Être ouvert à qui, à quoi ? Le personnage est complètement ouvert à ce monde extérieur, à tout ce système, mais à quel prix ? Celui de son être ? Celui de son âme ? Celui de sa conscience ? Celui de son corps ? Celui de sa vie et de sa mort aussi ? Ouvert pour ne pas vivre et souffrir sans cesse et pire, se sentir si mal qu’il baisse les bras, dompté, maté tout en finissant incompris. Non, l’ouverture ici est l’accueil du vivant face à la mort trop souvent acceptée ! Non, l’ouverture ici est le début d’une fermeture totale sur tout ce système qui s’est tellement joué de nous tous que nous avons oublié le plus important : nous sommes les maîtres du jeu !
Le personnage est le maître de notre « je », l’être est le maître de tous les jeux ! Seule l’ouverture à notre être peut nous faire sortir de toute cette impuissance programmée dans nos corps depuis le début de ce monde ! Tu te crois ouvert, mais tu es si bien fermé que tu n’en as pas du tout conscience ! Oui tu es ouvert, mais pas à tout ce qui est utile pour toi ! Au contraire tu es ouvert à tout ce monde qui n’existe pas ! Tu es ouvert aux mêmes choses, aux mêmes idées, aux mêmes pensées, aux mêmes émotions aussi et tu finis par croire que tu ne peux vivre que cela, voilà ce qu’est ton système carcéral : vivre indéfiniment la même chose ! Croire que tu n’as pas le choix ! Croire ainsi que le monde t’en veut ! Qu’il veut te faire du mal ! Mais c’est seulement toi qui t’en veux ! Tu t’en veux inconsciemment de te laisser happer par toutes ces croyances que le monde alimente en toi et que tu prends pour tienne et qui sont en définitive tes seuls bourreaux !
Tu dois t’ouvrir à tout ce qui te dépasse ! Tu dois aller à l’intérieur de toi et voir ce cadre restreint qui en toi t’asservit dans une vie de malheur ! Toutes tes heures sont assassinées, car tu vis dans le malaise d’être autre chose ! Tu sens en toi battre une nouvelle mesure, une nouvelle sensation qui t’appelle du fond de tout ton être, du fond de tout ton corps et qui crie : change ! Change tout ce fonctionnement de mal être qui en toi interfère et te brûle ainsi par tout le frottement de ce qui n’existe pas ! Découvre en toi tout ce cadre qui te limite et t’empêche de t’ouvrir à autre chose. Tout t’appelle et te cri de t’ouvrir à une nouvelle vision, à un nouveau cadre pour pouvoir enfin vivre et plus jamais survivre !
En toi il y a tellement de choses qui bloquent l’accès à qui tu es vraiment que tu ne sais pas comment entreprendre ce ménage ! Arrête-toi un instant ! Tu cours à droite, à gauche et en tout sens tu pars à la recherche de ce qu’il y a déjà en toi ! Comprends bien, tout est en toi alors pourquoi le chercher ailleurs si ce n’est pour ne jamais pouvoir le trouver ? Qu’est-ce qui te fait si peur ? Pose-toi la question ? Par expérience, je l’ai vécu, longtemps j’ai fui, cherchant dans toute l’extériorité de ce monde des solutions à toutes mes questions !
J’y ai trouvé si peux de choses qui m’ont été vraiment utiles, bien au contraire tout m’amenait sans cesse vers autre chose et donc jamais ne pouvait s’arrêter ma recherche. Un jour, je me suis arrêté en pleine nature et je me suis posé cette simple question : qu’est-ce que je cherche ? D’innombrables réponses arrivaient en moi sans jamais pourtant me satisfaire, car je sentais au tréfonds de mon être qu’il manquait quelque chose. En fin de compte, je suis arrivé à un moment où je n’avais plus de réponses, je ne recherchais même plus, las et blasé par tout ce flux, ce torrent d’informations inutiles, ne tendant vers plus rien, lâchant toute préoccupation, tout à coup lorsque plus rien n’était en moi, ni histoire, ni pensée, tout s’était d’un coup arrêté, alors j’ai compris !
J’ai compris l’idée, il n’y avait même plus besoin de pensées, je savais… je sentis en moi comme une fulgurance de ce qui se passait enfin ! Le verre était devenu vide et alors seulement il pouvait se remplir de nouveau, mais non plus de tout ce qui d’habitude le remplissait, non d’un élément tout nouveau, d’un je ne sais quoi qui avait dû pourtant toujours être présent et comme moi je ne l’étais plus, c’est comme si je ne pouvais plus m’y brancher. Dans ce trop plein, qui attira inversement tout ce vide en moi, s’ouvrit comme une brèche, je me pris en plein visage : moi, simplement moi sans toutes mes histoires que je me racontais, sans toutes ses idées que je trouvais incroyables, sans toutes ses pensées qui me noyaient sans cesse vers tout ce que je ne pouvais être, là dans cette absence béante je redevins plein de toute la vie qui avait dû partir un jour, de toute la conscience qui se perdit à force d’inconscience, de toute l’énergie que j’eus à donné aux autres, au monde, au système.
Tout à coup, tout explosait en moi, mon être avait toujours été là, derrière ce personnage qui prenait toute la place, tout l’espace de ma vie, tout le temps de mes journées, tout, vraiment tout ! Je compris qu’à force de chercher je m’étais perdu, en fait, je voyais clairement que tout était inversé et qu’ainsi sans ce retournement tout était voué à cette fuite insensée, car on ne peut que se fuir soi-même ! J’étais de retour, mais ce retour aux sources restait encore incertain face au personnage qui avait réussi à créer un sillon si énorme que mes pas sans cesse retombaient dans ses traces et reprenaient ainsi sa route. Pourtant de cette expérience tout le cadre dans lequel j’avais été enfermé était dorénavant fendu, quelque chose en lui s’était cassé et peu à peu à force de me rebrancher sur l’être de mon être, le personnage perdait de sa substance, de sa présence, de son intelligence.
Plus je me reconnectais à mon être authentique, plus je lui donnais de l’espace pour juste être et ainsi plus je comprenais le délire dans lequel je m’étais laissé enfermer ! L’être ne cherche rien puisqu’il a tout, puisqu’il est tout, mais tant que l’on n’en fait pas l’expérience cela reste une information extérieure à soi. Faire l’expérience de l’être entraîne une remise à zéro de tout son cadre de référence puisque tout ce que l’on faisait avant, tout ce que l’on croyait avant n’a plus de prise ni d’emprise puisque l’on se rend compte de sa non-existence ! Être a fait exploser toutes les limites qui m’enfermaient avant puisqu’il provient d’un plan et d’une dimension où les limites n’existent pas ! C’est en cela que c’est vraiment un retournement de situation, car tout était fait pour qu’il y ait un détournement de toute mon attention ! Tout était orienté dans cette attention à jamais extérieure, pour ne jamais s’ouvrir à l’attention intérieure et pourtant là est la clef puisque c’est là que tu pourras de nouveau faire l’expérience de ton être et c’est seulement là que tu dois habiter si tu veux ne plus jamais te perdre !
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