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par Philippe François

Ces points de vue sont totalement différents les uns des autres et le mental a tendance à faire une confusion énorme entre ces points de vue, voire carrément zapper le dernier point de vue qui est celui de la libération.

Pour reprendre un schéma général, prenons l’exemple d’une pièce de théâtre.

Il y a l’acteur qui joue son rôle tout en n’étant pas conscient de ce rôle, puis l’observateur qui est assis face à la scène et qui observe le scénario et enfin le témoin qui est en dehors du théâtre et qui voit le théâtre dans son entier, mais aussi l’origine du théâtre et ce qui le contient.

Le premier point de vue est celui que chacun connait en incarnation. La conscience est limitée dans le corps, voire même dans la tête pour celui qui ne se met pas en présence. Il vit sa vie dans une ignorance totale des autres points de vue et il est esclave de l’égo, du corps. Les événements extérieurs, les autres sont totalement séparés de lui-même. Il est balloté par les événements de sa vie et ne peut que réagir face à ses événements. C’est l’endormi

L’état de présence le conduit à vivre le second point de vue qui est l’observateur.

Celui-ci regarde les jeux de rôle de l’acteur, mais aussi des autres acteurs sur la scène de théâtre. Le point de vue du Soi est une perspective qui éloigne légèrement de la personne sans en être libérée et qui permet l’accès à des connaissances plus subtiles. Cela permet de voir comment fonctionne l’égo, à définir entre peur et Amour, et à vivre des moments d’Unité sur ce qui est perçu.

Il commence à percevoir des choses qui proviennent du dehors de la matrice tout en y étant encore. S’observer et observer les autres permet de comprendre tous les mécanismes de l’égo. Le jeu est vu chez les autres puis chez soi, c’est le début de l’autonomie, car il y a prise de conscience que les autres répondent à ce que nous sommes. Ce qui est vu chez l’autre est lié à ce qui est en soi. C’est la période de détachement, du face-à-face entre le jeu et la vérité, même si cette vérité est intellectuelle et non encore vécue.

C’est une période difficile à vivre, car la Lumière propose les évènements de plus en plus marquants qui obligent à voir le moindre mécanisme de jeu restant.

C’est également une période où il est très facile de s’illusionner soi-même, car les contacts avec des entités d’autres dimensions, la réception partielle de ce que nous sommes dans les autres dimensions, le vibral qui devient extrêmement fort et présent, ainsi que les moments de disparition (sommeil profond) qui commencent… Tout cela peut amener à se croire libéré, voire pire à s’approprier le vécu comme étant personnel et aller jusqu’à se convaincre soi-même ou les autres de sa propre libération.

Cette période de face-à-face demande donc une remise en question permanente et une éthique totale, ainsi qu’une grande humilité afin de passer au 3ᵉ point de vue.

Ce point de vue du Soi est le plus difficile à lâcher, car il permet de mieux comprendre la vie que nous menons, nous vivons des expériences mystiques, des choses dans le corps et la conscience, et même l’Unité par moments de ce qui est perçu. Ce point de vue, bien qu’extrêmement enrichissant, est totalement à l’intérieur de la matrice. C’est un éveil, mais non la libération, même si sont vécus des moments d’effondrement de la conscience, de façon spontanée, en méditation ou à l’écoute d’une canalisation.

Le troisième point de vue est celui du témoin de la pièce de théâtre.

Ce point de vue n’a aucun point de départ et il n’est pas assujetti à un organe, car c’est la pleine conscience, entière et illimitée qui a conscience d’elle-même. Tout est perçu en chaque point et par chaque point.

Le témoin voit, par une perception qui n’engage aucun organe, car ce point de vue est au-delà de toute forme, il s’agit de quelque chose de minuscule qui apparait dans sa conscience illimitée. Il ne peut plus y avoir d’extérieur ou d’intérieur, car, il est à l’origine de la manifestation, il est chaque chose manifesté. Il est l’origine de tout mouvement, de toute manifestation, de tout événement, mais il n’y est en rien impliqué.

