contribuer2

Chaque partie de l’échelle de notre être nous permet de manifester une expérience différente de notre réalité. C’est à travers la compréhension lucide de notre géographie intérieure que l’on peut comprendre comment s’articulent toutes les manifestations extérieures. Tout provient toujours de l’intérieur et s’exprime ensuite à partir de là dans l’extérieur.

Comprendre l’intérieur, c’est percevoir et intégrer l’extérieur comme un tout dont nous faisons sans cesse partie, mais dont nous ignorons tout au départ. Ce tout est une intelligence infinie qui communique avec chaque partie à travers l’unité qu’elle partage.

Nous sommes tous cette intelligence infinie, mais comme nous nous percevons séparés, nous sommes obligés d’imaginer qu’elle se trouve à l’extérieur de nous. Comme l’extérieur n’existe pas réellement puisqu’il est notre propre projection, tout ce qui existe réellement est en nous. Cette intelligence infinie est en nous comme en tout être.

Tout ce que nous cherchons se trouve en nous ! Tout ce que nous sommes se trouve en nous ! Toute cette intelligence infinie se trouve aussi en nous et elle va nous permettre de passer de notre finitude extérieure a toute notre infinité réelle et intérieure.

D’où l’importance de comprendre la réalité de notre géographie intérieure. Comme tout est inversé dans notre réalité extérieure, nous pouvons utiliser difficilement ce que nous savons pour commencer à arpenter notre réalité intérieure. Tout ce que nous comprenons de notre réalité est hélas tout ce qui nous en empêche et cela est important à prendre en compte.

Nous avons besoin de tout désapprendre pour comprendre différemment et surtout pour fonctionner autrement. C’est seulement ainsi que l’on pourra apprendre à aller à l’intérieur et comprendre ce qu’est réellement ÊTRE. Ainsi, nous pourrons agrandir la carte de sa connaissance, mais nous allons devoir apprendre à aller à contre-courant.

Comme nous partons de rien, nous avons tout à faire, ou du moins tout à expérimenter. Dans notre réalité intérieure, nous ne faisons rien, puisque tout ce que nous faisons habituellement, nous le faisons seulement dans notre réalité extérieure. Ainsi, la réalité intérieure n’a pratiquement pas d’existence en nous-mêmes, puisque nous n’en faisons jamais l’expérience.

C’est là toute la problématique, puisque toute notre vie, on nous a appris à faire dans notre réalité extérieure, sans jamais nous expliquer ce qui se passait à l’intérieur. Ainsi, nous avons fini par croire que seule la réalité extérieure pouvait exister.

C’est cette croyance qui nous perd tous au début, car tant que l’on y adhère, elle nous empêche finalement de pouvoir aller explorer nos méandres intérieurs. Avant de pouvoir explorer notre réalité intérieure, nous avons besoin de dépasser tout ce qui nous barre la route. Et tout ce qui nous empêche, pour l’instant, sont toutes nos croyances comme toutes nos habitudes de pensées.

Comme nous sommes habitués à penser que le monde extérieur existe réellement et que tout ce que nous y faisons est d’une importance capitale, nous ne pouvons alors percevoir que tout ce qui se passe dehors, provient toujours du dedans. Ainsi, entrevoir cela, c’est percevoir toute l’importance du dedans.

Nous savons exister seulement dans tout ce que nous faisons et donc jamais dans ce que nous sommes. Nous avons fini par croire que c’est seulement ce que nous faisons, qui nous définit. Nous ne comprenons pas que tout ce que nous faisons, est finalement une fuite insensée pour remplir le néant et le vide de notre être.

Nous avons trop peur de ce vide en soi, alors nous le remplissons sans cesse et tant que nous fonctionnerons comme cela, nous ne pourrons pas arpenter notre réalité intérieure. Puisque nous en avons finalement peur. Nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas. Nous avons peur du vide, du silence, de la solitude et donc de tout le contraire de ce que nous vivons tous les jours.

Nous avons peur d’affronter notre propre réalité intérieure, puisque finalement, nous ne connaissons que notre réalité extérieure. Tant que nous nous voyons extérieurs, nous sommes dans le courant sécurisant de ce que nous connaissons habituellement. Sortir des sentiers battus pour nous percevoir intérieurs est une terrible expérience dont tout est fait pour ne jamais pouvoir réellement la vivre.

Finalement, toutes nos croyances sont la structure même qui nous sépare et nous parque dans la réalité exclusivement extérieure. C’est elle qui génère toutes nos peurs et nous inhibe dans une vie toute extérieure. C’est en fin de compte toute cette structure qui nous barre la route de notre réalité intérieure.

Pire, c’est cette structure de croyances qui nous en efface même sa réalité, tout en nous empêchant ainsi de pouvoir en faire son expérience. Dans cette structure, le plus important est, toujours ce que nous faisons et c’est pour cela que nous faisons sans cesse des choses.

Sans ce « faire » incessant, il y aurait alors de la place pour l’être, et l’être, finalement, n’a plus sa place, puisque tout est sans cesse remplie par les pensées issues de notre structure de croyances. C’est dans ce remplissage à outrance que le personnage peut nous laisser alors croire qu’il existe.

Mais tout le problème, est qu’il n’est pas, il est seulement ce qui fait et jamais ce qu’il est puisqu’il n’existe pas ! C’est là toute la bataille de tous nos contemporains, car tous se laissent perdre par le « faire » incessant, oubliant ce qu’ils sont, ce qui est et donc ce qui se passe intérieurement.

Tant qu’ils continueront de faire sans prendre conscience de ce qu’ils font comme de pourquoi et surtout pour qui ils le font, ils existeront indéfiniment, dans un monde tout extérieur et donc totalement imaginaire, puisque l’on ne peut pas finalement exclusivement vivre dans un monde extérieur.

C’est pour cela que notre monde actuel reste totalement illusoire puisqu’il est en réalité totalement extérieur à ce qui est, mais seulement à ce qui s’y fait extérieurement. Et c’est là où tout se joue, et c’est pour cela qu’ils font sans cesse, car tout est fait pour remplir le vide d’une vie qui ne peut réellement exister, si ce n’est dans la croyance et l’habitude incessante de ne pouvoir exister que comme cela.

Quand on arrive à arrêter tout le flux de se « faire » constant, on bloque finalement toute la prison existentielle de ce monde éphémère et donc de ce monde tout extérieur, où tous les êtres sont constamment enfermés dans ce « faire » virtuel.

Alors, là, au niveau de cette compréhension, peut commencer le processus de libération qui passe du « faire » qui nous enferme à l’être qui nous libère. Qui passe d’une réalité toute extérieure, à une réalité toute intérieure, où tout ce qui était séparé, peu à peu se délit et donc se relit. Liant toute expérience au creuset de l’être réel qui revit puisqu’il vit à nouveau.

L’article Notre géographie intérieure est apparu en premier sur Oeuvre Spirale.

​