par Bertrand Duhaime
Il Y A LA SOLITUDE BÉNIE, QUI N’A RIEN À VOIR AVEC L’ISOLEMENT RÉGRESSIF…
La solitude représente simplement l’état d’une personne réconciliée avec elle-même, qui, par choix, vit seule ou à l’écart; l’isolement réfère plutôt à l’état de solitude difficilement acceptée ou douloureuse, parce qu’elle est imposée, qu’elle n’est pas recherchée, même pas souhaitée.
Il y a la solitude des mauvais caractères, des moralisateurs, des misanthropes, des chenapans de tous acabits, qui finissent par faire le vide autour d’eux, s’ils n’ont pas choisi délibérément de le faire.
Il y a la solitude des gens pauvres qui ne peuvent se permettre de suivre les autres dans leurs expériences d’exploration du monde.
Il y a la solitude des personnes âgées qui, en raison de leur sénescence, attirent de moins en moins la compagnie d’autrui, ou qui se retrouvent esseulées parce qu’elles ont vu leurs parents, leurs amis ou leurs connaissances partir pour un autre monde.
Il y a aussi la solitude de l’être en transformation de conscience qui, en se rapprochant de son âme et en devenant plus lumineux, commence à écarter les êtres d’énergie sombre, comme ceux qui ne le comprennent pas dans ses nouveaux choix, alors qu’il n’a pas encore réussi à s’entourer d’un cercle d’autres personnes en quête d’une plus grande ouverture de conscience. Il ne sent plus bien avec les anciens membres de ses relations, mais il ne se sent pas forcément mieux avec les gens d’un taux vibratoire plus vibrant. Du fait qu’il commence à vivre de sa connaissance profonde, innée, qui se révèle de plus en plus à lui, il ne peut que choisir de rester fidèle à la Lumière qui grandit en lui. Ainsi passe-t-il par une phase d’isolement qui lui permet de s’intérioriser, de renforcer son lien avec son âme, afin de préparer sa fusion intérieure et d’éclater dans toute sa Gloire. Mais au préalable, pour un moment plus ou moins long, il se sent aussi séparé des autres groupes d’êtres humains incarnés que de l’Univers, pendant que se forme en lui sa conviction de l’Unité de tout et du Tout.
UNE AUTRE FORME DE SOLITUDE…
Puis il y a la solitude du Phare de Lumière, de cet être qui s’est incarné pour faire changer les conditions du monde, afin d’assurer que l’humanité prenne une grande expansion de conscience. Il se reconnaît au fait que, très jeune, il se sent très différent de ses semblables, et que, par la suite, il se souvient plus rapidement que les autres de Qui-Il-Est et de sa raison de s’être incarné, à une époque précise. Pour cette raison, son état de solitude provient d’abord de la qualité de son idéal inné et de sa spiritualité profonde qui le garde à l’écart des divers clans, sans vraiment que ce fait le dérange, parce que, se sentant plein de lui-même, complet en lui-même, il est parvenu à se faire à ses conditions de vie.
Sans témoigner d’orgueil spirituel, comment serait-il bien avec les gens de la masse, qu’il ne fuit jamais, mais qui ne se posent même pas la question de savoir pourquoi ils se sont incarnés et qui, par leur taux vibratoire inférieur, ne se sentent pas d’affinités avec lui, ne sentent aucune compatibilité, surtout que souvent, en raison de ses choix ou de ses propos avant-gardistes, ils le prennent pour un illuminé ou un fou? Ou comment se sentirait-il bien avec des gens qui se sont donnés à une religion traditionnelle trop doctrinaire qui a perdu sa Lumière et qui leur a farci le ciboulot de connaissances approximatives ou erronées?
Ainsi, il ne peut vivre que de sa connaissance profonde. Mais il ressent surtout la souffrance du monde sans ses divisions et dans son sentiment de séparation d’avec la Source unique. Dans ces moments, pour oublier ces ondes négatives du monde ambiant, il gagne à oublier les contingences de la densité pour se réfugier dans sa propre Lumière. Car ce n’est qu’en se rappelant la Vérité qu’il veut faire éclore et l’Amour qu’il porte en lui-même, qu’il peut, dans le silence et le secret, servir d’instrument d’Illumination pour ses semblables.
Dans le cas du Phare de Lumière, on peut véritablement parler de solitude fardeau, un état qui n’a rien à voir avec la solitude qu’engendre l’ego. D’une part, dans sa différence, il se sent presque toujours seul jusqu’au milieu des autres. La solitude l’accompagne autant en compagnie des autres que lorsqu’il s’en trouve à l’écart. D’autre part, en raison de sa sensibilité extrême, il ne ressent que trop les lourdeurs du monde, les souffrances des gens qui l’entourent et qui ont oublié comment s’en sortir.
Cependant, il peut aussi porter, plus ou moins consciemment, le malaise, presque la culpabilité, de se sentir différent, aussi de ne pas être compris, parce qu’il a encore du mal à s’accepter tel qu’il est, soit comme un Pionnier du Monde nouveau. Dès lors, ce n’est que dans la mesure qu’il réussit à retrouver l’harmonie avec l’Univers, par la méditation régulière ou par la fréquentation assidue de la Nature, qu’il peut mettre un terme à son sentiment de solitude et apprécier son état béni dans sa plénitude.
Sauf que, pour y arriver, il doit commencer par comprendre qu’il sert mieux à rester lui-même qu’à tenter de s’adapter aux autres et de répondre à leurs attentes sans fondement ou à leurs exigences indues. Il n’est pas né pour servir les autres, à la manière d’un esclave ou d’un mercenaire, mais pour servir Dieu à travers les autres, à sa manière, selon sa compréhension et ses moyens.
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