contribuer2

par Shamalo

N’est-ce pas un point proche de la folie que celui où nous arrivons à nous asseoir au milieu du déluge, un sourire niais sur nos lèvres ? Ce sourire fait l’éloge d’une victoire de la lumière sur l’illusion et déstabilise celui qui voit d’un angle obscurci la réalité.

Alors, nous passons pour des fous, crédules et ignorants des choses des grandes gens. Choses si sérieuses et utiles à l’accomplissement de la société. La foi en demain est un appui stable, qui permet de nous élever au-delà des nuages et d’entrevoir la grâce de ce qui adviendra tôt ou tard. Peu importe quand, après tout.

Comment alors conserver ce brin d’espoir alors que tout s’effondre ? Confrontée aux vents forts de ceux qui crient la détresse du système en perdition. Cette foi est immuable et possède une assise réelle, défiant la peur extrême : car nous croyons. Non par dogmatisme, mais par un ressenti profond : en l’avènement de l’Amour sur Terre.

Nous y voici, le cœur grand ouvert et en guise de parade, un je-m’en-foutisme total contre ceux qui prônent la fatalité à tout-va. Nos propres voiles sont hissées. Le soleil pointe à l’horizon et croît avec élégance. C’est ainsi que Dieu répond, au rythme des vagues qui se délectent des rayons de l’aurore nouvelle.

Être réceptacle à la beauté de ce qui s’annonce est à notre portée. Mais vous l’aurez remarqué, vivre la foi quant à demain n’est pas visible de tous. Nous avons beau exprimer avec quelle magnificence l’univers danse et que le ciel est grand, vaste et Amour qu’ils ne l’entendent pas de cette oreille.

D’une main, nous pointons du doigt l’horizon et de l’autre, secouons notre ami par l’épaule : « Mais regarde ! C’est magique ! Ouvre les yeux ! ». Et lui n’y verra rien que désolation et tristesse. L’œil de la tempête le sonde et le prendra en martyr si nécessité est.

En finalité, nous ne savons pas grand-chose de notre voisin et les raisons pour lesquelles il n’entrevoit les mêmes possibles. Si nous avions toutes les cartes en main, nous comprendrions l’accomplissement nécessaire à l’autre pour se réaliser (et Dieu sait que les plans évolutifs sont complexes). Vivre les creux de vague est une expérience sacrée et nécessaire à l’évolution d’une partie d’entre nous.

Pour autant, l’incapacité à voir toutes les nuances de l’arc-en-ciel ne rend pas l’autre moins humains ni à un degré inférieur d’existence. Il est là où il peut être au mieux de leurs capacités. Si nos dires n’ont aucun impact, laissons-le arpenter les sentiers de son plein gré.

Et s’il s’avère que par nos dires, nous brillons à ses côtés, alors laissons l’énergie porter nos voix. Mais si nos paroles se font poison, par la frustration que l’autre ne puisse s’abreuver à ce qui nous anime, ayons la force de nous retirer au moment opportun. Par ce recul, nous serons d’autant plus humbles face au déluge et compréhensif vis-à-vis des ignorants, car ils ne peuvent toucher du doigt cette subtilité. Nous-même ignorons bien des choses et sommes encore de modestes apprentis dans cette manne universelle.

La rafale de la vie nous porte aux prémices d’un changement conséquent auquel nous avons tous signé avec un grand « oui » et poursuivons les chemins vers demain. Le temps est plus proche qu’il n’y paraît. Semons-nous aux quatre vents et rejoignons la danse entre la friction et la splendeur de l’aube.

Portons notre foi plus haut encore, pour tous ceux qui ne l’ont pas.

Avec un grand amour,
Shamalo

Source : https://www.shamalo.org/