par Dominique Jeanneret
Ce que la chenille appelle la fin du monde, le Maître l’appelle le papillon.
Auteur inconnu
Jours sans, jours avec. Jours heureux. Jours malheureux au point où on se demande quel est notre rôle sur terre, pourquoi vivons-nous, à quoi ça sert, etc.. Jours où on a éventuellement juste envie de passer de «l’autre côté» pour être enfin en paix tellement ça brasse intérieurement.
Presque 100% des gens que je côtoie ou suis en contact avec vivent actuellement la tempête du siècle, beaucoup tombant dans la dépression, d’autres dans des souffrances physiques voire même la mal-a-dit et la mort. Pour d’autres, la colère et autres émotions fortes sont amplifiées au-delà de la «normale».
Les protubérances solaires, la lune noire, la pleine lune, les radiations cosmiques, l’hiver, le manque de lumière, le froid, la solitude, le célibat, la vie de couple, la séparation, le décès, la mal-a-dit, les enfants, la nourriture… toutes les excuses sont bonnes pour tomber en dépression (ou malade physiquement).
Dé-pression. La marmite a sauté. Le couvercle a pris le bord. Le trop-plein d’émotions refoulées a explosé. Bonne nouvelle : «C’est une dépression passagère», dirait Monsieur Météo.
L’entonnoir
Qu’une personne parmi d’autres vivent ça, ça peut se comprendre, mais presque tout le monde ?! «Il doit y avoir quelque chose qui se passe dans les astres !» de dire une amie l’autre jour. Effectivement.
En fait, l’impression que j’ai, pour avoir passé à travers cette houle compressive explosive, c’est que la vie nous pousse actuellement à travers un espèce d’entonnoir.
Nous devons nettoyer et nous débarrasser de nos vieux schémas, guérir nos vieilles blessures, exprimer nos émotions et notre senti, déconnecter nos vieilles croyances inutiles.
En bref : revenir à notre Être profond.
De l’autre côté de l’entonnoir, l’amour, la paix, la joie, la santé et l’abondance.
Sauf que la vitesse à laquelle tout se passe nous dépasse éventuellement. C’est bien ainsi : on n’a ainsi plus le temps de penser et de laisser le mental/l’ego nous empêcher d’avancer. Le mental doit être déconnecté si on veut vivre avec son cœur et ses tripes.
Cette vitesse de fonctionnement nous oblige ainsi à nous rattacher à notre Soi profond, à nous y accrocher de toutes nos forces pour passer à travers cet entonnoir sinon on tombe dans un état en-deshors de soi, on déconnecte complètement voire même on meurt. Combien de personnes actuellement tombent subitement malades, voire même quittent ce monde en peu de temps ? Étonnament beaucoup. Je ne parle ici que de ce que je vois dans mon entourage mais écoutez les nouvelles : à travers le monde, un «nettoyage» est aussi en cours.
Subtilement, un «ménage» humain se fait «tout seul» à travers la planète, de plusieurs façons différentes évidemment…
Une certaine religion dirait que le grand ménage a commencé, celui où il ne restera bientôt que les «élus».
Les «élus», à mon sens, sont les personnes qui auront l’ouverture d’esprit et la conscience, à travers l’humilité et la compassion, de décider de vivre dans la paix et l’amour et de travailler à réaliser une vie qui sera aussi, notamment, remplie d’entraide et de solidarité.
Ça peut paraître «fleur bleue» ou «new age», dit ainsi, mais je pense sincèrement que c’est la nouvelle réalité vers quelle la vie nous amène.
Passer à travers l’entonnoir
Pour arriver à passer à travers la houle émotionnelle actuelle, on peut s’aider de différentes façons. Personnellement, j’ai notamment décidé de couper les sucres au maximum – qui crée des hauts et des bas émotionnels à cause de la glycémie qui monte et descend trop vite – et de prendre des suppléments alimentaires qui aident à la régularisation de mon humeur. J’ai alors retrouvé de l’énergie et de la force pour accueillir ces émotions difficiles sans tomber dans la marmite chaude de la déprime chaque fois.
Naturellement, faire de l’exercice et prendre du grand air quotidiennement aident aussi beaucoup à rééquilibrer la production de sérotonine, cette hormone qui régularise notre humeur et nous garde de bonne humeur.
Accueillir la petite mort
J’ai dit plus haut «de la force pour accueillir ces émotions difficiles» plutôt que «de la force pour me battre contre ces émotions difficiles». C’est voulu : se battre contre une émotion – ou une mal-a-dit – revient à la nier, à être en colère contre, à vouloir même peut-être la tuer.
