Par Julie Latour
Au fil du temps, il devient évident que nous devons surtout prêter attention à ceux qui marchent avec nous et nous soutiennent véritablement. Le reste est dispensable. Ma mère avait un sens de l’humour incroyable. Mère de quatre enfants, elle a traversé les années d’adolescence de chacun sans jamais perdre sa joie de vivre.
Elle chantonnait constamment et inventait des fêtes, des déjeuners et des célébrations spontanées. Elle mettait de la musique dans la cuisine et se lançait dans la cuisine, sa thérapie quotidienne. Elle a sacrifié beaucoup pour nous élever, mais elle n’a jamais renoncé à son sourire.
Ma mère avait une technique de vie qui la sauvait : elle savait éteindre le petit bouton « écouter » au bon moment.
Elle ne retenait rien de négatif, pas de paroles blessantes, pas de souvenirs douloureux. Je lui parlais tout le temps et tout ce qu’elle me disait était doux, délicieux, heureux. En plus de sa persévérance, ma mère avait une capacité d’adaptation exceptionnelle.
Cette capacité se reflétait dans sa façon de cuisiner. Peu importe quand nous arrivions chez elle, en un rien de temps, elle préparait un délicieux repas avec ce qu’elle avait sous la main, sans avoir besoin de courir au marché.
Une des façons dont ma mère nous montrait son amour était de nous dresser la table.
Un amour simple, mais vrai, délicieux et heureux. J’essaie toujours d’activer mon petit bouton de surdité quand il le faut, mais je n’y arrive pas toujours. Certaines attitudes, certains propos et certaines situations me bouleversent encore profondément.
Ils me secouent plus qu’ils ne devraient. Je sais que, selon la source, la douleur ne devrait même pas nous atteindre, même pas une seconde, car certaines personnes ne méritent rien de nos pensées.
Malheureusement, nous ne contrôlons pas toujours notre cœur et nos sentiments.
Pourtant, grâce à l’exemple de ma mère, j’essaie de sortir de ma tristesse le plus rapidement possible. J’essaie de ne pas emporter avec moi l’obscurité que je n’ai pas provoquée, j’essaie de faire la sourde oreille aux gens qui ne m’aident pas.
En vieillissant, il devient clair que nous devons seulement prendre en compte ce qui vient de ceux qui nous ont accompagnés et nous soutiennent réellement.
Le reste n’est pas nécessaire. Après tout, à la fin du voyage, nous devrons rendre des comptes à nous-mêmes.