par Delphine ORIEUX
Aujourd’hui le « je » se trouve dans une situation qui procure stress et inconforts dans la vie du personnage. Le mental s’en donne à cœur joie pour nourrir toutes idées qui plongent encore plus l’état émotionnel dans la peur et toute sorte d’émotions complémentaires qui donnent l’illusion de contrôler et de perdre pied à la fois. La situation dépasse la zone de confort et de contrôle et toutes les conséquences en découlent. Parfois même, le corps réagit en exprimant de la souffrance sur telle ou telle zone ou dans un état généralisé.
Les drames se jouent et se surjouent à l’intérieur, les idées fusent et les pensées tournent en boucle, à l’intérieur d’une boule qui enferme le personnage dans des rôles très limités. Parfois la colère, les sentiments d’injustice, de rejet, la dévalorisation, le doute, et des blessures de toutes sortes font surface dans l’état émotionnel, comme si les rôles d’antan se rejouaient maintenant, alors que la situation n’a fait que réveiller des émotions, vécues lors de périodes de vie passée, ou des croyances enfouies qui découlent de blessures.
Les rôles dramatiques engagent toutes sortes de situations et de conséquences incontrôlables et non voulues par la partie de Soi qui aspire à être en paix.
Dramatiser c’est donc vivre des émotions fortes en rapport avec une situation et les nourrir quotidiennement, en permettant au drame de prendre forme dans la réalité vécue.
Sortir du drame…
Lorsque le personnage est tellement pris par son rôle, qu’il n’arrive plus à le quitter, il s’identifie aux drames joués et prend pour lui toutes les blessures que son égo lui a fait ressentir, comme une attaque personnelle et il joue la victime de ses propres émotions, à travers les autres et d’une manière générale à travers les situations qu’il se crée dans sa réalité.
« Comme par hasard, alors que le personnage est dans ses préoccupations et occupations quotidiennes, un méchant intervenant, comme un personnage ou une situation ou un état de santé, vient le déranger dans ce qu’il croyait être un état de quiétude. »
« C’est alors que le personnage se sentant victime de quelqu’un ou quelque chose réagit avec des émotions fortes en tout genre et rentre pleinement dans un état de peur, d’abord sous-jacente, puis qui vient occuper toute la place dans son esprit. »
« Le mental ne fera pas savoir qu’il vient alimenter de la peur, au contraire ses pensées et ses sentiments viendront lui donner raison d’être dans un état pareil et de s’en prendre à ce qui a déclenché cela en lui. »
Peut-être que le personnage, las et fatigué par ses émotions, laisse cela de côté dans son esprit et choisit de se mettre « off » en étant malade ou déprimé, et occupe son attention sur une autre chose, qui le détourne de ses préoccupations. Parfois même, il choisit librement de totalement porter son attention sur ce qui le distrait et devient addict, car les émotions grandissent en arrière-plan dans son esprit et la dose de distraction doit être de plus en plus grande pour masquer les perturbations émotionnelles.
Tout un tas de comportements déviants en découlent et le personnage se donne raison de jouer et de réagir de cette manière, car pour lui, c’est lui qui subit et les autres en sont les responsables. À aucun moment, dans les rôles joués, il est nécessaire de se remettre en question, ou seulement si le rôle est porté sur l’auto-persécution.
Les réactions en chaîne s’enchaînent et lorsque les chaînes sont trop lourdes à porter, le personnage s’écroule, d’une manière ou d’une autre. Et là une fenêtre s’ouvre, celle qui consiste à s’en détacher et à changer de direction, en choisissant cette fois-ci une voie plus lumineuse où il n’est pas nécessaire d’endosser des rôles aussi dramatiques.
Parfois dormir un moment, pour mettre le mental hors d’état de nuire, aide à déconnecter une chaîne, l’espace d’un moment, pour se donner une chance de voir les situations autrement.
Parfois demander de l’aide est ce qui permet d’en recevoir, de la manière la plus simple et la plus en adéquation avec le besoin du moment.
Alors dans la vie le personnage rencontre des parenthèses, qui n’ont rien à voir avec le rôle qu’il est en train de jouer, et ces pauses marquent des arrêts du mental et de la peur qui autonourrissent les pensées dramatiques. Ce sont des chances, des opportunités de lâcher un peu de chaînes, pour se sentir plus léger et se permettre d’élever son état émotionnel au niveau de son cœur, dans la joie et la bienveillance pour Soi.
Une fois redescendu avec le poids des chaînes, le personnage a le choix de continuer à s’alourdir avec ses drames ou de lâcher du lest en portant sa vision sur une vue générale de la situation, pacifique, où tous les rôles sont observés, puis identifiés, afin que les émotions soient libérées et que le personnage s’en désidentifie.
Ce qui permet au personnage d’atteindre ce point de vue de spectateur de sa propre vie, tout en étant acteur afin de changer les paramètres de sa situation à l’instant présent et de sortir du rôle tout en restant sur la scène.
Plus l’acteur change de rôle et quitte les scénarios dramatiques, plus celui-ci trouve un sens à sa vie, grâce à l’alignement entre son état émotionnel, son mental, son corps physique et ce qu’il est intérieurement dans son cœur divin.
C’est ainsi que le personnage rentre dans sa vraie vie, celle où les drames cessent d’exister et celle où le cœur de l’être s’installe dans une sérénité et une joie durable, quelles que soient les scènes de vie.
Source : https://ouvrir-son-coeur.fr/