Le dépistage du cancer de la prostate par un dosage de l’antigène prostatique spécifique (APS) ne devrait pas être offert systématiquement aux hommes de 40 ans et plus, dit Paul Perrotte, uro-oncologue au Centre hospitalier de l’Université de Montréal. Le fait de mesurer le taux d’APS dans le sang n’est pas efficace à 100 %, car cela produit souvent de faux positifs qui mènent à des traitements non nécessaires. « Si on faisait des biopsies de la prostate à tous les hommes de 70 ans et plus, on pourrait trouver [dans] presque deux tiers des cas des cellules cancéreuses. Or, ces patients-là n’ont pas un cancer cliniquement actif. »
« Il y a une partie des cancers qu’on détecte qui sont des cancers indolents, qui n’auraient jamais dû être détectés », souligne l’uro-oncologue. La grande majorité des cancers de la prostate ont une évolution très lente, et la majorité des patients atteints de ce cancer n’en mourront pas, ajoute-t-il.
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Paul Perrotte explique que les dépistages du cancer de la prostate peuvent entraîner des surdiagnostics chez les hommes qui ne présentent aucun symptôme. Il fait aussi remarquer qu’une augmentation du taux d’APS dans le sang peut être attribuable à toutes sortes de conditions médicales bénignes autres que le cancer de la prostate.
À l’instar de nombreuses associations d’urologie, Paul Perrotte recommande plutôt la détection précoce du cancer de la prostate pour les hommes de 40 ans et plus qui présentent un facteur de risque, c’est-à-dire les patients afro-américains et les hommes qui ont des antécédents familiaux de cancer de la prostate.
Il suggère donc aux médecins de famille de discuter avec leurs patients à risque et, le cas échéant, de leur proposer un examen clinique et un test de dépistage.
Source: https://ici.radio-canada.ca/
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Le test de dépistage de l’antigène prostatique spécifique (APS) peut faire plus de tort que de bien et ne devrait pas être utilisé pour dépister le cancer de la prostate chez les hommes, prévient le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP).
Le groupe, mis sur pied par l’Agence de la santé publique du Canada, affirme que mesurer le taux d’antigène prostatique spécifique dans le sang n’est pas efficace, car cela produit souvent de faux positifs qui mènent à des traitements non nécessaires.
Selon un membre du GECSSP, le Dr Neil Bell, près d’un homme de 55 à 69 ans sur cinq obtient un résultat positif erroné au test de l’APS et environ 17 % subissent des biopsies inutiles.
Plus de la moitié des cancers de la prostate détectés résultent d’un surdiagnostic, c’est-à-dire que l’homme n’aurait pas eu de symptôme ou n’en serait pas mort. Le surdiagnostic mène souvent à des traitements qui peuvent causer des problèmes d’impuissance, d’incontinence et d’infection.
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M. Bell indique que les résultats du test de dépistage de l’APS réduisent de seulement 0,1 % les décès liés au cancer de la prostate. Il épargne donc un cas sur 1000.
La recommandation du groupe d’experts ne s’applique cependant qu’au test à des fins de dépistage du cancer, et non à des fins de mesure de l’efficacité d’un traitement. Des hommes passent ce test tous les deux ou quatre ans à partir de l’âge de 40 ans.
« Notre recommandation s’applique au dépistage, parce que nous pensons que les torts sont suffisamment grands […] et la majorité des hommes ne bénéficieraient probablement pas d’un tel procédé », a dit Neil Bell au journal de l’Association médicale canadienne, avant d’ajouter que les hommes qui se sentent inquiets par leur santé prostatique devraient en discuter avec leur médecin.
Les médecins et les patients doivent être conscients du fait qu’un diagnostic hâtif de cancer de la prostate ne signifie pas toujours qu’il en résultera de meilleurs bénéfices.