Par Lea Dostonne
Tout sans cesse vous parle, mais vous ne pouvez l’interpréter qu’à la mesure du langage de votre personnage, soit une langue limitée et atrophiée de son propre sens. Ainsi, la langue de ce monde ne peut être que l’ombre de la langue réelle de la vie. Elle n’est que la projection inversée de la langue mère, qui est la matrice universelle. En elle, il n’y a plus de place pour l’essence même de l’infini qui habite dans chaque conscience, mais seulement pour le fini et la limite de la forme qui l’emploie.
Pourtant, cette langue, même si limitée, contient en germe son propre dépassement, et ainsi sa possible interprétation à la mesure de tout ce qui la dépasse. Au-delà de la forme qu’à cette langue, existe en suspens, au-dessus d’elle, un autre niveau d’interprétations qui est le pont qui peut vous permettre d’atteindre la langue source et originelle de toute chose.
Mais pour l’atteindre, vous devez percer la forme même de tous ces mots afin d’en libérer les sens et réussir à la suivre pour qu’elle vous montre tout ce qu’il y a à voir dans le but de retrouver alors, la compréhension même qui s’y cache. Ceci est le véritable message, mais tant que vous ne verrez que la forme de ce que vous croyez, vous ne pourrez percevoir tout le message, car vous serez sans cesse interféré par toutes vos croyances, qui sont exactement toutes les limites que vous devrez apprendre alors à dépasser.
Le message est clair, pourtant vous ne savez pas l’entrevoir parce que vous ne voyez et n’entendez pour l’instant que la voix diffractante de votre personnalité. Toute la base conceptuelle que vous devez retrouver est dans votre manière de désapprendre tout ce que vous avez cru de vous comme de votre monde. Car c’est cette interférence mentale qui projette sans cesse ce qu’elle croit être, et donc ce qu’elle croit savoir comprendre, alors qu’elle ne voit rien, ne comprend rien, et donc interprète toute sa vie dans le vide de tout ce qui n’existe pas.
Ceci est très compliqué à comprendre parce que cela remet tout en question, mais c’est le seul moyen de voir tout ce qui nous barre la route, c’est-à-dire, tout ce que l’on croit savoir et comprendre. Tant que vous êtes enfermés dans cette forme de croyance, l’essence même de ce que vous êtes n’a plus accès à vous, car vous vous protégez de tout ce qui vous dépasse.
Pourtant, tout ce qui vous dépasse est là pour, vous montrez que dans l’espace de la limite et de la forme dans laquelle vous êtes pris au piège, vous y êtes comme perdus puisque vous n’avez que de fausses informations sur vous, comme sur le monde. Vous baignez ainsi dans cette fausseté et cependant vous croyez que tout est vrai.
Néanmoins, actuellement, tout est fait extérieurement pour vous réveiller de ce cauchemar de fausseté à travers l’attaque incessante d’évènements qui viennent vous perturber. Cet affront journalier est là dans l’unique but de créer en vous une fêlure afin de pouvoir peu à peu vous désincarcérer de la forme qui vous emprisonne encore.
La singularité commence seulement quand une brèche arrive pour laisser passer un peu de lumière et permettre ainsi d’éclairer votre chemin vers le dépassement de votre personnage. Cette limite est là comme une aide, mais uniquement à partir du moment où elle est dépassée, car avant elle reste l’interférence qui bloquera tout le processus du sens du véritable message.
Voilà le sens du message, mais tant que vous êtes dans la forme et la limite de votre personnage, vous n’entendrez que lui, vous ne comprendrez que lui, parce que seul lui veut exister, coute que coute, car il sait, au fond, qu’il n’existe pas réellement, mais juste le temps qu’il a de vous remplir sans cesse de toute son illusion.
Le jour où vous n’écouterez plus le personnage, où toutes ces pensées commenceront à péricliter, à prendre de moins en moins de place, de moins en moins d’énergie, jusqu’à totalement disparaitre de l’écran mental de votre être, alors là, vous commencerez à écouter le silence et vous pourrez alors suivre un chemin sans mots ni pensées qui vous permettront de vous ouvrir alors à qui vous êtes réellement.
Source : oeuvre-spirale.com