par Nassrine Reza
Participant : Le confinement physique n’est pas facile à vivre et je me demande comment il m’est possible de rester dans cette paix intérieure, malgré les circonstances actuelles ?
Nassrine Reza : Pourquoi vouloir vous confiner à nouveau ? N’êtes-vous pas las de vous emprisonner de la sorte ?
P : Je ne comprends pas…
N.R : Avoir l’intention de « rester dans cette paix intérieure » est synonyme de confinement. Toute forme de contrôle que vous vous imposez mentalement et émotionnellement représente une forme de confinement.
P : Je ne vois aucune utilité aux croyances négatives ou aux peurs qui m’empêchent de vivre sereinement.
N.R : Pourquoi la peur serait-elle un obstacle au bien-être ?
P : La peur est dévastatrice comme énergie et elle …
Soudainement, Nassrine se met à hurler, ce qui fait sursauter le participant.
P : Mais qu’est-ce qui vous prend ? Vous m’avez fait peur !
N.R : Restez en contact avec cette peur et observez la situation actuelle. Une tension physique se crée, synonyme d’un état de lutte intérieur face à ce qui a été vécu, il y a quelques secondes. Cette lutte provoque un inconfort, non pas parce que la peur est malsaine, mais parce que le corps est tellement tendu qu’il lui est impossible de fonctionner correctement dans ces conditions. Ce n’est jamais la peur ou une croyance dite négative qui engendre du mal-être, mais l’état de lutte sous-jacent. C’est tellement simple à observer, si vous ramenez votre attention au corps, indicateur par excellence face à ce qui se produit dans votre monde intérieur. Mais vous êtes trop préoccupé à valider les informations que vous avez obtenues par ouïe-dires au sujet d’une apparente négativité et de ce fait, vous vous déconnectez littéralement de vous-même. Puis, face à cette déchirure intérieure, vous tentez de recoller les morceaux en aspirant à une paix permanente que vous ne trouverez jamais dans cette dimension, née de la dualité elle-même. Bien que vous sentiez maintenant que le corps commence à se détendre, votre système de pensée qui vous a été inculqué vous ordonne toutefois de trouver une solution, afin de faire taire définitivement toute forme de négativité. Happé par cette voix du conditionnement, qui n’est pas la vôtre, l’état d’inconfort s’accentue à nouveau ramenant en mémoire l’événement qui s’est produit tout à l’heure. Cet incident est pourtant mort depuis plus de cinq minutes, mais votre attention s’y accroche avec ferveur, parce que le conditionnement vous fait croire qu’en résolvant les problèmes du passé, vous pourrez goûter à la paix dans le moment présent. Or, le grand bémol dans cette démarche est le suivant : à chaque fois que vous pensez au passé dans le but de résoudre de quelconques énigmes, vous réactualisez le passé dans le moment présent. Il se crée ainsi un schéma répétitif de souffrance. Mais malgré tout ce qui est dit, la notion de paix intérieure hante votre conditionnement. Vous vous retrouvez ainsi à chercher la permanence dans une dimension qui est hautement fluctuante. Autant dire qu’il s’agit d’une mission impossible et qui risque de vous anéantir. Certes, votre conditionnement riposte avec ferveur en s’appuyant sur l’idée que la dualité peut être transcendée. Il ne peut pas comprendre que la dualité et l’impermanence sont le berceau de l’humain et en essayant de l’amener vers d’autres horizons lointains, l’humain ne peut qu’expérimenter de la souffrance. Mais cela importe peu au conditionnement, trop préoccupé par ses propres théories alléchantes et qui transforment l’humain progressivement en robot. Mais heureusement que la mort est là. Elle seule sortira l’humain de la dualité et des griffes du conditionnement.
P : Vos mots qui décrivent exactement ce qui a lieu en moi me perturbent profondément. Comment puis-je me libérer de mon conditionnement ?
