Par Régis Raphaël Violette
“L’ABSENCE”
Voici un titre qui attire l’attention, qui va sûrement apporter à chacun un grand changement dans la façon de voir ce monde, cet univers, quelle que soit la réalité, la dimension ou autre. En effet, ce que nous pensons, croyons et prétendons être n’est pas nécessairement ce qui est réel.
Tant que nous croyons être à travers cette forme humaine, nous pensons être présents, cela me fait penser à la petite école, quand la maîtresse lisait sa liste d’élèves en prononçant le nom de chacun, ainsi chaque élève disait présent en écoutant son nom. Cela démontre l’identification à ce monde, à ses règles, à ses lois, à ses histoires, qui fait que l’humanité vit dans l’absence de ce qui n’est qu’un rêve éphémère, au lieu d’être dans la présence éternelle.
Certains diront que j’étais absent, pour la simple raison qu’il n’y avait plus d’activités, en se disant qu’il est absent. Mais est-ce vraiment le cas ? Le fait de ne plus avoir d’activité fait que l’on est absent. L’absence a de multiples facettes, comme pour les êtres chers qui ne sont plus de ce monde, l’absence d’un homme, d’une femme ou d’un animal de compagnie, quoi qu’il en soit, dans ce rêve de tous les possibles, l’absence est omniprésente. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que ce monde, cet univers, quelle que soit la vie, la réalité, la dimension ou autre, tout n’est que passager, n’est pas éternel sur le grand écran de l’éternel présent, car tout a un début et une fin.
L’absence peut aussi se résumer à la perte de mémoire, pourtant ce qui a été, a été vécu, assimilé. Mais que reste-t-il en dehors de l’instant présent qui ne fait que manifester ce qui doit être, qui à son tour fera partie de l’oubli, de l’histoire, dont l’histoire aura plusieurs absences ? Cela me fait penser à ceci, vous racontez une histoire à une personne et celle-ci la raconte à une autre et ainsi de suite, et la dixième personne raconte l’histoire à vous, ne sachant pas que c’est vous qui en êtes l’investigateur. Selon vous, l’histoire originale gardera-t-elle la même véracité ?
Et oui, l’absence s’est emparée de l’esprit humain, de son mental qui perçoit la réalité selon ce qu’il pense, croit et prétend être, un mélange entre l’éphémère, l’imagination, les croyances, les peurs et autres. Vous comprenez pourquoi ce monde vit dans l’absence, car ce qui a été n’est jamais raconté tel qu’il a été vécu, mais dans la manière dont il est perçu à travers ce qui sert d’ancrage à ce monde, c’est-à-dire la forme humaine, qui sert à vivre, à observer, à analyser et à comprendre le pourquoi et le comment.
Comment peut-on être intègre si l’on reste identifié à ce qui est éphémère, à ce qui est perçu par l’esprit, le mental qui se réfère à des expériences et à des apprentissages, qui font partie du passé, et qui sont déformés par l’absence de plusieurs éléments essentiels pour avoir une interprétation parfaite ? Même les mots ne peuvent décrire l’ampleur de ce qui a été, de ce qui est et de ce qui sera, il s’agira toujours d’une interprétation erronée, qui ne décrit pas la véracité de ce qui a été vécu, de ce qui est et de ce qui devrait être.
Toujours l’absence de véracité, de vérité, je défie quiconque de dire la véracité d’une expérience qui sort de l’ordinaire, qui est perçue comme quelque chose d’extraordinaire, il est impossible pour l’esprit humain, le mental de se souvenir à 100% de ce qu’il vit, vous seriez surpris d’apprendre que la moyenne est inférieure à 10%, et cela va vers la dissolution complète. On peut se demander pourquoi cette absence, alors que la grande majorité des êtres humains pensent, croient et prétendent être totalement présents, alors qu’en fait, ils sont absents la grande majorité du temps.
Il n’y a pas d’absence lorsque l’être humain, ou toute autre forme de vie, réalise qu’il n’est pas de ce monde, ni d’aucune réalité, dimension ou autre. C’est l’identification à l’éphémère qui est la cause première de l’absence, rester identifié à ce qui a été, à ce qui est et à ce qui va arriver, à ce qui doit être, rend l’être présent à ce qui n’est qu’un rêve, ne se rendant pas compte qu’il est absent de sa véritable nature divine, se laissant piéger par ce qui sert d’ancrage à ce rêve, croyant que tout est réel, alors que tout est illusoire, un rêve, un simulacre.
Que se passe-t-il dans ce moment d’éternité, où chaque être vit l’absence au détriment de ce qui est de toute éternité, cette présence éternelle, qui n’a ni commencement ni fin, qui ne peut être altérée, changée et modifiée par quoi que ce soit, où l’absence n’a plus sa raison d’être ? Pourquoi l’être humain et toute manifestation de vie ne peuvent-ils pas enregistrer la totalité de ce qui est vécu ? La raison en est très simple : ce n’est pas la forme humaine qui détermine sa véritable nature, mais la présence éternelle qui, à travers le rêve, se souvient de ce qui doit être et non de ce qui a été.
Car quelle que soit l’expérience ou l’apprentissage de ce qui est éphémère, tout est illusoire, peu importe qui nous sommes dans ce monde, tout est conforme, tout est juste et a sa raison d’être, le but de l’absence est de révéler notre véritable nature divine. La question à se poser est : suis-je absent de ce que je suis de toute éternité ou suis-je présent ? Lorsque nous ne sommes pas présents à notre véritable nature divine, nous faisons l’expérience de l’absence en toute chose, créant la réalité que nous pensons, croyons et prétendons être, alors que tout n’est qu’un rêve.
Que dire de plus, ne soyons pas dans l’absence de ce que nous sommes de toute éternité, soyons présents à ce qui fait, que nous sommes en mesure de nous souvenir, que nous pouvons vivre et apprendre de ce qui n’est qu’un rêve, consumant tout par le feu sacré de l’amour absolu, ne vivant plus l’absence de rien ni de personne, laissant être notre véritable nature divine sans être dans l’absence, cette présence éternelle, qui aime, accueille, accompagne et respecte tout avec le même amour.
N’oublions jamais qu’il n’y a jamais d’absence, il y a que la présence éternelle, la source éternelle, le cœur de l’amour absolu. Si on éprouve une quelconque absence, c’est parce que l’on oublie d’être ce qui est de toute éternité, cette présence éternelle, le cœur de l’amour absolu, consumant tout par le feu sacré de l’amour, parce que ce qui a été, ce qui est et ce qui sera, ce qui doit être n’est qu’un rêve, un simulacre.
Vous vous demandez pourquoi vous vivez ceci ou cela, c’est parce que vous êtes identifiés à ce rêve, qui ne fait que révéler votre absence de ce qui est de toute éternité, cette présence éternelle, qui est le cœur de l’amour absolu.
Chacun est libre d’être dans l’absence ou dans la présence éternelle.
Régis Raphaël Violette
Source : justeetre.blogspot.com