Par Lea Dostonne
Le langage de la vie utilise toutes les expressions du vivant afin de s’exprimer à travers eux. Tout utilise cette langue vivante et pourtant nous n’avons pas appris à l’entendre et encore moins à la comprendre. Nous ne connaissons que notre langue maternelle qui nous permet de communiquer seulement avec les êtres humains qui parlent le même langage. Cependant, sans le savoir, nous utilisons aussi, cette langue source, mais comme nous n’y faisons pas attention, nous la pratiquons très peu. Nous sommes tous en fait, ce langage de vie, car la vie s’exprime aussi à travers tout ce que nous faisons.
Si nous arrivions à voir d’un œil neuf, tout ce qui s’exprime à l’extérieur comme à l’intérieur de nous, alors on découvrirait une intelligence infinie qui nous parle à chaque instant. Cette intelligence du vivant est notre matrice naturelle, notre mère éternelle qui sans cesse nous accompagne partout là où on est, même si on n’en a pas conscience.
Nous sommes tous les enfants du vivant et en tant que tels, nous sommes aidés sans cesse par la vie comme dans toutes ses expressions. Dans ce tout ou tout est Un, tout communique puisque tout est conscience et nous, être humain, ne connaissons, hélas, qu’un moyen très limité de pouvoir communiquer avec nos seuls semblables.
Les mots que j’utilise sont là pour percer les limites de nos langages humains comme aussi toutes nos conceptions associées afin de pouvoir s’ouvrir à cet autre langage universel et accéder ainsi à une compréhension de la totalité de la vie. J’utilise des ponts symboliques, des images dans le but d’englober nos conceptions trop limitées et donner ainsi une idée de tout ce qui nous dépasse.
Nous avons tous ce pouvoir de voir au-delà de toutes nos illusions et conception bien trop humaine et si chacun souhaite vraiment trouver ce renouveau, alors il apercevra au loin, des ponts qui l’amèneront vers l’inconnu, vers le merveilleux, vers une nouvelle vision, beaucoup plus proche que ce que nous avons pour l’instant.
Nous sommes en voie de nous libérer du joug de toutes nos limites, car nous sommes venus faire l’expérience de la limite afin de pouvoir la dépasser et s’ouvrir ainsi à ce qui n’a pas de limites. Pour cela, notre expérience de la vie, nous amène à découvrir d’innombrables voies de dépassements, mais tant que l’on ne les voit pas, nous ne pouvons les suivre et nous restons alors encore pris dans l’illusion de notre rôle dans ce monde.
Une fois que nous prenons conscience d’une de ses voies, alors nous pouvons la suivre et voir où elle nous amène. La suivre est compliqué, car nous ne savons plus œuvrer dans le réel puisque nous sommes enfermés dans l’irréel. L’irréel de notre vie est dans notre tête, dans le champ mental et les voies qui nous interpellent sont là pour nous montrer tout ce qui nous empêche de nous ouvrir à tout ce qui nous dépasse.
Pour le dire autrement, nous ne pouvons pas sortir du champ mental, simplement, parce qu’il n’existe pas. Tant que l’on considère qu’il existe, il restera alors la limite qui nous contient parce que nous lui donnons alors la prérogative d’être notre base de référence, et donc nous l’exprimerons alors extérieurement afin d’en faire son expérience.
Dans ce monde irréel, nous communiquons avec d’autres êtres tout aussi irréels et nous nous comprenons, car nous œuvrons ensemble dans ce monde irréel. Tout ce qui s’y passe réellement n’est jamais à l’extérieur de toute cette irréalité, mais toujours dans la perception de chacun et qui peut rendre alors l’irréel, réel.
Au-delà de ce langage irréel existe une langue bien plus réelle qui, quand on s’ouvre à elle, nous montre toute la réalité de la vie, non plus à travers des concepts humains, mais à travers l’expérience même du vivant, c’est-à-dire grâce à l’ouverture de l’expérience d’autres règnes du vivant. Cette communication ne passe plus par le mental, mais par le cœur, et c’est pour cela, que nous n’y avons plus accès, pour le moment, car nous avons dû protéger notre centre de l’assaut extérieur de tout ce système.
L’existence de ce que nous sommes réellement est là, au centre de notre être, puisqu’en ce point infini, vibre l’origine même de là d’où nous provenons. Le langage humain, à travers toutes ces conceptions, ne peut pratiquement pas atteindre ce centre, mais il peut nous aider à comprendre pourquoi nous ne pouvons l’atteindre dans l’optique de mettre en œuvre une voie pour sortir de la boucle qui nous enferme illusoirement dans nos vies.
Nous ne vivons pas concrètement, nous pensons vivre, nous pensons avancer, nous pensons être en phase avec qui on est, nous pensons en fait seulement et cette pensée incessante, interfère avec l’expérience de notre vie. Ainsi, nous ne vivons pas directement, nous vivons par l’intercession de notre pensée. Notre pensée est cette langue morte qui nous identifie à des morts-vivants, car nous laissons notre vie, notre énergie, s’évacuer par toutes nos pensées.
Nos pensées aspirent notre vie, notre énergie dans une réalité irréelle. Tant que nous n’aurons pas repris et dépassés nos propres pensées, et donc nos propres croyances, nous serons sans cesse évacués dans une illusion collective où nous ne verrons que du feu sur tout ce qui se passe en nous. Ainsi, nous sommes emprisonnées par nos pensées, et donc par notre langage qui se base sur des conceptions toutes aussi illusoires. Tout nous tient en ordre de bataille, car nous nous battons sans cesse contre nous-même puisque nous ne nous comprenons pas.
Notre langue est dépourvue des conceptions utiles à notre propre, compréhension parce qu’elle fut créée comme un circuit fermé qui ne peut que refléter tout ce qui n’existera jamais. Utiliser l’irréel pour comprendre le réel, n’aboutira jamais à rien. Pourtant, dans ce rien, vous pouvez avoir accès à tout, mais pour cela vous devrez vous ouvrir au seul langage qui pourra vous y conduire, soit le langage de la Vie.
Source : oeuvre-spirale.com