contribuer2

par Ginette Forget 

C’est normal de faire des choses, cela ne demande pas d’effort de faire ce qu’il y a à faire. Les choses se font, mais qui fait ça ?

Faire les choses, ce n’est pas un problème, c’est l’idée qu’on a de faire les choses qui est le problème. C’est la lourdeur, le poids qu’on se donne puis toute l’importance qu’on donne – et qu’on se donne – à ça.

Les choses se font. Les choses se réalisent toutes seules. Ça se fait. Il n’y a plus personne qui fait… mais ça se fait.

Ça se fait, libre de toute histoire.

On a l’impression que c’est nous qui devons agir pour que ça fonctionne.

Ce que je fais, est-ce que je le fais avec tout un bagage d’histoires ou je le fais LIBRE de toute histoire ? C’est là que ça se passe. C’est toute la différence.

Est-ce que j’agis parce que je sens une obligation et je me raconte tellement d’histoires à propos de ça que « si ne je ne le fais pas, personne ne va le faire » ? Ou est-ce que je fais les choses – qui sont exactement les mêmes – libre de toute histoire parce que j’ai vraiment le sentiment que c’est ça qu’il y a à faire en ce moment ?

Et pourtant…

C’est ce même évènement qui est en train de se faire ou de se non-faire, mais cela vient d’une personne qui n’est pas prise avec tout son bagage « ce qu’on se raconte à propos de cette histoire-là ». C’est tout.

Je peux revoir ma vie, mon quotidien, mon fonctionnement pour que mes actions soient le plus ajustées possible à qui je suis. Puis, que tout ça puisse être réalisé avec de plus en plus de facilité.

Silence

On est accro à la sensation de (faire).

Dans ce rien faire, quand la monotonie arrive, quand cette idée « Oui, mais, qu’est-ce que je vais faire si je ne fais plus rien ? » apparaît, tu vois qu’il y a encore « quelque chose qui voudrait faire quelque chose ». Si on pousse ça à l’extrême, c’est très intéressant de voir toutes les idées qui se raconte : « Qu’est-ce qui serait différent si je m’activais tout à coup ? »

Si je m’activais juste pour m’activer, qu’est-ce que ça va changer ? Rien.

Alors, je peux rester là à ne rien faire finalement.

Ça ne change rien au cours du temps que « j’aille » ou que « je n’aille pas », d’autre qu’à la fin de la journée, si quelqu’un me demande ce que j’ai fait, je vais avoir quelque chose à raconter.

On peut revoir tout ce système-là, parce qu’on porte ça – c’est là que je trouve que c’est intéressant – et se dire « Mais est-ce que c’est vrai tout ça ? »

Ça ne veut pas dire qu’on ne fera plus rien – parce qu’on est des êtres en mouvement, la vie, c’est le mouvement, ça bouge tout le temps, donc c’est sûr que ça va faire des choses – mais ça va agir à partir d’un autre endroit en Soi.

Tout à coup, ça va avoir envie de dessiner, ça va avoir envie d’expérimenter des choses jamais expérimentées.

Et ça va commencer à JOUER plutôt qu’à exécuter des tâches !

Ça peut devenir aussi une espèce d’obsession. On peut aller tellement loin là-dedans : je vais aller d’une place à l’autre pour toujours avoir le besoin d’être occupé, de réaliser quelque chose, d’occuper mon temps…

Mais de quoi on a si peur ?!

De quoi on a si peur s’il ne se passe rien ?

On est vraiment hyper conditionnés à « être dans l’action, être dans l’action, être dans l’action » mais QU’EST-CE QUE ÇA CHANGE que je me sois déplacée en voiture trois fois pour aller faire des courses plutôt que de rester tranquille, y aller juste une fois et concentrer tout ce que j’ai à faire ?

C’est comme si on bougeait pour bouger, parler pour parler, agir pour agir, sans qu’il y ait de fondation réelle à ça. Parce que quand je suis vraiment Ici, placée en moi, ce qui va se faire, Ça se fait porté par quelque chose.

– Et les échanges ?

On échange de l’information, des solutions plutôt que d’être dans un réel échange de ce qui nous fait vibrer, de ce qu’on porte.

Silence

On aspire à ça. On n’a plus envie d’aller dans des rencontres sociales pour des échanges de… Tu sors de là, tu te sens vide, tu te dis, en fait il ne s’est rien passé. J’aurais pu là rester chez moi et ne rien faire, j’aurais vécu quelque chose peut-être de plus intense.

Et une soirée où on est vraiment ensemble, même si on ne parle pas de Ça – on n’a pas besoin d’en parler – où chacun est porté par cet élan de vie, à partager, à préparer un plat, à le poser, à être ensemble pour être ensemble véritablement.

Tout est changé.

On repart de là, on est plein. On repart avec quelque chose qui nous porte.

On continue d’entretenir ces trucs de vide qui ne vont nulle part, à parler pour parler, à échanger des idées… C’est curieux quand même.

On est bizarrement fait. On s’est structurés, on s’est construits sur plein de choses qu’on n’a jamais remises en question.

