par Yvan Poirier
L’éveil n’est pas l’acquisition de quelque chose de nouveau ; c’est plutôt la redécouverte d’une expérience oubliée, d’une connaissance ancienne recouverte par de fausses identifications : avec le corps, avec les pensées…
C’est pourquoi, dans de nombreuses traditions, on compare l’éveil à un « retour à la maison », comme si on rentrait chez soi après un long exil, après un douloureux oubli. C’est le retour d’Ulysse à Ithaque, ou celui du fils prodigue qui rentre chez son père…
Mais ce retour est paradoxal, car en réalité, nous ne sommes jamais partis, sinon en imagination : nous sommes toujours demeurés nous-mêmes. Dirait-on du rêveur qui a rêvé qu’il allait à Venise qu’il y est vraiment allé ? Et qu’au matin, il est revenu dans son lit ?
Douglas Harding disait de même : « Il s’agit de revenir à un endroit que nous n’avons en réalité jamais quitté, sinon en imagination. »
Mais l’oubli et l’exil furent vécus comme réels. D’où la nostalgie d’un retour chez soi, d’un appel profond à se réveiller d’un songe…