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par Léa Dostonne

Vous ne pouvez plus regarder le monde à travers son prisme déformant quand vous vous êtes ouvert à son dépassement, quand vous avez compris qu’il est juste une vision déformée, limitée et pire inversée de la réalité originelle à laquelle vous vous êtes ouvert. Tout n’est plus ce qu’il parait, car la singularité vous a renvoyé dans l’essence même de tout ce que vous êtes vraiment.

Quand vous comprenez cela, vous partez alors en quête de votre réalité d’origine et pour cela, vous allez devoir transpercer le monde opaque et glacé dans lequel vous êtes encore enfermé. Cette réalité illusoire dans laquelle vous œuvrez est sans cesse identique, car habituelle, et chaque action réalisée machinalement et inconsciemment vous enferme toujours plus dans les limites de votre personnage, dans les limites inconscientes de votre propre projection.

C’est un paradoxe dont vous allez devoir affronter en vous toute son œuvre, afin de pouvoir le transcender, c’est-à-dire le comprendre pour l’intégrer à votre nouvelle réalité, votre nouvelle base. Vous devez dépasser l’immobilité apparente de vos habitudes dans le but de vous ouvrir enfin à cette nouvelle réalité qui est juste cachée derrière les parois réfléchissantes de vos habitudes, et ainsi de toutes vos croyances.

C’est votre unique chemin pour sortir des sables mouvants dans lesquels vous êtes complètement pris au piège, car à chaque fois que vous y réagissez, vous vous enfoncez encore plus profondément dans les limites de tout ce qui vous coince. Tout est une question d’interprétation parce que tant que vous vous basez sur le prisme de votre personnage, vous n’y verrez que du feu, puisque vous ne percevrez que l’ombre de votre ombre.

Au début de notre existence, nous ne connaissons que l’ombre de notre vie, car nous nous basons seulement sur la projection de notre être réel que nous ignorons puisque nous avons tout oublié de sa réalité. Cette projection est complétement inversée comme peut l’être notre ombre projetée sur le plancher de nos pas. Cette image est importante à comprendre puisqu’elle recèle des clés d’interprétations sur notre condition réelle et surtout sur la dimension dans laquelle nous trouvons en deçà, en dessous de notre dimension originelle.

Au-delà de l’habituel est le chemin qui nous donnera la possibilité de suivre les pistes de tout ce que nous ne voyons pas encore et qui pourtant est bien là. Ainsi, il faut pouvoir s’ouvrir à l’inhabituel, à l’inconnu, au non attendu afin de pouvoir suivre une autre route pour enfin percevoir derrière les parois limitantes de nos habitudes.

Nous vivons toujours dans le même flot d’images et de pensées, dans les mêmes trames d’idées, de réactions, et ainsi notre intérieur est enfermé dans une boucle sempiternelle qui exprime une réalité extérieure sans cesse identique. Nous sommes enfermés dans le royaume immobile de notre personnage, une réalité ou règne la limite et où ainsi se génère sans cesse la même chose, le même vécu, avec les mêmes pensées, et donc obligatoirement la même structure édifiante de toutes nos croyances.

Cette base, nous la connaissons trop bien puisque nous la vivons sans cesse ! Néanmoins, la singularité nous a montré qu’il existe bien autre chose, au-delà des limites habituelles dans lesquels nous œuvrons. Pour comprendre comment sortir du dilemme de tout cet immobilisme, il faut entrevoir qu’est-ce qui crée cette boucle extérieure dans laquelle nous existons ?

Cette boucle provient de nous, de nos mêmes réactions intérieures dû à nos mêmes interprétations. Tout en nous se base encore sur le personnage et ancre ainsi sa réalité dans la projection de ce que nous croyons de nous à travers ses limites et sa forme.

Ainsi, le royaume de notre personnage est ce hiatus à passer, et surtout à dépasser pour pouvoir enfin l’intégrer, et tant que l’on ne comprendra pas la différence qui existe en nous, entre ce qui existe réellement et le reste, nous serons obligatoirement en train de le projeter inconsciemment sur les parois de toute notre extériorité afin de pouvoir le comprendre.

Nous ne pouvons vivre dans le monde extérieur que ce que nous vivons en nous, dans toute notre intériorité. C’est dans l’antre de notre être que tous les processus existent, persistent et engendre notre réalité. Notre réalité est autant intérieure qu’extérieure et tant que nous ne pouvons unifier les deux faces de la même médaille, nous ne pourrons comprendre précisément les processus qui œuvrent à notre réalité complète.

Nous serons alors perdus dans une réalité tronquée, évidée, et donc coupée de sa source, fermée inexorablement à sa juste compréhension, car ne pouvant plus, hélas, jamais retrouver la trace du chemin qui nous aura permis de venir jusqu’ici.

Source : https://oeuvre-spirale.com/