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par Aurélie Blay 

Certes c’est un fruit facile, utile, joli, accessible, bourré de vertus, à la chimie intéressante, à la couleur vivifiante et l’acidité décapante !

Mais a-t-il autant de bienfaits que le dit la rumeur ?

Je vais faire un point sur les allégations santé habituelles, et rétablir l’équilibre, non pas la vérité, car comme vous le savez, je n’ai pas la science infuse et certitude et science ne font pas bon ménage.

1. Sa vitamine C :
Le citron est riche en vitamine C, acide ascorbique naturel, antioxydant par excellence, booste l’immunité, protège des radicaux libres, augmente le glutathion par les actions de transformation complexe, ce qui permet au foie de bien faire son travail de détox en éliminant les éléments peroxydés. La vitamine C permet aussi de potentialiser et rendre biodisponibles les autres antioxydants comme les flavonoïdes, carotènes, lycopènes…

La vitamine C protège aussi le collagène et favorise son maintient.

Il semblerait qu’elle favorise aussi une bonne métabolisation des graisses, et évite leur accumulation.

2. Ses flavonoïdes :
Fameux antioxydants, ils nous protègent des radicaux libres (par oxydoréduction) qui détériorent nos cellules et leur bon fonctionnement si ils sont en excès. L’oxydation fait pour autant partie du processus biologique vital, le tout est dans le bon équilibre.

Ils interviennent en deuxième de phase du travail de détox du foie (conjugaison) pour faciliter l’excrétion des toxiques, notamment les métaux lourds, mais aussi les déchets oxydés endogènes .

Ils aident à maintenir la capacité d’auto-régénération du foie en l’allégeant de ses « encombrants », avant que ses cellules soient trop endommagées. Mais le citron n’est pas plus actif pour le foie que le radis noir par exemple !

Les flavonoïdes protégeraient aussi nos artères en limitant la formation de la plaque d’athérome, tout comme la vitamine C d’ailleurs.

Et les limonènes souvent cités en rapport avec une détox du foie ce trouvent plutôt dans le zestes, dans les huiles essentielles encapsulées dans la peau.

Attention, ce sont eux aussi qui sont extrêmement photosensibilisants en interne comme en externe, donc l’été, restez vigilants !!!

Par leurs échanges d’électrons, les antioxydants favorisent la biodisponibilité des minéraux essentiels.

On sait que globalement les micronutriments bien équilibrés favorisent le bon état de marche de notre merveilleuse ingénierie biologique ! Et ils sont très présents dans les fruits et légumes, encore plus quand ils sont bio, locaux et de saison ! Mais aussi dans les poissons, fruits de mers, oléagineux, bref tout ce qui est brut, naturel, non transformé et pas trop cuit.

Mais qu’en est-il donc des vertus miracles allouées au citron ??
– Le citron à jeun dans l’eau tiède :

Cela favorise le transit ?
Oui, mais c’est l’eau tiède (température du corps) qui a cet effet et non le citron, qui lui peut être trop agressif pour l’œsophage et l’estomac tout juste réveillé et sorti du jeûne où celui-ci est moins acide qu’en phase de digestion.

L’eau chaude ou tiède augmente le péristaltisme naturellement, et à jeun, elle réveille tout l’appareil digestif et facilite la circulation des selles accumulées ainsi que le réflexe d’évacuation.

Ça réveille ?
Ha ben oui, l’acidité, ça réveille !! Les glandes salivaires surtout !
La bouche et la salive sont naturellement basiques. Les dents y baignent ainsi qu’un impressionnant microbiote bien actif.
Cette « flore » est adaptée à son milieu, et l’acidité le déséquilibre temporairement, le choque, d’ou le réflexe salivaire pour rétablir la tendance !
D’oû l’intérêt de bien se rincer après avoir mangé ou bu acide, afin de ne pas endommager l’email des dents, constitué de minéraux basiques.
Il ne faut d’ailleurs surtout pas se brosser les dents juste après une verre de citron car l’email est fragilisé, rendu brièvement plus instable par les acides.

– Le citron aide à la digestion :

Si on manque d’acide chlorhydrique (ce qui est très fréquent surtout avec l’âge…), oui ! Mais tout est encore question de dose. Quelques gouttes pures oui, dans les aliments oui, diluées dans de l’eau, le PH baisse forcément, donc moins intéressant…mais peut être utile.

En cas d’oesophagite le citron est à proscrire pour ne pas attiser le feu ! C’est l’aliment le plus acide pur, entre 2 et 2,5 de PH, de l’acide citrique quoi, normal. (comme l’estomac soit dit en passant)

– Le citron est alcalinisant :

Alors, le débat fait rage !