N.R : Il n’est pas nécessaire d’avoir la volonté de vous en libérer. Il vous suffit de mettre son mécanisme en lumière. Une fois que vous avez réellement conscience de l’influence qu’il a sur vous, il perd son pouvoir. Le conditionnement se nourrit de votre ignorance. Il parle à travers votre bouche et vous vous confondez avec ses mots. Il utilise votre mental à sa guise et vous croyez fermement que vous êtes l’auteur de ses pensées. Il génère des émotions dites négatives et vous invite par la suite à les anéantir. Il vous manipule et il crée une guerre impitoyable dans votre monde intérieur. Il se nourrit littéralement de cette lutte intérieure. Tel un virus invisible à vos yeux, il s’est immiscé en vous depuis votre plus jeune âge. Le système d’éducation, la mentalité de votre pays de naissance, ainsi que sa culture et sa religion ont toutes contribué à forger ce conditionnement. Ce qui au départ vous heurtait est devenu une normalité. Enfant, vous vous rebelliez lorsqu’on vous interdisait de vous mettre en colère. Aujourd’hui ce mécanisme de lutte face aux émotions dites négatives est tellement bien instauré que vous vous flagellez vous-même, lorsqu’elles apparaissent. Et puisque vous êtes tellement convaincu que ces émotions sont malsaines, vous leur imposez un sévère confinement. Finalement, vous étouffez, parce que vous avez oublié ce que vous êtes fondamentalement. Vous avez perdu de vue votre fragrance et votre potentiel inné. Le conditionnement a rempli ce vaste trou de mémoire avec d’innombrables croyances qui paraissent vous définir. Et tant que vous n’aurez pas conscience de cette manipulation, vous serez la marionnette d’un monde en soif de pouvoir et qui ne se préoccupe guère du bien-être global de l’humanité.
P : J’ai vraiment l’impression que ce conditionnement qui m’a été imposé régit toute ma vie !
N.R : Ce n’est pas qu’une impression. Il vous aveugle quotidiennement. Le conditionnement est un voile de mensonges qui se superpose sur votre moment présent, sur votre vie. Il vous montre uniquement une mince facette de ce qu’est la réalité. Il vous montre uniquement ce qu’il veut vous faire voir.
P : Nous percevons tous la vie à travers nos propres filtres.
N.R : Ce sont les mêmes filtres pour la quasi-totalité de l’humanité. C’est grâce à eux que l’humanité peut être manipulée. Peu importe où vous vous rendrez sur cette planète bleue, les paradigmes de base sont toujours les mêmes.
P : De quels paradigmes s’agit-il ?
N.R : La conformité, l’idée d’impuissance et surtout la lutte contre la peur ont forgé le socle sur lequel la société de l’humanité a été bâtie. Par ces trois piliers qui peuvent aisément être instaurés, l’humain se transforme progressivement en robot. Il regarde la vie à travers des yeux souillés par un conditionnement qui a été imposé et il la vit en croyant faire ses propres choix. Lorsque vous vous posez des questions à votre sujet ou relatives à des situations que vous rencontrez durant votre existence, qui répond à votre avis ? Le conditionnement a des arguments bien ficelés pour toute situation. Il crée les questions et vous offre sur un plateau doré ses réponses. Anesthésié par sa présence quasi permanente, vous ne remarquez même plus à quel point il vous colle à la peau. Faites-en l’expérience. Demain matin, collez-vous une étiquette sur le front et vous verrez qu’après quelques minutes, vous ne vous en apercevrez même plus. À nouveau, vous oubliez l’étiquette, parce que votre attention est trop portée sur le monde extérieur. Votre attention est devenue un chien errant, ne trouvant plus sa maison. Lorsque l’être humain traîne un boulet depuis sa naissance, il en oublie facilement l’existence. Vous n’êtes pas obligé de supporter ce boulet qu’est le conditionnement, jusqu’à votre dernier souffle de vie. Ramenez votre attention sur le corps et à chaque fois qu’il sera crispé ou qu’il respirera de manière thoracique, vous saurez que c’est le conditionnement qui est en train de vous manipuler d’une quelconque manière. C’est la voie la plus simple qui s’offre à vous.
P : Est-ce que le simple fait d’observer le corps va induire un relâchement ?
N.R : Faites-en l’expérience maintenant.
P : Oui, en ramenant mon attention sur lui, j’observe qu’il se détend.
N.R : Voyez-vous à quel point il est simple de mettre en lumière ce mécanisme ? Soit c’est le conditionnement qui régit votre vie, soit c’est votre propre énergie. Et pour entrer en contact avec elle, il ne peut y avoir aucune forme de lutte intérieure. L’être humain n’est pas né dans cette dynamique.
P : Mais parfois, je n’arrive pas à accueillir la peur. J’observe qu’il y a de la lutte. Or, d’après ce que vous dites, je ne suis pas censé lutter.
N.R : L’accueil est une énergie inclusive. L’accueil ne bannit aucunement la lutte.
P : Je n’avais pas observé cette subtilité. Elle fait toute la différence.
N.R : Lorsque vous combattez la peur, parce que le conditionnement vous ordonne de le faire, votre corps est crispé. Je vous ai effrayé toute à l’heure et vous avez remarqué à quel point tout se resserre en lui. Mais essayez d’avoir peur en étant physiquement décontracté. Ce n’est tout simplement pas possible. Il en va de même pour les autres émotions dites négatives. Si le corps est dans un état de souplesse intérieure, la peur, la tristesse ou la colère ne sont plus perçues comme des ennemies, car à ce moment rien n’est combattu.
