Il est de ces hommes qui vont avec sagesse et intemporalité. Des êtres qui inspirent paix et connaissance. Des individus curieux, qui savent voir et expliquer.
À n’en pas douter, Ernst Zürcher fait partie de cette race. Ingénieur forestier, docteur en sciences naturelles, professeur et chercheur, il a manifestement fait de sa vie une passion pour les arbres.
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Dans son livre : « Les arbres entre visible et invisible », il nous dévoile les résultats de ses observations en pointant des aspects qu’on ne peut percevoir au premier abord. Comme pour les chuchoteurs qui ont découvert le langage des chevaux, comment communiquer avec eux, creuser leur comportement, Zürcher a fait le même travail par rapport aux arbres.
L’ouvrage nous apprend que les arbres représentent la forme de vie qui existe le plus longtemps sur Terre. Certains spécimens ont plusieurs millénaires. Ce sont aussi parmi les plus hauts. L’arbre nous dépasse donc dans l’espace et dans le temps. C’est un être qui possède des perceptions, une mémoire, une intelligence.
Bien sûr, on connait tous le bois de construction, de chauffage ou de pulpe. Cependant, un arbre représente beaucoup plus que cela. L’écorce de certaines espèces servent de biocides, notamment dans le tannage de peaux. Par leur présence, ils affectent la psyché des humains, que ce soit à l’extérieur ou à l’intérieur de leurs maisons. On parle également aujourd’hui de sylvothérapie : un hêtre est relaxant alors que l’épinette est tonifiante.
Ernst Zürcher nous explique la photosynthèse : les plantes en général et les arbres en particulier tirent l’essentiel de leur nourriture non pas dans le sol mais dans l’air! Pour ainsi dire, leur matière provient du CO2 de l’atmosphère. Ce sont de véritables puits de carbone. Les arbres créent le climat, remplissent les nappes phréatiques, attirent oiseaux et insectes, élaborent les écosystèmes, reverdissent les déserts. Regroupés en forêts, ils représentent le système végétal le plus performant sur Terre. C’est une forme de vie qui produit elle-même sa nourriture.
Les arbres obéissent, sont directement reliées à des phénomènes astronomiques. Ils possèdent deux enracinements : l’un dans le sol et l’autre dans le cosmos. Les anciens nous expliquent qu’il existe tout un cycle de prélèvement du bois considérant son utilisation ultérieure. On n’abat pas un arbre destiné à la construction à la même période que celui destiné au chauffage, par exemple.
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En lien entre eux, les arbres le sont aussi avec d’autres formes de vie comme les mycorhises, ces champignons contenus dans le sol qui pactisent et partagent leurs nutriments avec eux. Par la perte de leurs feuilles qui se décomposent à l’aide des insectes et des champignons, ils créent littéralement le sol sur lequel ils poussent et se développent.
L’auteur nous parle aussi de la mythologie reliée aux arbres dans différentes civilisations. Ces êtres ont toujours figuré dans les traditions des différentes cultures humaines. Druides et shamans savaient tirer des enseignements de ces sages monumentaux.
La seule réserve que j’ai à propos de cet ouvrage, c’est qu’il est savant i.e. que certaines de ses parties s’adressent soit à des professionnels, soit à des passionnés de la vie ayant au minimum une base en agronomie et/ou en chimie. Ainsi, j’aurais parfois aimé rencontrer l’auteur pour qu’il m’explique davantage un processus! Cependant, pour l’essentiel, ce livre peut aiguiser la curiosité de quiconque s’intéresse au vivant.
Notice bibliographique
Zürcher, Ernst. Les arbres entre visible et invisible. S’étonner, comprendre, agir. Prés. De Francis Hallé. Post. De Bruno Sirven, Acte Sud, c2016. 283 p. ISBN 978-2-330-06594-2
Trouvé sur http://jardiniersolitaire.com/
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