par Foelia
Comment lutter contre ceux qui restreignent nos libertés ?
Tu n’as pas une meilleure question ?
Comme quoi ?
Comment aimer ceux qui restreignent nos libertés ?
Comment les aimer ? Mais c’est une tout autre paire de manches, ça !
Je ne te le fais pas dire. Et c’est pourtant la seule question qui vaille la peine d’être posée. Lutter contre quoi que ce soit ou qui que ce soit ne vous mènera pas à la paix. Or, je crois percevoir dans ta demande un besoin de paix. Je me trompe ?
Non, c’est bien mon besoin premier. Paix et liberté !
Je vais peut-être te surprendre, mais tu peux le vérifier par toi-même : la liberté n’existe que dans la paix. Un monde intérieur en guerre ne peut créer qu’une prison pour l’esprit. S’opposer à d’autres et être libre en même temps n’existe que dans l’illusion qu’on vous a vendue et qu’on vous vend encore tous les jours, humains de la Terre. La liberté ne requiert pas de se battre, ni d’être contre, ni de haïr d’une quelconque manière. Votre enfermement commence dans la croyance qu’il faudrait produire un combat pour vous libérer. Je te montre une autre version de la libération : aime ceux qui semblent s’opposer à tes libertés.
Tu dis « semblent ». Pourtant c’est une réalité.
C’est ta réalité tant que tu y croies. Je t’en montre une autre. Veux-tu me suivre ?
Bien sûr, Elior. Je ne demande que ça !
Alors, vois : lorsque tu t’égares dans la haine de l’autre, en lui reprochant par exemple de te priver de liberté, tu crées toi-même la justification à ton immobilisme. Chaque fois que tu accuses l’autre, c’est parce que tu refuses de prendre une responsabilité qui te fait peur. La peur est une raison suffisante pour choisir d’accuser plutôt que d’agir. C’est la solution que vous connaissez tous depuis votre naissance, depuis la première accusation qui vous a permis de ne pas devenir fous en découvrant le monde des humains de la Terre. Mais nous n’avons pas besoin de chercher si loin les causes de cet état de fait. Le constat est simple : quand vous accusez l’autre, en réalité, vous vous soumettez à la croyance en votre impuissance.
Je devrais donc aimer toutes ces grandes entreprises inhumaines et froides, en quête de profit perpétuel ? Je devrais aimer ces dirigeants avides de pouvoir et de domination ? Je devrais cautionner cet immobilisme face aux injustices ?
C’est tout le contraire que je te propose, mais peut-être ne l’as-tu pas compris ? J’admets que le chemin que je débroussaille en ce moment n’est pas encore très accessible à votre compréhension. Mais allons-y malgré tout, parce qu’il faut créer les mots et les concepts pour que l’expérience de cette réalité ait une chance de s’incarner en tous ceux qui la souhaitent.
Aimer signifierait-il cautionner ?
Non, mais alors, que signifie aimer ?
Dans le cas qui nous occupe, aimer signifie reconnaître à l’autre le droit d’être ce qu’il est et de faire ce qu’il fait. Peux-tu accéder à cet état de ton être depuis lequel tu pourrais prononcer les phrases suivantes ?
Ils ont le droit de souhaiter un monde dans lequel je serais leur esclave.
Ils ont le droit de tout faire pour parvenir à leur version du monde, tout comme j’ai le droit de souhaiter ma propre version du monde et de tout faire pour y parvenir.
Ils ont le droit de nous manipuler, de nous mentir, de nous nuire, de nous utiliser, d’abuser de nous, de notre naïveté, de notre ignorance. Ils ont le droit de travailler pour eux-mêmes, sans se soucier de notre bien-être.
Ils ont le droit de nous considérer comme des bêtes taillables et corvéables à merci.
Ils ont le droit de nous faire peur pour se nourrir de notre détresse.
Tout comme toi, ils se battent pour leur idéal, pour leur intérêt.
Parviens-tu à leur donner ce droit ?
Je peux le faire, depuis cet état que tu me fais visiter à l’instant. Mais dire « ils ont le droit » revient à cautionner leurs actions, non ?
Reconnaître leur besoin d’être ce qu’ils sont, simplement. Sans pour autant admettre de les suivre dans cette version du monde qui ne te convient pas. C’est là que se trouve ton pouvoir : celui de te positionner, celui de dire « non », mais surtout celui de créer le monde que tu souhaites. Créer demande de prendre des responsabilités, et c’est là que commence le chemin des êtres qui souhaitent vivre libres. Vous n’êtes libres que lorsque vous prenez la responsabilité totale de vos vies et de vos actions, c’est-à-dire lorsque vous décidez – car c’est bien une décision volontaire – de cesser d’accuser les autres d’être ce qu’ils sont et de faire ce qu’ils font.
Mais il faut bien les empêcher de créer cet horrible monde dans lequel ils veulent nous inclure !
