par Patrice Dubois-Portal
Pour ceux d’entre-nous qui ne se sont toujours pas libérés de la colère, qu’ils soient éveillés ou encore endormis, il est venu le temps de comprendre ce qui se passe en nous et de travailler à ce que nous ne soyons plus esclave de cette émotion, qui nous bloque dans les énergies de basses vibrations et, qui rend très difficile notre sortie de la dualité et notre réalisation sur le plan multidimensionnel.
Le paradoxe de cette émotion est que ; non seulement, elle nous sépare des autres, mais qu’elle nous enferme dans d’autres émotions telles que le remord, l’égoïsme, la surestimation de Soi et la fausse conscience de Qui l’on est.
J’aime l’idée de commencer cet article par une petite histoire significative issue de la Sagesse hindoue. Elle nous permet de prendre conscience du mécanisme de la colère.
« Un sage hindou qui est en visite au Gange pour prendre un bain a remarqué un groupe de personnes criant de colère les uns après les autres.
Il se tourne vers ses disciples, sourit et demande :
– Savez-vous pourquoi les gens crient les uns sur les autres lorsqu’ils sont en colère ?
Les disciples y pensèrent pendant un moment et l’un d’eux dit :
– C’est parce que nous perdons notre calme, que nous crions.
– Mais pourquoi criez-vous quand l’autre personne est juste à côté de vous ? demanda le guide. Ne pourriez-vous tout aussi bien lui dire ce que vous avez à dire d’une manière plus douce ?
Aucune des réponses des disciples n’était suffisamment satisfaisante pour le sage, il a finalement expliqué :
– Quand deux personnes sont en colère l’une contre l’autre, leurs cœurs sont séparés par une grande distance. Pour couvrir cette distance, ils doivent crier, car sinon ils sont incapables de s’entendre l’un et l’autre. Plus ils sont en colère et plus ils auront besoin de crier fort pour s’entendre l’un et l’autre pour arriver à couvrir cette grande distance.
– Qu’est-ce qui se passe lorsque deux personnes tombent en amour ? Ils ne crient pas à l’autre, mais ils se parlent doucement parce que leurs cœurs sont très proches. La distance entre eux est soit inexistante, soit très faible.
Le sage continua…
– Quand ils s’aiment encore plus, que se produit-il ? Ils ne se parlent pas, ils chuchotent et obtiennent encore plus de proximité et plus d’amour. Enfin vient un moment où ils n’ont même plus besoin de chuchoter, ils se regardent seulement l’un et l’autre et se comprennent. »
Fin de l’histoire.
Pour nous libérer de cette colère qui nous anime aussi bien dans notre Moi le plus profond, que vis-à-vis de l’extérieur, il est bon de se rappeler ce qu’est la colère. Voyons sa définition littéraire avant de la définir dans notre être.
La colère est l’exaltation de l’état affectif et un mode d’extériorisation brutale de celui-ci, se traduisant par une excitation tant physique que verbale, progressivement croissante, allant jusqu’aux cris, bris d’objets, agressivité, tremblements, perte de contrôle, etc. …
Vous vous reconnaissez ?
Elle est un cri d’alarme spontané, elle est la manifestation d’une révolte intérieure, d’un violent mécontentement accompagné d’agressivité.
Maintenant, comment se traduit cette colère en nous ?
Avant nos deux ans, nous étions un charmant bébé qui poussait ses colères de temps en temps. Elles étaient alors un simple moyen de réagir ou d’extérioriser un malaise intérieur (froid, faim, douleurs, etc.), adolescent, nos colères étaient plus un moyen d’opposition et de réaction aux interdictions parentales et une affirmation de la confiance en nous qui nous manquait. Adulte, cette colère peut devenir, aussi, un moyen de chantage affectif et de domination.
