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Au-delà de la forme qui nous compresse tout en nous obligeant à faire sans cesse la même chose, existe en nous tous, un espace, un lieu, un état dans lequel nous ne sommes plus enfermés. Dans cet espace, il n’y a plus d’excuses, plus de pensées, plus de bruit, en réalité dans cet état, il n’y a plus rien.

Dans cet état est le lieu de l’être, l’espace de l’être et même l’état d’être naturel. Tout vraiment tout s’expérimente à travers cet état et quand cet état est enfin regoûté, alors l’être de notre être, reprend sa place en nous pour nous aider à y voir plus clair.

Cet endroit est là en vous, il est même la racine de tout votre être. Plus vous vous êtes coupé de vous-même et plus vous vous êtes éloigné de ce lieu et donc de cet état. Il est important de pouvoir retendre dans ce lieu, de réaccéder à cet état pour retrouver enfin tout le goût de l’être.

Nous avons fini par ne plus avoir de goût, car on ne sait plus goûter la vie à travers l’être, mais seulement par le prisme déformé de notre personnage. Nous n’avons alors seulement que le goût falsifié de ce monde inversé. C’est pour cela qu’il nous reste à travers la gorge.

On ne peut plus s’exprimer librement puisque le poids du personnage a pris tout l’espace de notre être, comme aussi tous nos états d’être. C’est à travers toute la place qu’il prend et donc par le biais de toute sa pesanteur qu’ils nous contient et nous oppresse sans cesse.

Il nous enclot à travers tout l’espace qu’il génère en nous afin de nous ancrer vibratoirement dans les bas fond énergétique. C’est cela qui nous empêche alors d’accéder plus loin et donc plus haut, dans toutes les hauteurs authentiques de notre être, là où vibre notre état d’être d’origine.

Alors, on ne voit plus que lui, on n’entend plus que lui et donc on ne vit plus que lui. Il n’y a plus d’espace ou de lieu ou même d’état pour être à nouveau soi-même. C’est dans ce mouvement que tout nous perd, puisque nous ne sommes plus là. Finalement,il a réussi à prendre racine dans tous nos lieux, dans toutes nos places et donc dans tous nos états d’être pour exister à travers nous.

Nous ne sommes plus, parce que nous sommes définitivement autres, et cet autre, c’est lui, le personnage, l’ego, le mental, celui qui pense sans cesse et qui croit que sa vie ne peut pas être autrement. A force, par habitude, nous nous croyons lui, mais nous ne le serons jamais, car il est juste de passage sur la focalisation constante de toute notre conscience.

C’est exclusivement notre focalisation et donc toute notre attention qui lui donne du poids et donc sa seule existence. Quand on apprendra à ne plus se laisser happer par tout ce courant illusoire, alors on sortira de tout ce qui nous plombe et nous assiège sans cesse puisque tout provient de là et nous emmène alors dans son mouvement illusoire.

Quand il ne prendra plus toute la place, et donc tous nos états d’être, alors on pourra à nouveau nous ouvrir à l’expérience authentique de Soi et sortir peu à peu de l’expérience illusoire du petit moi. C’est dans le vide finalement que l’on pourra réexpérimenter l’être de notre être.

C’est dans l’absence de ce trop-plein, dans l’ouverture à ce qui est là, en soi, que l’on pourra nous réacheminer naturellement dans le courant authentique de l’être. Ce n’est pas nous qui choisissons, c’est la vie à travers la place que l’on lui redonne qui nous montrera ce qui est essentiel à vive pour sortir de l’ornière désuète du personnage.

Comme sa vision est tronquée, tout ce qu’il fera, ira toujours à contre-sens, à contre-courant et amènera obligatoirement alors l’être pris au piège, dans des tourments sans cesse inutiles et futiles. On doit finalement apprendre à sortir de cette forme illusoire qui nous montre tout et son contraire comme ennemis. Le seul ennemi qui existe est en nous et comme on ne le perçoit pas, on le projette de toutes parts, sur les autres comme sur les événements de notre vie.

Il n’y a pas de division et donc il n’y a pas de haine ni de jugement, si ce n’est à travers le prisme déformé du personnage. Nous ne sommes pas cette forme qui nous circonscrit et tant que nous serons identifiés à elle, cette forme s’exprimera en nous comme dans le monde.

À partir du moment où l’on ne s’identifie plus à elle et que l’on s’ouvre au vide, soit au contraire de ce que l’on vit généralement, on se redécouvre authentiquement. C’est pour cela qu’il n’y a rien à faire d’autre que de comprendre que nous ne sommes pas ça. Comme nous sommes tout et donc principalement pas ce que nous croyons, nous devons expérimenter autrement notre réalité afin qu’elle puisse d’abord éclore en soi pour pouvoir naitre ensuite dans le monde extérieur.

Ainsi tout ce que l’on fait n’est plus à faire ! Tout ce que l’on pense, n’est à plus suivre, mais à laisser passer sans ne plus être happé par ce qui passe. C’est cela être et ne plus faire pareil car en faisant en toute conscience tout ce que nous ne faisons plus, alors on s’ouvre à un autre niveau d’expérience qui nous permettra de vivre d’autres états, d’autres lieux et donc finalement d’autres manières d’être.

Être est un tout dont on avait, en fait, coupé toute une partie et c’est pour cela que l’on finissait par s’enfermer dans ce côté-là, car on avait oublié toute la saveur d’être ce que l’on est réellement. À force d’être autre, on avait cru être que cela, cependant, ce n’est pas possible. Nous sommes tout et ce tout en nous est toujours là pour nous aider à nous retrouver.

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