par Samia Aissaoui
Tout commence quand on se sent serrés et étriqués dans nos vies. Un questionnement se pose sur la raison de tout ce que nous subissons. Ces états, dans lesquels nous avons l’impression d’étouffer, pointent sur des insatisfactions de ne pas arriver à obtenir ce que nous voulons, et des regrets sur une vie qui n’a pas pris la direction escomptée.
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Tout cela engrange des états d’Etre qui mènent chacun à penser qu’il y a quelque chose qui ne va pas en nous-mêmes. Certains vont s’essayer à tout ce qui peut exister pour s’en sortir, d’autres se jeter dans le cercle vicieux des traitements allopathiques. Toute solution peut sembler bonne pour s’extraire de l’état.
Mais ce qui ne va pas en réalité, c’est la non-acceptation et le refus total de ces expériences par habitude. Trop attaché à vouloir autre chose que ce qui est déjà là, au fur et à mesure s’accumule des tensions, des tourments, de l’anxiété et des angoisses jusqu’à la panique, qui conduisent à sombrer de plus en plus dans un précipice.
C’est juste le monde sur lequel nous nous sommes construits qui s’effrite tel un château de cartes. Tout dégringole, c’est l’abîme qui s’ouvre sous nos pieds. On essaie de se raccrocher pensant qu’il y a une possibilité de s’en sortir autrement. On va voir des thérapeutes, on fait du yoga, on utilise toutes les techniques et outils possibles pour trouver un peu d’accalmie. On va sortir pour échapper à ces sensations insupportables, on se jette dans des loisirs pour ne plus penser et fuir cette réalité intenable. Mais cela ne fait qu’aggraver la situation, continuant à brûler de l’intérieur. Parce que par ce chemin tu ne fais qu’accroître le gouffre de l’obscurité dans lequel tu es en train de plonger.
Plus le gouffre s’ouvre, plus la peur de s’y perdre cause une résistance de plus en plus soutenue. Cela fait terriblement mal au point que ce désespoir devenant insupportable, te conduit à penser que seule la mort semble la meilleure des libérations. La vie n’a plus de saveur, plus de sens. Mais ou tout cela mène-t-il ?
Nous supplions la vie de nous délivrer de cette potence. Tellement de choses nous traversent à ce moment du voyage. Tout ce que nous avons appris semble ne plus rien signifier. Comme si tout ce qui a été appris devenait une vaste supercherie. Un monde de construction soutenant un semblant de survie.
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On ne voit pas d’issue parce qu’il n’y en a pas. On ne voit plus d’espoir parce qu’il n’y en a jamais eu. Tout ce qui est tourné vers le futur et plus tard est une échappatoire qui ne peut délivrer de cette agonie.
Dans ce chaos qui ébranle toutes les structures sans exception, essayer de se rattacher à tout type d’objets (mantras, exercices, outils, espoirs de meilleurs moments…) à la rescousse renforce la lutte. Toute volonté de s’extraire de là amplifie la sentence. Seul la résignation et abdication sont l’abandon à cette volonté égotique, le seul salut à la délivrance.
Lorsque dans un soubresaut, le lien finit par se rompre, alors il est réalisé que ce sur quoi on a cru n’ a jamais été Moi, cette personne a laquelle on avait désespérément cru, n’est en fait qu’une construction mentale qui détenait le pouvoir sur un monde qui n’est qu’une projection mentale. Dans ce tourbillonnement qui ramène vers l’intérieur, toutes les mémoires, les pensées, les conditionnements sont absorbés dans cette vacuité. Plus rien ne subsiste à ce bouleversement. La lumière, la joie, la paix apparaissent dans ce silence si cotonneux.
Mais nous ne savons pas à quel moment cela aura lieu, personne ne peut prédire ce basculement.
Alors, on démystifie l’ombre et l’obscurité. On apprend à vivre avec. Elles font partie de la réalité humaine, nous ne pouvons nous en affranchir. Lorsque nous leur donnons le droit à l’existence, elle ne font que passer, tel un nuage dans le ciel.
La souffrance ne vient pas de l’ombre elle-même, mais de la résistance à l’accepter, engendrée par l’identification lors de sa manifestation.
Mais lorsque cela a lieu, le regard change, la perception se transforme, mais le monde reste le même tel qu’il a toujours été. La recherche d’un autre endroit, où tout besoin issu du mental devient obsolète parce que le seul endroit qui existe est maintenant, le seul instant visible dans lequel vous vous trouvez. S’échapper de maintenant est impossible. La réalité pensée est un champ inexistant, juste dans l’imaginaire et l’idée que l’on s’en fait.
La vie émet au travers du corps. Les objets et expériences qui naissent à chaque instant passent par ce corps où est l’expression du Soi, mais n’est pas toi en tant que personnel. Tout vient de l’impersonnel, de cette conscience en expérience.
Ce qui est écrit ici est le partage d’une expérience. Chaque vécu étant différent, tout se vit selon le programme individuel pour arriver à la même finalité: « réaliser qu’il n’y a jamais eu personne », que tout a toujours été de la conscience en tout.
Ne vous accrochez donc pas aux mots et phrases que vous lirez, elles ne sont qu’un récit parmi tant d’autres. Ne vous faites pas des idées sur ce qui est compris, cela ne vous mènera jamais à vous-même. Seule votre expérience vous y conduira en plongeant dans ce que vous traversez. C’est accessible à tous si vous entrez en écoute intérieure.
Source: http://samia-aissaoui.com/
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