On se retrouve alors au même point que lorsqu’on est face à un deuil à faire suite au départ d’un amoureux ou d’une personne qui est décédée, par exemple. Nous sommes devant ce qu’on appelle une «petite mort psychologique» qui comprend cinq étapes : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation.
Si on est en dépression, on va «tourner dans la mélasse» à se battre pour tenter d’en sortir tant qu’on n’aura pas accepté son état. Si on est malade, le corps va éventuellement guérir mais, si l’âme est toujours blessée, la mal-a-dit va probablement revenir. Tant qu’on est dans les quatre premières étapes, on ne peut éventuellement pas guérir définitivement*.
Ceci dit, psychologiquement parlant, pour guérir, il faut s’aimer assez pour prendre la totale responsabilité de la situation et apprécier ce qu’on se fait vivre (qui va nous faire grandir et être plus fort ensuite), pour accueillir l’émotion difficile ou la mal-a-dit, pour y voir le message qu’elle a pour nous, pour prendre le chemin de la guérison, pour retrouver un espace intérieur agréable et paisible et/ou la santé.
Le témoin
Chaque situation qu’on se fait vivre est là pour nous apprendre quelque chose à notre sujet, pour nous montrer le chemin de guérison intérieure autant qu’extérieur afin d’être plus solide face à la vie, plus confiant, plus aimant pour Soi.
A la vitesse à laquelle les choses vont depuis ces dernières années, soit de plus en plus vite, les émotions peuvent aussi passer rapidement. On n’est pas obligé de rester longtemps dans une situation souffrante.
Une des façons d’arriver à l’acceptation puis à la guérison, à voir qu’on n’est pas envahi par un monstre contre lequel on doit se battre mais qu’on est plutôt devant un message que l’âme veut nous transmettre, est d’accueillir l’émotion avec bienveillance… et amour.
«Oufff…!!!» me direz-vous avec un air à la fois interrogateur et découragé, peut-être même carrément sceptique voire réfractaire. «Comment peut-on aimer quelque chose qui nous fait tant souffrir ?!».
En devenant le témoin de l’émotion (ou de la mal-a-dit). En l’observant plutôt qu’on pataugeant dedans à jouer à la victime. En prenant un recul intérieur, comme si on «sortait» l’émotion de notre cœur, de notre ventre, de la place où elle nous fait souffrir, et qu’on la place devant soi, là où on peut l’observer comme un témoin neutre et… sans émotion !
C’est alors qu’une situation peut se placer, quasiment magique : on écoute le message que l’émotion a à nous dire. On ressent le fait qu’on n’a plus besoin de vivre cette émotion. On laisse aller l’émotion dans l’univers. On lâche prise.
La paix retrouve alors la place de venir s’installer là où un espace d’amour immuable est toujours présent, quoi qu’il arrive : dans notre centre.
On peut utiliser le truc de prendre la souffrance dans ses mains, depuis son cœur, et de l’amener en-dehors de soi, devant soi, puis de l’envoyer dans l’univers avec compassion et non-jugement en demandant la guérison complète et définitive. Cela peut être une belle façon de la laisser aller et de faire place à la guérison. En faisant ça, on laisse ainsi aller des émotions et on revient à Soi, là où on Est, dans l’Être profond, dans l’Amour de Soi.
Ceci dit, il est important de considérer qu’on a toujours le choix de se laisser vivre une émotion/mal-a-dit ou pas. Nous sommes les maîtres de nos émotions. Ce ne sont pas elles qui doivent nous dominer (même si on a parfois l’impression qu’on est impuissant. C’est là que le mental prend toute sa place quand on décide de s’en sortir).
Il est aussi crucial de ne laisser personne décider pour soi-même («soi-m’aime» ;-o)).
Bémol : en réussissant à prendre la position du témoin, de l’observateur, cela ne veut pas dire qu’on a guéri le fond du problème qui fait qu’on s’est fait revivre cette situation. Cela permet cependant de ne plus être l’émotion et, donc, de pouvoir reprendre son pouvoir afin d’être plus objectif face à la situation et à la cause de la blessure qui crée cette souffrance. Cela permet aussi de retrouver plus rapidement un espace de paix et de bonne humeur pour continuer à vivre sa vie de façon heureuse.
Pour finalement guérir la blessure, il reste à DÉCIDER de la guérir…
La chenille sort alors de son cocon et devient papillon.
Avec amour et compassion,
Dominique Jeanneret
Thérapeute, Québec
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