Tous nous sommes ici, grâce à l’émergence de l’être qui nous permet à travers sa présence et sa conscience de faire l’expérience de ce monde duel. Cette émergence est essentielle à percevoir et pourtant nous n’en avons pas du tout conscience. Prendre conscience de cette émergence incessante, c’est se permettre de se rebrancher de là où l’on vient.
Cette émergence constante est la dynamique même de tout ce que nous vivons, puisque tout fonctionne à travers cette projection incessante. Tout émerge de soi et donc tout se projette sans cesse de l’intérieur, faisant apparaitre alentour tout ce qui se trouve en soi.
Quand on perçoit cette dynamique sur tous les êtres que l’on rencontre, on découvre que l’on projette sans cesse tout ce qui se trouve en soi. On ne voit ainsi des autres que nos propres projections et on ne fait alors l’expérience que de soi-même.
Puisque nous sommes un tout dont ou ignore tout, ce tout, à travers notre expérience, se projette de partout pour que l’on puisse en faire son expérience afin de découvrir un peu mieux ce tout que nous sommes. Cela remet toutes nos expériences sur un autre plan qui est celui de l’être.
Mais avant de comprendre et d’accéder à cette dimension de l’être, nous voguons sur une mer impétueuse qui est l’océan du personnage et où nous ne nous percevons pas encore comme un tout, mais comme une petite embarcation de fortune qui fait front aux assauts impétueux du temps.
Ce temps où les tempêtes et les vents violents font rage est là pour nous permettre de retrouver le bon port dans lequel on pourra afin se reposer et descendre sur la terre ferme. Mais tant que l’on ne retrouve pas ce port, nous sommes sans cesse déportés et donc voués aux déchainements incessants du temps.
Ce temps, cette mer ne proviennent pas de l’émergence de l’être, mais seulement de la projection de notre personnage. Tant que nous sommes ancrés dans cette projection incessante, il n’y a que cette mer dans laquelle nous voguons sans comprendre ni pourquoi, ni comment.
Là, sur cet océan amer, voguant sur les vagues infinies, notre personnage, assis dans cette embarcation éphémère, apprend à naviguer comme il peut dans les hauts et les bas de tous ses mouvements intérieurs. Il ne sait réellement où il va ni d’où il vient, mais il n’a pas d’autre choix que de se laisser porter par le flux qui le porte.
Le flux, la houle l’entraine vers l’inconnu et il se laisse porter par tout ce qui le dépasse. Navigateur de l’impossible étoile, il suit et se repère par rapport à des astres inconnus et des signes illusoires. Il ne sait pas comment avancer ou même changer de direction, puisque tout ce qu’il vit va sans lui.
Il reste ainsi assis face à tout ce qui le dépasse et ne comprend pas comment faire pour sortir de cette galère extrême. Là dans sa tête, il se voit perdu, là dans son esprit, il s’imagine perdu, là dans sa conscience, il se croit fini. Pourtant, tout cela ne reste qu’une vue de l’esprit, qu’une projection illusoire de ce qu’il pense vivre.
Là, dans son crâne, il ne vit pas, il n’a jamais réellement vécu, mais seulement existé un temps à travers tout ce qu’il croyait, tout ce qu’il projetait. Il n’en est rien et tant que toute sa vie, il se basera à percevoir qu’à partir du prisme illusoire de son personnage, il sera aux prises de ce vent imaginaire, de cette mer éphémère et pire de tout ce temps virtuel.
L’être émerge de soi, le personnage se projette de l’émergence de soi pour se créer les structures d’un moi, d’une barque, d’une structure qu’il pourra prendre et aller explorer tout un océan illusoire. Un monde créé de toute pièce dans lequel un temps tout imaginaire créera alors l’espace nécessaire et la réalité adéquate pour tout expérimenter mentalement.
Tant que la conscience se croit vivre dans ce monde tout éphémère, il ne peut avancer dans sa vie, car il s’enferme dans une structure illusoire qui lui barre l’accès à l’expérience de sa vie. Il n’a pas d’autre choix que de prendre conscience que tout ce qu’il vit dans l’espace de sa tête l’empêche tout bonnement de pouvoir vivre sa vie naturellement.
Il devra apprendre à rebrousser chemin et suivre toute la route par laquelle il est arrivé pour enfin retrouver son tout, son univers primordial qui est l’expérience de son être. Ainsi, il doit apprendre à sortir de l’expérience mentale du personnage pour retrouver l’expérience de l’être.
Cette expérience essentielle provient quand l’expérience superficielle finit et une fois qu’il aura accès à cette expérience vitale, il retrouvera alors l’émergence de son être qui est la porte par laquelle, il est arrivé ici. Alors, il apprendra à l’ouvrir et à retrouver l’essence même de toute sa totalité.
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