Cette grande question de l’équilibre acido-basique est très en vogue !
Après bien des recherches, des questions, des comparaisons, difficile pour moi d’avoir un avis tranché…

Trop peu de vraies études traitent de la question. Selon certains naturopathes déclarés « spécialistes » (comme Christopher Vasey par exemple qui approfondit pas mal), selon son terrain, on métabolise plus ou moins bien les acides dits légers comme ceux du citron.

En effet on neutralise ces acides par divers processus « tampons » et en premier lieu en les excrétant par les poumons, à condition toujours d’être en bonne santé et de bouger…

Leur élimination pulmonaire libère les bases alcalinisantes auquel ils étaient liés.

Nous avons besoin d’éliminer les acides en excès issus de l’extérieur comme de l’intérieur afin de retrouver un équilibre physiologique, et diverses opérations naturelles sont programmées pour ça.

Contrairement à ce qu’avancent certains, le PH du sang est extrêmement stable, sous peine de mort. Le corps entier travaille dans ce sens et joue de tous ses atouts pour cela. C’est le système tampon.

C’est seulement si le système tampon est mal réglé, ou insuffisamment alimenté que les acides s’accumulent, et le système va chercher des bases dans les minéraux endogènes comme les os ou les dents pour les arriver à les tamponner. D’ou le risque de déminéralisation. Il peut aussi se former des calculs et cristaux issus d’acides mal transformés, qui vont se stocker ça et là.
Mais le sang ne s’acidifie pas ! Éventuellement les tissus, les articulations…

Trop de citrates peuvent former des calculs rénaux.

Un essoufflement important sans effort est un symptôme inquiétant de surcharge en acide voire d’acidose, il montre une élimination massive vitale.
En bref si le citron est bien oxydé, il peut en effet être intéressant en facilitant l’alcalinisation, la bonne minéralisation…mais il n’est pas plus miraculeux qu’une bonne assiette de verdure !!! Et en excès pour certains, il demande beaucoup trop de travail, le corps paie le prix.

Alors comment s’y retrouver ? D’abord en testant, et écoutant ses réactions.
Ensuite, une recette miracle, des doses quotidiennes énormes doivent toujours alerter.
Aucun aliment n’est bon à prendre tous les jours à des doses conséquentes.
Le corps s’y adapte de manière « anormale »…Surtout quand il s’agit d’acide citrique !! Ce n’est pas anodin.

Un test existe pour savoir si vous métabolisez bien les acides ou non :

Pendant un ou plusieurs jours selon votre tolérance prenez le jus d’un citron peu dilué et non sucré le matin, puis l’aprés-midi, voire plusieurs fois.
Puis noter si :

– vous avez un regain d’énergie ?

– aucune réaction particulière ou

– une fatigue

– soudain froid

– un coup de barre

– un essoufflement

– des douleurs articulaires augmentées

– démangeaisons

– brûlures urinaires

– une agitation, énervement négatif

= alors vous ne métabolisez pas bien le acides, et/ou vous avez un terrain trop acidifié.

Je relate ceci avec une certaine réserve j’avoue, mais au moins ce test a le mérite d’être concret, et c’est parlant !

C’est peut-être utile si vous voulez vraiment prendre ce fameux jus de citron miracle !

Il est pourtant bien plus utile et établit que pour favoriser un équilibre acido-basique il faut manger de la verdure !!!

La chlorophylle à elle seule est un élément alcalinisant extraordinaire, et pas seulement !!

En tant que naturopathe je reste cependant très prudente car je le répète, peu d’études vérifient ces théories, et quand elle s’en rapprochent elles restent dans des tests in-vitro et sortent donc de la globalité du système biologique et de ses interactions encore mal connues dans leur complexité et excluent l’adaptabilité du corps humain.

Tout comme il est quasi- impossible de tester son « PH », car le PH des urines n’est pas représentatif du PH interne, étant déjà traité par le système urinaire, dont le travail est justement d’excréter les acides entre autres. Si votre urine est acide, c’est que les reins ont bien fait leur travail !

Les tests urinaires à bandelettes deviennent intéressants seulement si vous les faites plusieurs fois par jours et sur plusieurs jours, et encore…Cela dépend évidemment de ce que vous mangez !!!

Aurélie Blay pour Santékilibre – Naturopathe à Lormont et Bordeaux 

quelques sources : 
www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0308814606009356
www.christophervasey.ch/francais/articles/l_equilibre_acido_basique.html

 

Ces conseils n’ont pas de valeur médicale et ne doivent pas se substituer à un traitement ou aux conseils d’un médecin, et doivent de préférence être envisagés sur les recommandations personnalisées d’un naturopathe. Il n’engage en rien la responsabilité de l’auteur en cas de mauvais usage ou interprétation.

Trouvé sur: https://www.naturopathe-bordeaux-reiki.fr/