abuser en agissant ainsi ? A qui profite réellement la situation ?
Au final, dire « non » n’est pas blesser l’autre, c’est simplement exprimer ce que nous ne sommes pas. Tout comme savoir dire « oui » est exprimer ce que nous sommes. Le principal, dans toutes circonstances, étant de parler avec la voix du cœur, que ce soit pour accepter ou pour refuser quelque chose.
Dire « non » nous libère, de plus, cela peut également libérer l’autre qui instaurait une dépendance inconsciemment ou non. Nul besoin de justifier notre « non », il se suffit à lui même, c’est un mot simple, clair et efficace, le tout étant de refuser avec respect et amour un service qui ferait de nous ce que nous ne sommes pas.
Il n’y a pas de mal à dire non, tout comme il n’y a pas de mal à dire oui, il s’agit simplement d’une prise de position, ce qui n’est pas négatif en soi.
Comme l’a très justement dit Paulo Coelho : « je suis seulement responsable de ce que je dis, je ne suis pas responsable de ce que vous entendez ».
Alors si l’autre prend mal notre « non », cela n’engage que lui, nous pourrons nous féliciter d’être resté fidèle à nous même, nos valeurs, notre amour propre, et cela n’a pas de prix.
Emilie Dedieu