D’accord, prenons ton vocabulaire et parlons de la manière de « les empêcher ». Note bien ceci : Tu n’empêcheras jamais personne de mettre son énergie là où il le souhaite. Ainsi, si certains souhaitent mettre leur énergie dans le fait de vous rendre esclaves de leurs désirs, tu ne pourras jamais les en empêcher. Par contre, ils ne pourront jamais t’empêcher de mettre ton énergie dans la version du monde que tu souhaites. Les aimer revient à leur dire : tu souhaites ça, et moi je souhaite ceci. Nous avons tous deux le droit à nos souhaits, mais je ne participe pas à ton monde.
Prendre cette décision, c’est bien prendre une responsabilité. Lorsque tu aimes vraiment ton adversaire, tu découvres à quel point il est inutile de le combattre. Il devient pour toi l’occasion de déployer de nouvelles forces et de nouvelles possibilités qui t’appartiennent et font partie de toi. Cette nouvelle force qui vous invite aujourd’hui peut se nommer « souveraineté ».
Ils proposent une version du monde. Rien ne t’oblige à l’accepter. Tu es souverain.
Ce n’est pas si simple ! Nous sommes liés à « eux ». Ça peut coûter cher de vouloir se « débrancher » de ce qu’ils proposent.
Qu’est-ce qui vaut plus cher que l’intégrité de ton âme, dis-moi ? Renoncer à l’énergie de vie qui vous porte est la plus grande mort que vous puissiez concevoir. Elle est mille fois plus terrible que la perte de votre corps physique… mais ça, peut-être avez-vous encore un peu de mal à le concevoir et à l’admettre, j’en conviens.
Donne-leur le droit d’être ce qu’ils sont et de vouloir ce qu’ils veulent, et accorde-toi le droit de découvrir et de saisir ta souveraineté. Tu verras : c’est un passage étroit et difficile, mais si tu savais la vastitude du monde vers lequel il te mène, tu ne tergiverserais plus. Et je suis à tes côtés pour ça : pour te rappeler ce monde si vaste qui s’offre à vous dès que vous décidez – parce que c’est un choix – d’exercer la totale souveraineté sur vos parcours.
Merci, Elior. Merci.
En prenant position, vos adversaires vous obligent à révéler les vôtres et à les assumer. C’est la vie qui élève la vie par le jeu de la dualité. Vos adversaires sont vos frères, aussi noirs puissent vous sembler leurs desseins. Un jour vous comprendrez que toutes vos souffrances viennent de vous, de votre incapacité à admettre que d’autres êtres puissent avoir des plans qui ne vous plaisent pas. Votre souffrance provient de la non-reconnaissance des forces opposées à votre conception de la vie. Mais peut-être est-ce déjà trop difficile à percevoir.
Vouloir empêcher vos adversaires d’agir, c’est créer le bouclier qui appellera inéluctablement l’épée. Aimez vos adversaires pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des occasions d’exercice et de développement de vos forces intérieures, comme la souveraineté dont je te parle, non pas en acceptant leurs actions, non pas en les cautionnant, mais justement en cessant de leur donner de l’importance.
Comment faire pour ne pas donner de l’importance à des actions qui nous privent de liberté ? Nous sommes directement impactés !
Votre énergie devrait être mobilisée non pas pour vous opposer aux actions de l’adversaire, mais bien pour sortir, grâce à la résistance qu’il vous offre, vos forces cachées.
Mais il s’agit donc de se battre, non ? Si quelqu’un veut me menotter et que je refuse, je vais me débattre.
Et tu auras bien raison de te débattre. Il faut seulement que tu orientes la finalité de ton action différemment. Pour toi, la « réussite » serait qu’ils ne parviennent pas à te menotter. Là d’où je te parle, la « réussite » est la prise de conscience et l’exercice de la force que tu auras mise en branle lorsque tu te seras débattu.
Mais c’est quand même un combat !
Vois-le comme ça, même si cela te prive d’une vision plus large, mais note alors qu’il peut exister un combat dans la haine de l’adversaire autant qu’un combat dans le respect de l’adversaire. C’est l’état de conscience de ce second type de combat dont je te parle. Et lorsque tu t’y trouves, crois-moi ou non, tu découvres qu’il ne s’agit pas d’un combat, mais d’un jeu de rôles dans lequel chacun exprime et exerce ses propres forces. Lorsque tu joues au tennis, dois-tu haïr ton adversaire pour que le match ait lieu ? Un match est une rencontre, pas un combat. Il y a bien des forces qui s’affrontent, et même qui s’opposent, mais ce n’est qu’une vision partielle de l’ensemble du tableau. Je t’invite surtout à percevoir qu’il y a sur le terrain deux joueurs qui s’affrontent avant tout eux-mêmes, se servant de la résistante offerte par l’autre afin de dépasser leurs limites respectives. Ainsi, l’adversaire est un ami, un frère sans lequel les forces qui sont tiennes resteraient endormies. Voilà en quoi tu peux bénir ceux qui veulent vous priver de liberté : ils vous aident à faire émerger de vous une soif de liberté d’un tout autre ordre, ainsi que la force d’y parvenir.
Si, dès à présent, tu t’entraînes à rejoindre ce point de vue lorsque tu pars au « combat », comme tu continues à le dire, alors ce combat deviendra un parcours sacré vers la prise en mains de nouvelles forces, que tu portes de tout temps, et qui attendaient leur heure pour s’exprimer.
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