Par Lea Dostonne
Nous ne savons plus simplement être, puisque toute notre vie, on nous a programmé pour d’une certaine manière ne plus œuvrer dans notre état naturel. Tout au contraire, nous avons fini par fonctionner complètement artificiellement, mécaniquement même. Dans cet état non naturel, tout est toujours compliqué, dur, et donc de plus en plus pesant. C’est ce que tout le monde appelle le poids de la vie, mais je nomme plutôt, tout le poids de la perversion à outrance.
Nous avons été pervertis depuis notre plus tendre enfance à ne plus être comme nous sommes naturellement afin de rentrer dans le moule du système. Le système n’a eu de cesse de nous manœuvrer, de nous manipuler dans le but de nous programmer peu à peu à vivre dans cet état de soumission inconsciente tout en croyant que ce mal-être incessant est finalement notre état naturel.
Il n’y a rien de naturel à être toujours de plus en plus mal, puisque tout au contraire, nous devrions être bien simplement, complétement à l’aise, totalement en paix, et ainsi serein. Si tout ce que l’on ressent est aux antipodes de cela, c’est que le système a réussi à nous enfermer dans ce malaise ambiant, car à travers tout ce mal-être, on devient plus facilement manipulable.
Le système, c’est permis de désactiver l’être de notre être et ainsi, nous ne sommes plus axées, et donc plus du tout connecté sur lui, mais sur toute autre chose. Grâce à l’absence de notre liaison d’avec notre être réel, nous pouvons aisément nous faire berner, et donc ‘in fine’ nous basculons à travers toute la manipulation du système comme outil qu’il peut à loisir utiliser.
Pour comprendre l’expérience de l’être, il faut déjà prendre conscience que nous avons été piratés par tout ce système fallacieux, et tant que l’on ne perçoit pas cela, nous ne pourrons jamais comprendre comment l’être fonctionne réellement, car c’est à l’opposé de tout ce que nous vivons présentement.
Nous ne savons plus être et ceci est bien à entrevoir pour retendre vers une expérience légitime de notre vie. Nous sommes enfermés dans une manière d’être qui nous leurre sans cesse à travers des désirs inutiles par le jeu de multiples croyances illusoires. Nous sommes en recherche de tout ce qui nous empêche d’être simplement nous-même, tout en croyant en plus que ce que nous faisons est essentiel à notre vie.
Il n’y a pas plus superficiel à tout ce que nous recherchons que tout ce qui nous pousse à faire ou à désirer ce qui est nuisible pour soi et dont nous n’avons bien sûr aucunement besoin. Tout le problème est que nous n’avons aucunement conscience de la réalité de la situation dans laquelle on vit tous les jours.
Nous vivons dans une inconscience béante et nous nous croyons en phase avec notre réalité, en phase avec notre temps. Toute la problématique ici rencontrée est que cette réalité est illusoire, tout comme son temps, et être en phase avec ce qui n’existe pas est le summum de toute la perversité, car on ne peut se prendre pour vrai alors que tout ce monde restera à jamais factice.
Voilà le paradoxe de l’être, croire en ce qui le rend malheureux comme s’il était le plus heureux des êtres alors qu’il ressent tout le contraire. Il y a un tel décalage entre ce que l’on croit et tout ce que l’on ressent que ne pas pouvoir s’en rendre compte peut finalement nous rendre complètement fous.
Si vous lâchez tout de vos croyances, qu’est-ce qui vous restera ? En contrepartie, quand vous ne cherchez plus rien, quand vous êtes en paix, serein, tranquille, tout se fait naturellement, car à ce niveau tout coule de source puisque tout est en phase avec vous. Pour comprendre l’expérience de l’être, vous devez intégrer comment être en phase avec la vie.
Être en phase avec la vie est un état d’être naturel, organique. En fait, il faut comprendre qu’il reste hors d’atteinte de tout cheminement mental. Le mental nous pousse à agir pour atteindre certaines choses, mais il y a des états qui ne peuvent être atteints de cette manière-là. Bien au contraire, ils sont hors de portée de tout ce fonctionnement, ils sont même ce qui empêche de pouvoir s’ouvrir à ces états d’être naturel, car ils sont toutes cette mécanique qui nous en éloigne toujours plus.
Les états de l’être ne peuvent être compris à travers une conception purement mentale parce qu’elle permet d’interpréter uniquement à travers une grille de lecture biaisé et pire falsifié afin de nous éloigner de la réalité authentique. Dans le mental, l’être n’a plus de place puisque tout est fait pour l’effacer définitivement.
S’il est effacé, il n’a plus d’existences, et donc plus de possibilités de se vivre et c’est exactement, ce que recherche le système. C’est à nous de redonner de la place à l’être, en prenant conscience déjà de toute son importance et surtout de son manque exubérant et abyssal.
Le manque pourtant comme le vide sont une expérience essentielle à vivre pour comprendre pourquoi nous sommes si avides de tout ce que nous montre le système. Peut-être pour nous remplir à ras bord de tout ce qui nous empêchera de retrouver ce vide en nous qui pourrait nous permettre de laisser éclore tout notre être authentique ?
Source : oeuvre-spirale.com