Peut-être qu’il est temps de remettre tout ça en question et de voir comment moi, j’ai envie de vivre, quelle genre de relation, j’ai envie d’avoir avec les gens ?

Moi, je me suis fait des ami.es avec le temps, ici. Il y a toute une belle relation qui s’installe. Quand on a cet échange véritable du Coeur, c’est comme si on se connaissait depuis toujours. Il n’y a pas de temps qui passe.

Le temps, c’est la plus grande des illusions qui puisse paraître parce qu’il n’y a pas de temps.

Quand on n’est pas ensemble, on n’est pas ensemble, mais ça n’arrête pas d’être ensemble parce qu’on n’est pas ensemble.

La relation n’arrête pas. Pareil. Elle se retrouve là où elle s’est quittée. On réalise que ça ne s’est jamais arrêté. Pourtant, on ne reste pas en lien, on ne s’appelle pas, on ne s’écrit pas, mais ces contacts de Coeur, ce sont les contacts réels. Ce sont des contacts qui n’ont ni temps ni espace.

C’est là qu’on peut être vraiment en sécurité aussi pour explorer l’Amour et l’expérimenter dans toutes ses facettes. Puis, entrer dans une richesse d’Amour, une profondeur de relation, pas pour chercher à combler quelque chose à l’extérieur ni pour entretenir une relation comme ça, à l’extérieur, mais pour se Rencontrer.

C’est comme si on était toujours face à un miroir. Il me renvoie à mes pensées, mes croyances, mes idées, mes blocages, mes peurs. J’ai toujours toute la palette de nuances qui est là pour me permettre de mieux me connaître. Moi, ça m’émerveille de plus en plus.

Je suis fascinée par l’humain, je l’ai toujours été d’ailleurs.

Je me souviens, très petite, je regardais les humains qui m’entouraient, j’étais très curieuse de ça, c’était une grande curiosité pour moi. Et ça l’est toujours.

Quand je vois toute cette panoplie d’êtres humains, de façons de faire, de penser, d’agir, je suis… je trouve ça une pure merveille.

En fait, ça me fait : « Comment c’est possible après de s’enfermer avec juste notre façon de penser, de faire et de croire en plus qu’on a raison ? »

Parce que nous on sait !

Il n’y a rien de pire que savoir !

Silence

Moi, je ne sais plus rien.

Vraiment là.

Mais je suis curieuse de cette découverte de tant de facettes.

Il y a tant de façons de faire, de vivre, de penser. Il y a aussi tant de modes de vivre, de penser, de manger, de faire, de ne pas faire.

On peut se perdre là-dedans, parce qu’il y a toujours quelqu’un qui va avoir découvert LA vérité, qui va savoir et va vouloir venir nous enseigner comment on doit manger, comment on doit marcher, comment on doit vivre, comment on doit parler, comment on doit. Mais c’est n’importe quoi.

La beauté et la richesse de ce qu’on fait dans les Rencontres, ce n’est pas qu’on devienne tous pareils, c’est qu’on puisse être suffisamment en sécurité pour pouvoir se poser, puis découvrir comment Ça, ici (en Soi) a envie d’être, de vivre, de faire.

Il y a des gens qui ne se sont jamais posé la question… Parce qu’on rentre dans une espèce de moule, puis on suit le moule et on pense que si on quitte le moule, on n’aura plus de contact avec les autres et que tout ça va tomber. Mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas vrai parce qu’en quittant ce moule-là – qui avait des habitudes, des rendez-vous, des dimanches soir de soupers, des ci-des ça – quand tout cela tombe, tout à coup la réelle relation peut arriver.

On peut voir là qu’avant, on maintenait quelque chose dans une convention, mais pas dans une intention réelle d’être en relation, d’être ensemble. Finalement, on ne perd rien, on enrichit tout ça.

Après, quand il y a « Ça qui est Là » la rencontre véritable est là.

Je viens trois fois par an, des fois dans la même tournée, on se voit deux, trois fois (ça, c’est rare) mais c’est vrai qu’on a une relation très proche, pareille parce que quand on se voit, on est vraiment là, ensemble. Cette relation s’établit et c’est une relation directe, à partir du Coeur.

Silence

Comme si l’Amour pouvait se calculer !

Ce que j’observe, c’est que l’Amour dans la liberté, c’est beaucoup plus invitant que dans des convenances.

Silence

Dans cette exploration, le fait d’être ensemble, en sachant qu’on est aimés, portés et en sécurité, ça change tout. Là, on n’a plus besoin de se forcer pour être autre chose que ce qu’on est.

Et, tout à coup, Ça apparaît…

Ça fait : « Ah oui… » C’est tellement bon quand Ça, c’est Là.

Silence

Là, on peut voir que, même dans le tumulte, même dans l’agitation, Ça, c’était Là, mais moi, je n’étais pas là.

Extraits de la vidéo : L’action, libre de toutes histoires…

Transcrite avec Amour par Dominique Lahaut


Avatar photo

Ginette Forget

Visitez mon site web: www.ginetteforget.com/ et partagez: ma chaîne Youtube - Me contacter ou lire mes chroniques