P : Vous nous parlez souvent de la peur comme étant une alliée. Pourriez-vous expliciter cela ?
N.R : La peur vous permet de réaliser les restrictions imposées par le conditionnement. C’est en ce sens qu’elle est une précieuse messagère. Elle est un signal d’alarme et vous prévient que « le dictateur » est de retour. À l’instant, où le conditionnement tente d’influencer votre corps, votre mental ou votre système émotionnel, la peur se manifeste à vous, par le biais d’une crispation physique, aussi subtile soit-elle. La peur vous indique que cette information reçue ne vous appartient pas. Mais tant que vous vous confondez avec le conditionnement, votre comportement face à la peur reposera sur du rejet. Vous essaierez de la bannir, en appliquant la gestion émotionnelle ou d’autres techniques alléchantes que le conditionnement lui-même a créé. Mais la peur continuera heureusement à se manifester à vous, très souvent de manière plus intense, dans le but d’être vue. Impuissant face à cette incapacité de la gérer, votre conditionnement vous invitera à chercher un coupable. D’innombrables coupables seront pointés du doigt. En désignant l’autre ou une situation extérieure comme étant responsable de votre peur, le problème ne disparaîtra pas pour autant. Il sera simplement transposé sur un autre support. C’est à cet instant que naissent les guerres entre les êtres humains. On demande à l’humanité de gérer la peur, au lieu de l’utiliser à bon escient. L’incapacité à l’anéantir, provoque un effet « ping-pong ». On jette la faute sur le monde extérieur et on entre en guerre avec lui. Les forces qui régissent votre société l’ont bien compris. Elles se servent de ce mécanisme de rejet jour après jour. L’humanité leur offre un tel festin. Combien de guerres seront encore nécessaires pour que l’humain cesse d’être en conflit avec la peur ? Si les émotions sont présentes, cela indique que l’humain est encore vivant. Mais nombreux sont ceux qui sont déjà à moitié morts, car anesthésiés par des « pilules magiques » qui coupent la relation avec le système émotionnel. Heureusement qu’il y a des êtres humains qui se réveillent enfin et qui réalisent que le confinement a toujours existé. Heureusement que ces êtres sont présents et qui, dans un scepticisme grandissant face aux informations qui leur sont présentées quotidiennement, remettent en cause tout le système qui a été bâti. Ils déchireront ce voile qui ôte toute lucidité, à leur propre détriment, s’il le faut.
P : Que pensez-vous de la tragédie qu’a provoquée ce virus ?
N.R : Le véritable virus est le conditionnement et en effet, il a provoqué de nombreuses tragédies.
P : Mais le coronavirus a tué bon nombre de personnes !
N.R : La famine a également tué d’innombrables personnes. Mais lorsqu’on n’est pas touché par celle-ci, on ne peut pas se rendre compte de sa gravité.
P : Certes, il est terriblement triste d’observer que l’abondance n’est pas à la portée de tous.
N.R : L’abondance ne s’acquiert pas par l’accumulation de choses, mais par le partage de celles-ci.
P : Est-ce vous sous-entendez que le coronavirus n’existe pas, tel qu’il nous est présenté actuellement ?
N.R : Menez votre propre enquête et observez d’où vous obtenez toutes les informations à son sujet. Uniquement du monde extérieur, qui souffre d’un conditionnement collectif. D’une part, les médias vous servent sur un plateau doré de multiples éléments qui induisent de la peur et d’autre part le conditionnement collectif, l’initiateur de cette même peur, vous pousse à vouloir l’abolir. Quel cercle vicieux ! Ne prenez jamais pour acquis ce qu’on vous dit, mais validez tout par votre propre intuition. Mais pour pouvoir l’entendre, il est indispensable de ramener votre attention sur le corps. L’intuition ne se développe pas. Elle est en tout temps à votre disposition. Alors, ayez le courage de détourner votre regard du monde extérieur et plongez en vous-même. Uniquement à cet endroit, vous obtiendrez vos réponses et celles-ci sont toujours dénuées d’émotions, puisque l’intuition ne génère aucun état d’âme particulier. Un Nouveau Monde vous attend. Et ce monde n’est autre que le reflet de votre potentiel inné. Amenez-le à la lumière en chevauchant avec la peur et le conditionnement collectif n’aura plus d’emprise sur vous. Ainsi, vous deviendrez votre propre guide qui éclaire chacun de vos pas. Ainsi, votre monde se transformera…
Extrait du séminaire « La rencontre sans nom »
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