Ces émotions, que nous extériorisons, sont d’une violence inimaginable. Elle détruisent l’objet de notre colère et nous-mêmes. Energétiquement, la colère est un orage violent, un cyclone qui emporte tout ce qu’il balaye et ne laisse que des ruines. D’une façon visible et même invisible. Les traces d’une colère se retrouvent longtemps après et au plus profond des protagonistes. Cette constatation se vérifie dans le plan physique. Que pensez-vous qu’il se passe sur les autres plans et dans les autres dimensions ?
Les énergies que nous avons dépensées, les vibrations que nous avons émises pendant notre colère se répercutent sur les énergies et les vibrations de notre environnement et par un effet quantique, rayonnent sur toute la Terre, la galaxie, l’univers et les multivers. En sommes-nous conscients quand nous vivons une colère ? Nous avons perdu notre contrôle et notre conscience. Nous sommes en mode marionnette conduite par notre Ego.
Nos pensées s’affolent, se bousculent, s’amplifient jusqu’à ce que nous ne voyions plus clair. Notre pression monte et nous devenons rouge de colère. Qu’est-ce qui nous dérange à ce point et nous fait exploser ? Nous vivons de grandes frustrations et nous ne sommes pas capable d’affirmer qui nous sommes ? Nous nous sentons envahis par quelqu’un ou quelque chose et nous voulons les chasser, les expulser et nous utilisons la colère comme moyen d’expression ?
Nous avons de la difficulté à faire de l’introspection et à admettre que nous avons des choses à changer ? Nous voulons rester sur nos positions ? L’Ego est aux commandes…
Si nous sommes en colère, il est important de chercher la raison qui provoque cet état. Nous pouvons vivre un sentiment de faiblesse, d’injustice, de frustration, d’incompréhension, d’impuissance, etc., qui peut être exagéré ou grossi par notre grande émotivité et notre impulsivité. Lorsque nous aurons identifié l’émotion, la cause profonde de notre colère, en allant au-delà de la victimisation, – qui n’est rien d’autre que de renvoyer une cause personnelle sur quelqu’un d’autre pour se débarrasser du travail sur soi nécessaire -, nous réaliserons que le conflit se répète inconsciemment et qu’il peut même provenir de situations que nous n’avons pas réglées depuis notre enfance, et alors, l’intégration sera plus rapide.
Vouloir ne plus être sujet à la colère demande un travail sur Soi, demande de descendre au plus profond de nous et d’y chercher la cause réelle de cette colère. Quelle émotion, tapie en nous, réagit ainsi ? Que veut-elle nous dire ? Libérons-nous de nos émotions en les libérant. Et si nous n’y arrivons pas seuls, faisons-nous aider.
A un moment ou un autre, après une grosse colère, il peut nous arriver d’éprouver des remords, si l’ego nous laisse accéder à notre réalisme et à notre conscience.
Nous l’éprouvons quand nous prenons conscience d’avoir commis un acte qui nous conduit à être honteux, blessant, violent. Ce sentiment de remord qui est très proche de la culpabilité et de l’auto-ressentiment peut nous amener à d’autres conséquences incluant l’autopunition ou l’omission.
Soyons dans notre cœur, soyons notre cœur et ne laissons pas notre ego nous amener à réagir par la colère. Filtrons ce qui nous arrive, depuis notre environnement, par le filtre du cœur.
Acceptons de nous ouvrir à l’amour que nous pouvons manifester ici et maintenant. Restons attentifs et vigilants à tous les signaux indiquant une colère éventuelle et ne nous emportons plus.
Nous découvrirons alors qu’en n’émettant plus de vibrations de colère, notre environnement sera plus paisible, serein… et nous découvrirons que l’extérieur de nous est le reflet de notre intérieur.
N’oublions pas que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et que ce qui est à l’intérieur est comme ce qui est à l’extérieur.
Bien évidemment, ce travail sur la colère et les émotions qui lui sont accolées agit sur notre conscience et en passant de l’Ego au Cœur nous retrouvons la Sérénité, la Paix, L’Amour Inconditionnel, et la Joie de vivre et d’aimer nous-même et les autres.
Patrice Dubois-Portal
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