Il voit les mouvements de la vie qui sont les évènements vécus par les acteurs comme absolument parfaits, même les pires actes sont vus comme parfaits, car nécessaire à une prise de conscience vers le retour à l’Éternité, en plus d’être totalement illusoires, et donc sans aucune possibilité d’atteinte l’ÊTRE.

Aucun mental, aucune réflexion, aucun désir ou déplaisir, car il n’y a strictement aucune identification possible, tout est totalement englobé dans une perception instantanée du comment et du pourquoi de chaque mouvement. Tout est immobile, parfait, dans l’Amour. Il n’y a que l’Amour, uniquement l’Amour.

La Conscience Pure est la totalité du créé et de l’incréé. C’est l’ÊTRE, mais c’est aussi le NON-ÊTRE, car tout est perçu, mais rien n’est identifié.

C’est l’ultime Présence, mais c’est aussi l’Absence, car il n’y a ni forme, ni personne, ni volonté d’aucune sorte. C’est l’UNITÉ totale et indivisible de ce qui EST et de ce qui n’est pas, car ce sont deux faces simultanées de la même pièce. C’est l’ALPHA ET L’OMÉGA, le début et la fin. Tout ce qui est entre les deux est perçu dans le même point de vue et dans le même instant. C’est l’État D’Amour, c’est l’État de CHRIST.

Ce point de vue permet, non seulement de voir que ce monde est une illusion parfaite, mais aussi grotesque… que ce monde est un hologramme ou un rêve, mais aussi qu’il n’y a personne dans les corps, car il n’y a jamais eu personne. Que même la croyance d’être enfermé est illusion, et que chaque corps dans sa différence et sa multiplicité, voire même sa complexité, est toujours et à jamais dirigé par cette Source Unique, quel que soit le rôle attribué, de méchant garçon ou d’Ancreur de Lumière.

Dans ce point de vue, la transparence est totale. Tout est déjà réfuté et la Conscience Pure auto-consciente d’elle-même peut continuer sa perception d’elle-même ou non. Plus rien n’est à lâcher, plus rien non plus n’est à décider… que ce soit la continuation du jeu ou l’arrêt de celui-ci, ni même comment se déroule la scène de théâtre, ni même le devenir de quoi que ce soit après la sortie définitive de l’incarnation. Tout cela n’a plus aucune importance, car tout est vécu dans le même instant. Ceci est la libération.

Le libéré qui vit ses trois points de vue de façon simultanée, peut redescendre dans la personnalité, mais instantanément, le point de vue ultime s’impose à lui. Le point de vue du confort permanent est le Soi, il vit l’Unité du manifesté de façon permanente et dans l’arrière-plan le point de vue Ultime est toujours là. Qu’il disparaisse ou qu’il soit dans le Jeu n’a plus aucune importance pour lui, car l’éphémère est devenu sans intérêt, mais sans déplaisir non plus. Le sommeil n’est plus un endormissement, mais une disparition ou la conscience interrompt la perception d’elle-même.

Le libéré vivant ne peut plus être dupe d’aucun jeu du mécanisme de l’égo, du sien comme de celui de l’autre, mais cela le traverse totalement. Il ne peut y avoir jugement, car c’est l’affaire de l’autre personne. Il n’y a pas non plus de besoin de dire à l’autre qu’il est dans l’illusion, car le Jeu est perçu comme parfait pour chacun. C’est ça l’ÉTAT d’Amour…

Par contre, le libéré vivant ne peut plus être manipulé d’aucune façon que ce soit. Il ne peut plus non plus accepter de se laisser enfermer dans un rôle quelconque ou dans des habitudes.

Les conditions de sa propre vie l’indiffèrent, car sa propre liberté ne peut être remise en cause.
Seul est nécessaire pour lui, l’Abandon total à ce qui EST dans une acceptation totale de sa vie ou de sa mort, car seul persistent l’Amour et l’évidence que chaque chose est absolument parfaite.

Source : https://philippefrancois.com/